Le parlement égyptien a récemment étendu l'état d'urgence dans certaines parties du nord du Sinaï où les forces de sécurité continuent de combattre des groupes extrémistes, y compris le groupe de Wilayat Sinai affilié à "l'Etat islamique en Irak et au Levant" (EIIL).
C'est une étape nécessaire à la lumière des circonstances actuelles dans la péninsule troublée, ont indiqué des experts à Al-Mashareq.
Le comité législatif du parlement égyptien a discuté et approuvé le décret présidentiel no 487/2016 du 13 novembre.
Le décret, publié fin octobre par le président Abdel Fattah al-Sissi, prolonge l'état d'urgence dans un certain nombre de régions au nord du Sinaï pendant trois mois.
"Les résidents de la région étaient certains que l'état d'urgence serait étendu", a déclaré l'enseignant Mamoun Majeed, originaire du nord du Sinaï, qui vit actuellement au Caire.
Certaines parties du Sinaï et de la province du nord du Sinaï, en particulier, sont sous l'état d'urgence depuis octobre 2014, à la suite d'attaques terroristes contre les forces égyptiennes.
Les résidents de la péninsule "sont bien conscients de l'importance de l'imposition d'un état d'urgence pour débarrasser le territoire des terroristes", a-t-il déclaré à Al-Mashareq.
"Ils coopèrent pleinement avec les forces de sécurité et violent rarement le couvre-feu dans les zones d'opérations", a-t-il souligné.
Les résidents qui jugent nécessaire de se déplacer pendant le couvre-feu peuvent facilement obtenir l'autorisation du responsable de leur région, a-t-il dit, et leurs mouvements sont facilités par les forces de sécurité dans des situations critiques telles que la maladie ou les accidents.
Les commerçants qui doivent se déplacer quotidiennement pendant le couvre-feu pour transporter des denrées périssables telles que la farine, les légumes et les fruits, coordonnent maintenant avec les forces de sécurité, a-t-il ajouté.
Les commerçants fournissent maintenant au personnel de sécurité des renseignements sur leurs véhicules et leurs employés, a-t-il précisé, notant que les terroristes de la région se sont précédemment déguisés en vendeurs et ont utilisé des véhicules civils.
Les résidents des zones les plus en difficulté considèrent leur respect de l'état d'urgence comme "une participation effective à la guerre contre le terrorisme, en complément des efforts militaires et de sécurité", a affirmé Majeed.
Appuyer les opérations militaires
L'état d'urgence dans les zones où des opérations militaires sont en cours aidera les forces égyptiennes à faire leur travail et assurer la sécurité des civils, a déclaré le général de brigade Jawdat Ashraf de la police égyptienne, qui est stationné dans le Sinaï.
"L'interdiction d'entrer dans certaines zones et l'instauration du couvre-feu pendant certaines périodes a grandement contribué au processus de poursuite des terroristes, à la surveillance de leurs mouvements et à la découverte de leurs cachettes", a-t-il indiqué à Al-Mashareq.
Il permettra également d'exposer les collaborateurs qui fournissent à ces extrémistes un soutien logistique comme le carburant et la nourriture, a-t-il dit.
Selon Ashraf, le couvre-feu ne s'applique pas à toutes les régions du nord du Sinaï, car certaines zones sont exclues alors que d'autres sont sous le couvre-feu pendant six ou 12 heures.
Les heures du couvre-feu sont annoncées par haut-parleurs la veille de leur mise en application, a-t-il fait savoir, et sont imposées en fonction de la situation sécuritaire et du déroulement des opérations militaires dans chaque région.
Les opérations militaires mènent un "ratissage complet de toutes les zones", a-t-il ajouté, ce qui explique pourquoi l'état d'urgence est en vigueur depuis si longtemps.
Dans le passé, a-t-il expliqué, les combats se déroulaient dans les zones résidentielles ou à proximité, puis ils se déplaçaient vers les régions avoisinantes, alors que la plupart des combats ont lieu dans des régions désertiques relativement éloignées des zones peuplées.
Protection de la sécurité nationale
L'approbation par le parlement égyptien de la prolongation de l'état d'urgence était procédurale, étant donné que le décret présidentiel ordonnant la prorogation avait été publié, a déclaré le professeur de droit constitutionnel à l'université d'Ain Chams Jaafar al-Ammouri.
"Le président peut prendre de telles décisions et les mettre en vigueur dans des situations de guerre qui exigent ce type de décisions", a-t-il dit à Al-Mashareq.
Une intervention immédiate, rapide et directe est nécessaire lorsque la sécurité nationale est menacée et que la vie des citoyens est menacée.
Le parlement peut discuter de ces décrets et voter pour les rejeter ou les approuver, a-t-il précisé, en cas de rejet, il devrait étudier en profondeur la question avec les commandants militaires, conformément aux articles de la loi No 162 de 1985.
"En temps de guerre, les forces armées et les forces de sécurité doivent agir rapidement, en particulier en ce qui concerne les raids, les arrestations et les enquêtes", a souligné Al Ammouri.
Cela s'applique également sur l'imposition de couvre-feu dans certaines zones, a-t-il ajouté, qui visent à "protéger la vie des citoyens".
Ces questions prennent généralement du temps à être approuvées par les autorités judiciaires concernées, a-t-il dit, alors que dans les situations d'urgence la loi autorise l'armée et la police à agir immédiatement.