Le Liban s'apprête à annoncer les choix du PM face à l'éruption des violences

Le Liban tiendra des consultations parlementaires sur le choix d'un nouveau premier ministre lundi 31 août, trois semaines après la démission du gouvernement suite à l'explosion mortelle de Beyrouth , a annoncé le bureau du président.

Le Président français Emmanuel Macron est attendu au Liban le même jour pour marteler son message sur le besoin de changement fait lors de sa dernière visite le 6 août, deux jours après l'explosion.

Pendant ce temps, l'UNESCO a annoncé une campagne massive de collecte de fonds pour Beyrouth, alors que le violence a éclaté entre les partisans du Hezbollah et les résidents sunnites au sud de la capitale.

Les représentants des blocs parlementaires et les législateurs indépendants dans le pays se dirigeront vers le palais présidentiel lundi matin pour annoncer qui ils voudraient avoir comme chef du nouveau gouvernement.

Après les consultations, le Président Michel Aoun chargera le candidat désigné de former un nouveau gouvernement pour représenter la myriade de partis politiques et sectes religieuses, un processus souvent de longue haleine qui pourra traîner pendant des mois.

Parmi les noms qui circulent dans la presse figure celui du candidat indépendant Nawaf Salam, un ancien ambassadeur du Liban à l'ONU.

Mais le Hezbollah, qui contrôle une majorité parlementaire avec ses alliés et dont le choix pourrait être décisif, a rejeté un « gouvernement neutre », et cherche plutôt un gouvernement rassemblant toutes les forces politiques du pays.

Le président du parlement et chef du parti Amal Nabih Berri, a suggéré à nouveau la nomination de l'ancien premier ministre Saad al-Hariri, qui a démissionné cédant à la pression des manifestations l'automne dernier.

Mais al-Hariri a annoncé cette semaine qu'il n'avait pas l'intention de retourner au poste.

Flambée des Violences à Khalde

Au moins deux personnes ont été tués jeudi dans un affrontement au sud de Beyrouth entre les partisans du Hezbollah et les résidents sunnites, a indiqué une source de sécurité.

Dix autres ont été blessé dans l'incident de la ville côtière de Khalde après que les partisans du Hezbollah ont défilé des bannières et drapeaux sur les poteaux électriques pour célébrer Achoura, a indiqué la source.

« Une fusillade a éclaté entre les deux côtés, faisant deux morts et 10 blessés», a précisé la source.

Achoura attire souvent des milliers de chiites dans les rues. Mais cetet année, lechef du Hezbollah Hassan Nasrallah a exhorté les partisans à suspendre la démonstration habituelle de grief à cause de la flambée de cas d'infection au nouveau coronavirus (COVID-19) dans le pays.

Il a appelé les gens à célébrer Achoura en hissant des drapeaux noirs devant leurs maisons et magasins. Mais l'étalage de drapeaux à Khalde a suscité la colère des résidents musulmans sunnites.

L'armée a été déployée à Khalde et a arrêté quatre suspects en début de soirée, mais les tirs de feu pourraient toujours être entendu dans la zone, selon les médias locaux.

Campagne de collecte de fonds de l'UNESCO

L'UNESCO organisera deux conférences pour collecter d'énormes « fonds » pour Beyrouth, a indiqué sa directrice jeudi dans la capitale libanaise.

Audrey Azoulay a précisé que les deux événement étaient en cours de préparation, y compris un événement de collecte de fonds pour le patrimoine de Beyrouth, lors duquel l'UNESCO chercherait à collecter des centaines de millions de dollars.

« Le premier sera une réunion de la Coalition mondiale de l'éducation dédiée au Liban, » a-t-elle précisé, faisant référence à un organisme créé pour soutenir l'enseignement à distance depuis l'éruption de la pandémie de coronavirus. Cette réunion sera tenue le 1er septembre.

L'UNESCO a annoncé qu'environ 160 écoles ont été détruites ou endommagées par l'explosion, et Azoulay a dit qu'au moins 85.000 enfants ont été directement touchés par la destruction.

Une évaluation préliminaire a montré que 22 millions de dollars seraient nécessaires seulement pour reconstruire les écoles endommagées, a souligné Azoulay.

Une deuxième conférence serait organisée, probablement fin septembre, pour collecter des fonds pour le patrimoine de Beyrouth et le secteur culturel, a-t-elle indiqué.

Plusieurs centaines de millions de dollars seraient nécessaire juste pour la restauration du patrimoine de Beyrouth, a-t-elle confié.