Terrorisme

Le Hezbollah rencontre des difficultés financières à cause des sanctions

Junaid Salman à Beyrouth

Des combattants du Hezbollah libanais participent le 12 novembre à un défilé militaire marquant le Jour des martyrs dans la ville méridionale de Ghazieh, au sud de la ville portuaire de Sidon. [Mahmoud Zayyat/AFP]

Des combattants du Hezbollah libanais participent le 12 novembre à un défilé militaire marquant le Jour des martyrs dans la ville méridionale de Ghazieh, au sud de la ville portuaire de Sidon. [Mahmoud Zayyat/AFP]

Malgré les déclarations publiques du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, selon lesquelles la milice n'a toujours pas été touchée par le durcissement des sanctions américaines, de nombreux indices montrent que la milice souffre de difficultés financières, déclarent des experts.

La pression sur les finances du Hezbollah grandît petit à petit, les dernières sanctions ayant été imposées le mois dernier par les États-Unis et six pays du Golfe à 25 personnes morales et physiques associées à la milice et au Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) iranien.

Lors d'un discours prononcé le 11 novembre, Nasrallah a déclaré que les sanctions « ont eu un impact sur l'économie libanaise, la situation financière et les banques libanaises, [...] mais qu'elles ne font pas pression sur la [milice] ».

« Notre argent n'est pas dans les banques », a-t-il affirmé, ajoutant que tout le monde sait qui finance la milice, faisant référence au régime iranien et au CGRI.

Le fait que le Hezbollah dise ne pas être touché par les sanctions parce que son argent n'est pas dans les banques libanaises « sent l'arrogance fausse, car ses membres et sympathisants ont des fonds et des comptes bancaires », a déclaré Mona al-Basha, professeur de sociologie politique.

Ils ont subi l'impact négatif de la fermeture d'une banque locale à cause de mouvements de fonds suspects liés à la milice, a-t-elle rapporté à Al-Mashareq.

« Ils n'ont de toute évidence plus la liberté de transférer de l'argent et sont touchés par la situation économique du pays, et par conséquent toute restriction imposée aux banques limitera leur liberté de mouvement », a-t-elle poursuivi.

Réduction des dépenses

Les manifestations qui se déroulent aujourd'hui au Liban « ont brisé la barrière de la peur parmi les masses, ce qui, avec les sanctions, aura tôt ou tard un impact sur le rôle du parti à l'intérieur et à l'extérieur du Liban », a expliqué al-Basha.

« [Le Hezbollah] doit prendre en compte le fait que ses activités en Syrie, en Irak ou au Yémen se déroulent hors de son environnement, et il est impossible de savoir quand cela va se retourner contre lui », a-t-elle déclaré.

Le Hezbollah recevait des centaines de millions de dollars du CGRI, mais il a été contraint de réduire ses dépenses, car le CGRI subit une perte de revenus.

« Certains rapports internationaux indiquent que les salaires mensuels des combattants du Hezbollah ont été réduits de moitié, alors qu'ils atteignaient au maximum 1 500 dollars », a déclaré l'économiste Violette Ghazal al-Balaa.

L'assèchement des circuits financiers du Hezbollah a empêché l'Iran de lui faire parvenir facilement de l'argent, que la milice utilisaient pour payer ses combattants en Syrie et au Liban, a-t-elle indiqué.

Endiguer le soutien de Téhéran aux milices

Les sanctions imposées au régime iranien « sont la conséquence de ses politiques agressives et de ses efforts pour saper la paix et la stabilité dans la région », a affirmé Abdoul-Mohsen al-Shammari, expert en sciences politiques et militaire à la retraite.

« Cela laisse présager un cauchemar pour le régime, qui a cessé de s'occuper de son peuple pour poursuivre des ambitions externes coûteuses tout en ignorant les préoccupations de ses citoyens », a-t-il déclaré à Al-Mashareq.

« Les effets des sanctions internationales deviennent évidents au vu du déclin du soutien de Téhéran à ses affiliés dans la région et de l'élargissement du cercle des groupes touchés », a indiqué al-Shammari.

Il a souligné « la réduction importante du budget du ministère iranien du Renseignement, qui est la principale source de financement des groupes d'intermédiaires au Yémen, en Irak et au Liban ».

En outre, plusieurs banques de la région qui sympathisaient auparavant avec le régime iranien ont cessé de coopérer avec lui et ses filiales, par crainte de sanctions, a-t-il fait savoir.

Le soutien de l'Iran au Hezbollah, aux Houthis du Yémen et aux milices irakiennes, comme l'Organisation Badr, Kataib Hezbollah et Assaib Ahl al-Haq, a commencé à s'effondrer, a rapporté al-Shammari.

Cela est évident au Liban au vu des dernières campagnes du Hezbollah sollicitant des dons de ses partisans.

« Cela résume clairement la réalité de la situation et ses effets politiques », a conclu al-Shammari.

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Ces analyses n'ont rien à voir avec la réalité et ne sont pas fondées. En réalité, ce sont les espoirs de votre site. Je n'entend pas défendre quiconque ici, mais c'est ce que dit la réalité. Pendant une longue période maintenant, vous publiez les mêmes histoires, comme vous et les autres peuvent le voir, plus de succès est réalisé et plus de pouvoir est obtenu. Soit vous mentez soit vous ne savez pas ou vous trompez les lecteurs.

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La guerre des verres est un échec total. Tout ce que vous publiez dans ce rapport n'a rien à voir avec la réalité.

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Al-Sayyid Nasrallah a confirmé que malgré ces sanctions, et les éventuelles sanctions ultérieures, le parti est la seule entité qui continuerait à verser les salaires, même si l'État libanais a suspendu cela. Cependant, il n'a pas nié que ces sanctions ont affecté la société libanaise dans son intégralité et non seulement les partisans du parti. Ainsi, nous espérons qu'il s'engagera en montrant la vérité sur les sujets publiés même si vous avez des disputes politiques, idéologiques ou psychologiques avec les autres.

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