Sécurité

L'Égypte prolonge l'état d'urgence de trois mois

Mohammed Mahmoud au Caire

Les législateurs égyptiens se réunissent au parlement pour une session plénière. [Mohammed Mahmoud/Al-Mashareq]

Les législateurs égyptiens se réunissent au parlement pour une session plénière. [Mohammed Mahmoud/Al-Mashareq]

Le parlement égyptien a récemment voté une prolongation de trois mois de l'état d'urgence, tout en poursuivant ses actions pour lutter contre les groupes extrémistes.

Les députés ont approuvé le décret présidentiel le 22 janvier à une majorité des deux tiers, et il est entré en vigueur le 27 janvier.

Le jour où la mesure a été approuvée, le ministère de l'Intérieur égyptien a déclaré avoir déjoué un complot visant à lancer des attaques terroristes dans tout le pays, et avoir arrêté « au moins » six activistes, dont certains étaient liés au mouvement Hasm.

Selon ce décret, « les forces armées et la police doivent prendre les mesures nécessaires pour lutter contre les dangers et le financement du terrorisme, protéger les biens publics et privés et la vie des citoyens ».

Des soldats égyptiens se lancent dans une opération antiterroriste dans le nord du Sinaï. [Photo fournie par le ministère égyptien de la Défense]

Des soldats égyptiens se lancent dans une opération antiterroriste dans le nord du Sinaï. [Photo fournie par le ministère égyptien de la Défense]

Selon la législation égyptienne, un décret présidentiel visant à prolonger l'état d'urgence doit être approuvé à la majorité des membres de la chambre des représentants et déclaré pour une période déterminée n'excédant pas trois mois.

Il ne peut être prolongée pour une période similaire qu'avec l'approbation des deux tiers des membres de la chambre des représentants.

L'approbation de l'extension découle « de la conviction du parlement qu'il est solidaire des forces armées égyptiennes, de la police et de tous les organismes d'État dans leurs efforts pour combattre le terrorisme », a rapporté le député égyptien Salah Hasaballah.

L'objectif est de « prendre les actions et les mesures nécessaires pour protéger la sécurité et la stabilité de l'Égypte, qui est depuis longtemps confrontée aux menaces des groupes extrémistes qui se livrent au terrorisme contre les civils et les institutions de l'État », a-t-il déclaré à Al-Mashareq.

Stratégie de développement du Sinaï

Les législateurs égyptiens estiment que la situation sécuritaire exige la prolongation de l'état d'urgence pour protéger l'armée et la police alors qu'elles chassent les groupes extrémistes, ainsi que les habitants des zones troublées, a indiqué le député égyptien Nader Moustafa.

La prolongation de l'état d'urgence « est nécessaire pour permettre aux forces d'accomplir leurs missions et de protéger la vie des citoyens, en particulier dans le nord du Sinaï », a-t-il affirmé à Al-Mashareq.

Elle est à la fois nécessaire et essentielle, a-t-il ajouté, car les conditions normales ne permettent pas aux forces armées et à la police de lutter pleinement contre les éléments extrémistes.

L'armée et la police ont obtenu « un succès considérable dans leurs opérations antiterroristes dans le nord du Sinaï », a-t-il noté.

Cela permet également de soutenir la mise en œuvre d'une « stratégie exhaustive de développement pour le Sinaï qui englobe tous les secteurs », a expliqué Moustafa.

« Les efforts de lutte contre le terrorisme et la sécurisation du processus de développement nécessitent des mesures extraordinaires prévues par l'état d'urgence que le parlement a accepté de prolonger », a-t-il déclaré.

En tant qu'autorité législative, le parlement appuie et soutient l'autorité exécutive en fournissant le cadre juridique pour ses opérations quotidiennes visant à protéger le public contre les groupes extrémistes, a-t-il ajouté.

Les groupes extrémistes assiégés

Le gouvernement a réussi en quelques années seulement à assiéger des groupes extrémistes et à détruire leurs infrastructures, a fait savoir Amr Darwish, membre du Comité de coordination des jeunes dirigeants et politiciens des partis.

Selon les chiffres du gouvernement, le nombre d'attaques terroristes est passé de 300 en 2013 à seulement huit en 2018, et à une seule en 2019, le bombardement de l'Institut national du cancer, qui a fait 19 morts, a-t-il précisé.

« Fournir un cadre juridique et législatif, tel que l'extension de l'état d'urgence, permet à l'autorité exécutive représentée par le gouvernement de préserver les succès obtenus au cours de la période passée », a-t-il déclaré à Al-Mashareq.

La lutte contre les groupes extrémistes dans des circonstances extraordinaires exige une rapidité de mouvement et d'action, d'où la nécessité de l'état d'urgence, a-t-il expliqué.

Cela permet aux forces de sécurité d'agir rapidement contre les éléments extrémistes afin de les arrêter et de déjouer leurs plans, a-t-il ajouté.

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