Le Conseil de sécurité des Nations unies s'est réuni mardi 28 janvier pour discuter de la crise au Yémen dans un climat d'inquiétudes croissantes sur la dégradation de la situation et appelle les différentes parties à reprendre le processus politique, ont expliqué des diplomates.
À la demande du Royaume-Uni, cette réunion s'est tenue à huis clos.
L'envoyé spécial pour le Yémen Martin Griffiths, s'adressant au conseil par vidéoconférence, « a réitéré l'importance d'un arrêt de l'escalade militaire en cours avant qu'il ne soit trop tard », a par la suite indiqué Stéphane Dujarric, porte-parole des Nations unies.
« Il a mis en garde sur le fait que les récents événements mettent en danger les progrès enregistrés par les parties sur la désescalade et l'instauration de la confiance », a-t-il ajouté.
Les Nations unies avaient salué la libération par les Houthis (Ansarallah) plus tôt dans la journée à Sanaa de 64 enfants capturés lors des opérations militaires.
Un diplomate s'exprimant sous couvert de l'anonymat a indiqué que le conseil publierait un communiqué exhortant les belligérants à retourner à la table des négociations et exprimant son inquiétude face à la situation que connaissent les populations.
Les Nations unies ont qualifié cette crise de « pire crise humanitaire mondiale ».
Appel à la retenue
Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo avait auparavant appelé toutes les parties à faire preuve de retenue.
« Le gouvernement des États-Unis est alarmé par le regain de violence au Yémen », avait-il déclaré. « La reprise des combats est inacceptable et menace de saper les progrès durement acquis. »
« Nous appelons toutes les parties à faire passer les besoins du peuple yéménite en premier et à immédiatement revenir à la retenue. Les Houthis doivent cesser leurs attaques contre le territoire saoudien. »
Les affrontements entre les Houthis et les forces yéménites ont repris le 19 janvier après des mois de relative accalmie, après une attaque de missiles par les Houthis contre la mosquée d'un camp militaire dans la province de Marib, qui avait tué 116 personnes.
Samedi, les Houthis ont pris le contrôle d'une route stratégique à l'est de Sanaa, poursuivant leur offensive vers le nord et l'est de la ville, ont indiqué des sources militaires.