Politique

Liban: le diplomate Mustapha Adib nommé nouveau PM

Par l'AFP

Le nouveau Premier ministre désigné Mustapha Adib parle lors d'une conférence de presse au palais présidentiel à Baabda, à l'est de Beyrouth, le 31 août. [Joseph Eid/AFP]

Le nouveau Premier ministre désigné Mustapha Adib parle lors d'une conférence de presse au palais présidentiel à Baabda, à l'est de Beyrouth, le 31 août. [Joseph Eid/AFP]

Les chefs politiques au Liban ont désigné lundi 31 août un nouveau Premier ministre, le diplomate Mustapha Adib, pour faire face à la crise politique et économique au pays.

Mustapha Adib, 48 ans, a reconnu dans un discours télévisé qu'il y a un « besoin de créer un gouvernement en un temps record et commencer à mettre en œuvre les réformes immédiatement ».

Il s'est engagé à reprendre les discussions avec le Fonds monétaire international (FMI) pour l'aide au Liban en proie à sa pire crise économique depuis la guerre civile 1975-1990 et traumatisé par l'explosion mortelle du 4 août.

Adib a été l'ambassadeur du Liban en Allemagne depuis 2013 et son nom est apparu seulement dimanche pour remplacer Hassan Diab, dont le gouvernement a démissionné suite à l'explosion du port de Beyrouth.

Le nouveau Premier ministre désigné du Liban Mustapha Adib parle au propriétaire d'un magasin détruit dans une visite au quartier Gemmayzeh le plus touché à Beyrouth, le 31 août. [AFP]

Le nouveau Premier ministre désigné du Liban Mustapha Adib parle au propriétaire d'un magasin détruit dans une visite au quartier Gemmayzeh le plus touché à Beyrouth, le 31 août. [AFP]

Il est né dans la ville du nord de Tripoli et est sunnite, ce qui le rend éligible à devenir Premier ministre sous le système sectaire libanais basé sur le partage de pouvoir.

Sa biographe sur le site web de l'ambassade de Berlin le présente comme un académicien titulaire d'un doctorat en sciences politiques.

Depuis 2000 à 2004, il a occupé le poste de conseiller à l'ancien Premier ministre Najib Mikati, qui l'a désigné en 2011 son chef de cabinet. Mikati a soutenu sa nomination lundi.

Les anciens premier ministres Saad al-Hariri et Fouad Siniora ont également soutenu Adib après que deux autres candidats auraient été rejetés par le Hezbollah et ses alliés politiques.

La seule majeure voix dissidente au sein de l'établissement survenait du parti Forces libanaises qui a soutenu Nawaf Salam, un diplomate indépendant qui a également servi en tant que juge à la Cour international de justice.

'Pas de temps'

Sous le système politique libanais multiconfessionnel, le Premier ministre doit être sunnite, la présidence est réservée à un chrétien maronite et le poste de président du parlement à un chiite.

Ceux qui sont descendus dans les rues dans des manifestations massives depuis le 17 octobre contre toute la classe politique avaient rejeté tous les noms qui peuvent surgir de consultations parlementaires.

En dépit de promesses de changement, le processus de former un nouveau gouvernement suit la même procédure qui a chroniquement enlisé le Liban dans l'impasse politique.

Les réseaux de médias sociaux regorgeaient de publications s'interrogeant si un gouvernement formé par Adib serait plus efficace que celui de Diab, qui a été formé en janvier mais a échoué à soulever le pays de la crise.

Hassan Sinno, membre du groupe de l'opposition Massirat Watan, a affirmé que le nouveau choix de la classe politique pour le poste de Premier ministre n'aurait pas la même période de grâce accordée à Diab.

« Nous ne donnerons pas de temps, comme certains d'entre nous l'ont fait par erreur à Hassan Diab», a-t-il confié.

La désignation d'Adib survient quelques heures avant la visite prévue du Président français Emmanuel Macron pour une cérémonie le 1er septembre célébrant le centenaire du pays.

Macron devrait renouveler ses appels à une réforme radicale du système politique complexe et sectaire du pays.

Aimez-vous cet article?

0 COMMENTAIRE (S)

Politique Commentaire * INDIQUE CHAMP NÉCESSAIRE 1500 / 1500