L'Iran a promis mercredi 11 mars dans une réunion de l'aviation civile de l'ONU de remettre les boîtes noires du vol abattu 752 à l'Ukraine ou la France pour analyse -- une mesure saluée par le Canada et l'Ukraine.
Le représentant de l'Iran à l'Organisation internationale de l'aviation civile, Farhad Parvaresh, a affirmé que les boîtes seraient envoyées à Kiev, ont confirmé des sources à l'AFP.
Elles devraient contenir des informations sur les derniers moments avant que l'avion de ligne Ukraine International n'ait été frappé par un missile et s'est écrasé peut après son décollage de l'aéroport de Téhéran le 8 janvier.
A Ottawa, le ministre canadien des affaires étrangères François-Philippe Champagne a « salué » l'engagement de l'Iran à enfin partager les boîtes noires, disant que c'était un « pas dans la bonne direction par l'Iran ».
« Je prends l’Iran sur sa parole», a-t-il affirmé, « mais je préfère juger leurs actions une fois que les boîtes noires seraient en Europe et que nos experts puissent les analyser. »
L'ambassadeur de l'Ukraine au Canada, Andriy Schevchenko, a publié dans un tweet que son pays a « salué la décision de l'Iran » à les remettre, ajoutant que « si une expertise supplémentaire est nécessaire », les enregistreurs de données du vol seraient renvoyés en France pour analyse.
L'Iran a reconnu que les deux boîtes étaient endommagées et qu'il n'avait pas la capacité technique d'en extraire les données, mais pendant deux mois il taponnait sur quoi en faire.
Les pays dont les citoyens ont trouvé la mort dans la catastrophe -- dont la plupart des iraniens mais aussi des afghans, britanniques, canadiens, suédois et ukrainiens -- ont critiqué le refus de l'Iran à remettre les boîtes noires de l'avion à l'Ukraine ou l'un des quelques pays capables de restituer et analyser les données qu'elles contiennent.
Mécontentement croissant à l'égard de l'Iran
Le Canada n'a cessé de demander à l'Iran de remettre les boîtes noires de l'avion à l'Ukraine ou la France pour des analyses d'experts.
Lors de la réunion de l'OACI, le ministre canadien des Transports Marc Garneau a remis la pression, disant « Nous ne pouvons tirer les enseignements de cet attentat tragique contre le vol PS752 à moins que tous les faits soient connus et analysés».
« Deux mois après l'évènement, nous devons tous être très inquiets au sujet de l’échec de l'Iran à arranger la lecture des enregistreurs du vol malgré les multiples demandes», a-t-il souligné.
« L’Iran doit agir maintenant et pourvoir à la lecture des enregistreurs de vol, et démontrer ainsi sa ferme volonté de fournir un rapport complet et transparent sur cet événement, qui soit en accord avec ses obligations internationales. Les Canadiens et la communauté internationale ne peuvent simplement pas attendre plus longtemps. »
L'OACI a également mis la pression sur la république islamique pour « mener une enquête sur l'accident en temps opportun » conformément aux dispositions internationales d'enquête sur les accidents.
La catastrophe s'est déroulée alors que les défenses de l'Iran étaient en alerte maximale au cas où les États-Unis se vengeaient des frappes iraniennes quelques heures plus tôt sur les troupes américaines déployées en Irak -- qui avaient étaient en réponse à l'assassinat par les États-Unis du haut commandant iranien Qassem Soleimani.
Immédiatement après, les autorités civiles iraniennes avaient insisté que le crash aurait probablement été causé par un dysfonctionnement technique, fermement niant des allégations que l'avion avait été abattu.
Mais pendant les premières heures du 11 janvier, l'armée iranienne avait reconnu que l'avion avait été abattu à cause d'une « erreur humaine », tuant 176 personnes, alors que les manifestants iraniens ont exprimé leur colère sur la bavure catastrophique.