Terrorisme

De nouvelles sanctions pour limiter l'influence et les activités illégales du Hezbollah, déclarent des experts

Nohad Topalian à Beyrouth

Des partisans de la milice libanaise Hezbollah  participent à une parade pour fêter l'Achoura le 20 septembre à Beyrouth. De nouvelles sanctions imposées au Hezbollah par les États-Unis aideront à endiguer les activités néfastes de cette milice soutenue par l'Iran dans la région, en coupant ses sources de financement.[Anwar Amro/AFP]

Des partisans de la milice libanaise Hezbollah  participent à une parade pour fêter l'Achoura le 20 septembre à Beyrouth. De nouvelles sanctions imposées au Hezbollah par les États-Unis aideront à endiguer les activités néfastes de cette milice soutenue par l'Iran dans la région, en coupant ses sources de financement.[Anwar Amro/AFP]

De nouvelles sanctions américaines contre sept entreprises libanaises liées au Hezbollah, milice financée par l'Iran, aideront à limiter son influence dans la région et endigueront ses activités illégales, indiquent des experts à Al-Mashareq.

Le Trésor des États-Unis a désigné le 4 octobre le ressortissant libanais Mohammed Al-Amin comme étant un terroriste mondial spécialement désigné et a sanctionné sept de ses entreprises pour avoir fourni un soutien matériel au Hezbollah. Cela représente l'une des dernières sanctions en date ayant pour but de limiter les finances du groupe combattant.

Le 15 octobre, le Département de la Justice des États-Unis a également désigné le Hezbollah comme étant une « organisation criminelle transnationale », ce qui permettra une surveillance plus approfondie quant à son rôle en dehors du Liban.

L'Office of Foreign Assets Control (OFAC) a annoncé que Sierra Gas SAL Offshore, Lama Foods SARL, Lama Foods International Offshore SAL, Impulse SARL, Impulse International SAL Offshore, M. Marine SAL Offshore et Thaingui SAL Offshore sont désormais soumises à un gel de leurs avoirs par les États-Unis.

Al-Amin détient et contrôle ces sept compagnies.

Il a été désigné « pour avoir fourni un soutien matériel à Adham Hussayn Tabaja, financier et initié du Hezbollah », a précisé l'OFAC.

Tabaja est sous le coup de sanctions depuis juin 2015 pour avoir travaillé pour le Hezbollah et à cause de ses liens avec de hauts responsables du groupe.

En plus de son soutien direct à Tabaja, al-Amin a été impliqué dans des activités financières avec Muhammad Fallah Kallas, que l'OFAC a désigné en octobre 2016 pour avoir fourni des services financiers à Tabaja ou pour le soutenir.

Al-Amin a également des relations d'affaires avec Ali Mohammad Qansu et Jihad Mohammad Qansu, qui ont eux aussi fait l'objet de sanctions en février.

Le Trésor américain a imposé en mai de nouvelles sanctions contre Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah, son adjoint Naim Qassim et d'autres personnes liées au Hezbollah.

« Le Hezbollah est un intermédiaire iranien, et notre administration veut révéler et perturber ses réseaux de financement du terrorisme », a déclaré Sigal Mandelker, sous-secrétaire du Trésor américain au terrorisme et aux renseignements financiers.

« Nous exerçons une pression extraordinaire contre les financiers du Hezbollah tels que Tabaja afin de mettre fin à leurs activités pernicieuses au Liban et à l'étranger », a-t-il rapporté.

Affaiblir le Hezbollah

« Ces nouvelles sanctions auront un effet démoralisateur important, car elles ont été imposées après que le Hezbollah ait été désigné comme groupe terroriste impliqué dans des crimes financiers tels que le blanchiment d'argent et le trafic de drogue », a déclaré le général de brigade Nizar Abdoul Qadir, chercheur en stratégie et sécurité et officier militaire à la retraite.

Les sanctions « affaiblissent l'influence du Hezbollah au Liban et dans le monde arabe », a-t-il affirmé à Al-Mashareq.

