Politique

Le président libanais nommera un ancien ministre soutenu par le Hezbollah comme Premier ministre

Par l'AFP

Cette photo prise le 3 octobre, 2012, montre le ministre de l'Education à l'époque, Hassan Diab assistant à une concurrence à la capitale libanaise Beyrouth. Diab, professeur à l'Université américaine de Beyrouth et ancien ministre de l'éducation, a été désigné par les médias libanais comme successeur potentiel du Premier ministre libanais Saad al-Hariri. [Stringer/AFP]

Cette photo prise le 3 octobre, 2012, montre le ministre de l'Education à l'époque, Hassan Diab assistant à une concurrence à la capitale libanaise Beyrouth. Diab, professeur à l'Université américaine de Beyrouth et ancien ministre de l'éducation, a été désigné par les médias libanais comme successeur potentiel du Premier ministre libanais Saad al-Hariri. [Stringer/AFP]

Le président libanais Michel Aoun nommera Hassan Diab soutenu par le Hezbollah comme Premier ministre du pays secoué par les manifestations, la présidence a indiqué jeudi 19 décembre, mettant fin à deux mois de tractations politiques.

« Après des consultations parlementaires contraignantes... le président a convoqué... Hassan Diab pour le nommer pour former un gouvernement», a indiqué la présidence dans un communiqué après des discussions retardées à deux reprises qui se sont achevées jeudi.

Le Premier ministre désigné Saad al-Hariri s'est retiré de la course mercredi et son bloc n'a pas désigné de candidat lorsque les consultations longuement retardées pour former un nouveau gouvernement ont débuté au Palace présidentiel.

La désignation de Diab aboutirait à un gouvernement déséquilibré que les observateurs avertissent qu'il pourrait alimenter les tensions sectaires sur les rues et compliquer les efforts pour garantir l'aide internationale nécessaire pour retirer le Liban du bord de la faillite.

Al-Hariri a démissionné il y a sept semaines sous la pression d'une vague sans précédent de manifestations demandant une réforme complète du système politique , laissant le pays sans gouvernement pour affronter sa pire crise économique.

Diab, un professeur à l'Université Américaine de Beyrouth et ancien ministre de l'éducation, a été approuvé par le Hezbollah, qui détient avec ses alliés une majorité au parlement.

Aoun a lancé les discussions officielles retardées deux fois pour nommer un nouveau premier ministre jeudi, réunissant tous les blocs parlementaires.

Les discussions ont été ouvertes avec une réunion entre Aoun et al-Hariri, dont le Mouvement Future n'a pas désigné de candidat et il est prévu d'être exclu du prochain gouvernement.

L'éminent chef sunnite, âgé de 49 ans, avait été vu ces derniers jours comme le choix le plus probable pour diriger un gouvernement dominé par les technocrates, mais avait annoncé mercredi soir qu'il se retirait.

Craintes d'un gouvernement dominé par le Hezbollah

Imad Salamey, un professeur de sciences politiques à l'Université Américaine de Beyrouth, a affirmé que la nomination de Diab va seulement « approfondir » la cirse du Liban.

« Si Diab est désigné comme premier ministre, alors le gouvernement prochain sera dominé par le Hezbollah (et ses alliés)», a-t-il indiqué.

Cela pourrait faire noyer la révolution dans un discours sectaire, a-t-il ajouté.

Diab se décrit sur son site web comme « l'un des rares ministres technocrates depuis l'indépendance du Liban ».

Il reste à voir comment les manifestants réagiront à Diab, qui n'est pas politiquement affilié et laregement méconnu par le public.

Trois jours après le début des protestations antigouvernementales, il les a appelés une « scène historique et grandiose ».

« Le peuple libanais s'unit pour défendre ses droits à une vie libre et digne», a-t-il écrit sur Twitter.

Alors que les grandes foules qui remplissaient les places Beyrouth et autres villes il y a deux mois ont diminuées, le mouvement de protestation est toujours actif et met les politiciens en garde.

Les tensions ont été accrues encore plus par la faillite imminente de l'État libanais criblé de dettes.

Un gouvernement dominé par le Hezbollah, qui a été ciblé par les sanctions américaines, risque de ne pas sécuriser les milliards de dollars en aide bloquée.

La livre libanaise, officiellement rattachée officiellement au dollar américain, a perdu environ 30% de sa valeur sur le marché noir, alors que les sociétés payent la moitié des salaires ces deux derniers mois et licencient les employés.

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