L'émissaire américain David Hale a appelé samedi 15 août à une enquête « transparente et crédible » surl’explosion dévastatrice du port de Beyrouth le 4 août.
« Nous devons nous assurer qu’une enquête transparente, complète et crédible soit menée», a déclaré Hale lors d’une visite au site de l'explosion le dernier jour de sa visite.
« Nous ne pouvons pas retourner en arrière, à une époque où tout peut entrer au port, ou passer par les frontières du Liban», a-t-il précisé, ajoutant « chaque État souverain doit contrôler de près ses ports et ses frontières ».
« Imaginez que tous les libanais souhaiteraient ... ne pas avoir l’atmosphère de tout est permis».
Le désastre, qui a tué 177 personnes et dévasté des parties de Beyrouth, a suscité des appels dans le pays et à l'étranger à une enquête internationale.
Le personnel du Bureau fédéral d'enquête (FBI) devrait arriver au Liban en fin de semaine sur invitation des autorités libanaises, a indiqué Hale, et aiderait à déterminer « ce qui a causé les circonstances de cette explosion ».
Dans sa déclaration de clôture, Hale a attribué une partie de responsabilité aux autorités libanaises, disant que cela était en partie « un symptôme de maux bien plus profonds au Liban ».
« Malheureusement, toutes les personnes au pouvoir assument d'une façon ou d'une autre des responsabilités » dans les problèmes du pays qui « durent depuis trop longtemps », a-t-il signalé.
« Je parle de décennies de mauvaise gestion, de corruption et d'échecs répétés des autorités libanaises à mener des réformes significatives et durables », a-t-il martelé.
Enquête en cours
La milice libanaise du Hezbollah, qui domine le parlement avec ses alliés, est accusée d'exercer une grande influence sur le port de Beyrouth et les postes frontaliers.
L'explosion a ravivé des réclamations que le Hezbollah, désigné par les États-Unis comme groupe terroriste, a stocké des armes sur le site de l'explosion.
Le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a fermement démenti vendredi ces accusations.
Le personnel du FBI rejoindra d'autres experts internationaux sur le terrain, dont la France, qui a lancé sa propre enquête.
Les autorités libanaises ont également ouvert une enquête , malgré le scepticisme local quant à la crédibilité d'une enquête menée par l'État.
Le procureur général Ghassan Oueidat a engagé des poursuites contre 21 suspects au sujet de l'explosion, dont 19 sont en détention.
Le juge Fadi Sawan, désigné vendredi pour mener les enquêtes, devra commencer à interroger les suspects la semaine prochaine.