« [Le Hezbollah] est considéré comme une brigade iranienne, et non libanaise, financée par l'Iran pour mettre en œuvre son programme politique dans la région », a-t-il déclaré.

Les nouvelles sanctions montrent les activités de la milice au public libanais et à tous les peuples de la région, a-t-il ajouté.

Elles restreignent les déplacements de certains cadres politiques et financiers essentiels du Hezbollah, a-t-il précisé, entravant ainsi la capacité de la milice à mener des opérations.

Le Hezbollah a bâti un réseau international secret qui s'étend de l'Amérique du Sud jusqu'en Afrique et en Asie du Sud-Est, pour transporter et transférer des fonds par le biais d'individus qui lui sont affiliés et qui n'ont pas encore été découverts, a expliqué Abdoul Qadir.

« Cependant, l'étau se resserre autour de ce réseau traqué par les agences de sécurité américaines », a-t-il fait savoir.

Assécher les sources de financement iraniennes

De même, le financement iranien du groupe va être endigué grâce à ces sanctions, a affirmé Abdoul Qadir.

« Les dirigeants du Hezbollah sont très inquiets des menaces qui pèsent sur eux à cause des sanctions et de la politique agressive de la milice, même s'ils n'admettront pas ces peurs », a-t-il expliqué.

« Le financement iranien des activités militaires, politiques et médiatiques du Hezbollah se fait par dépôts d'argent liquide et ne passe pas par les banques, à cause de sanctions imposées à l'Iran », a déclaré Harith Suleiman, un politologue chiite libanais opposé au Hezbollah.

Le régime iranien continue d'être la source principale de financement pour le Hezbollah, a-t-il affirmé à Al-Mashareq.

« Bien que les sanctions auront un certain impact sur la milice, il faut assécher ses sources de financement iraniennes pour mettre un terme à ses activités et ses affaires », a-t-il déclaré.

« Ces nouvelles sanctions sont l'un des outils qui mettront une pression énorme sur le Hezbollah », a fait savoir le politologue Nadim Koteich à Al-Mashareq.

Elles ciblent des individus qui agissent « dans le réseau fermé de la milice et comprend des financiers, des hommes d'affaires, des marchands de diamants et des journalistes », a-t-il fait savoir.

« Les sanctions font partie d'une large gamme d'outils qui seront [utilisés] pour encercler et saper l'influence de la milice et de ses dirigeants au Liban et dans les [pays] arabes où il est présent », a-t-il affirmé.

Elles imposeront également des restrictions sur ses sources de financement pour les attaques terroristes et le trafic de drogue, « qui sont dirigés depuis l'Iran », a-t-il conclu.

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Le jeu de pétrole entre l'Iran et l'Arabie saoudite attend une erreur de la Turquie dans l'affaire liée au meurtre du journaliste Khashoggi, et les tentatives d'Erdogan et son insistance à reprocher à Mohammed ben Salman son meurtre. Erdogan croit qu'avec cette accusation, il se vengera de l'Arabie saoudite comme nous voyons des Frères musulmans partout. Toute personne qui regarde la station TV d'al-Jazeera TV connaîtra les instructions de l'Organisation internationale des Frères musulmans à tous les membres au Qatar, en Turquie et en Grande-Bretagne sur le besoin de mettre l'Arabie saoudite dans l'embarras. Ceci a un avantage que les Frères musulmans ont ignoré l’Égypte pour se concentrer sur l'Arabie saoudite. Erdogan croit bêtement que le roi Salman sacrifiera son fils Mohammed et le laissera faire face à la justice pour le meurtre de Khashoggi. Il ne sait pas que le roi Salman punira sévèrement toute personne qui aborde cette affaire de meurtre d'une manière préjudiciable à l'Arabie saoudite, y compris la suspension des approvisionnements en pétrole à ces pays. Ainsi, les intérêts de l'Arabie saoudite et l'Iran convergent et déstabilisent violemment l'économie mondiale. Magdi, 4 novembre 2018.

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