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Selon l’Iran, le mauvais réglage d’un radar a déclenché le tir contre un appareil ukrainien

AFP

Cette photo d’archive datée du 8 janvier 2020 montre des équipes de sauveteurs vues sur le lieu du crash d’un avion de ligne ukrainien peu après son décollage de l’Aéroport Imam Khomeini de la capitale iranienne Téhéran. [Akbar Tavakoli/IRNA/AFP]

Cette photo d’archive datée du 8 janvier 2020 montre des équipes de sauveteurs vues sur le lieu du crash d’un avion de ligne ukrainien peu après son décollage de l’Aéroport Imam Khomeini de la capitale iranienne Téhéran. [Akbar Tavakoli/IRNA/AFP]

L’Iran a indiqué que le mauvais réglage d’un système de radar d’une unité de défense aérienne était la principale « erreur humaine » qui avait conduit à ce tir accidentel contre un appareil commercial ukrainien en janvier.

« Une erreur s’est produite à la suite d’une erreur humaine en suivant la procédure » d’alignement du radar, provoquant « une erreur de 107 degrés » dans le système, a déclaré l’Organisation iranienne de l’aviation civile (OAC) dans un rapport publié le samedi 11 juillet.

Cette erreur « a entraîné une chaîne de risques » qui a vu de nouvelles erreurs commises dans les minutes qui ont précédé le crash de l’avion, a expliqué ce rapport de l’OAC, présenté comme un « rapport factuel » et non comme le rapport final d’enquête sur cet accident.

Un haut responsable ukrainien, qui a demandé à conserver l’anonymat, a indiqué que cette dernière annonce « n’était pas particulièrement crédible » parce que l’Iran avait fourni plusieurs versions différentes de l’histoire et les avait modifiées trop souvent.

Le vol 752, un appareil d'Ukraine International Airlines, avait été frappé par deux missiles et s’était écrasé peu après son décollage du principal aéroport de Téhéran le 8 janvier, à une époque de fortes tensions entre l’Iran et les États-Unis.

La République islamique avait admis quelques jours plus tard que ses forces avaient accidentellement abattu cet appareil en partance pour Kiev, tuant les 176 personnes qui se trouvaient à son bord.

La majorité de ses passagers étaient des doubles ressortissants Irano-Canadiens, mais des Ukrainiens, des Afghans, des Britanniques et des Suédois figuraient également parmi les passagers.

« Erreur d’identification »

L’OAC a déclaré que malgré les erreurs d’informations envoyées à l’opérateur du système radar relatives à la trajectoire de l’appareil, il aurait pu l’identifier comme un appareil commercial, mais qu’au lieu de cela il avait commis « une erreur d’identification ».

Ce rapport a également souligné que le premier des deux missiles tirés contre cet appareil l’avait été par un opérateur d’un système de défense qui avait agi « sans recevoir la confirmation du centre de coordination » dont il dépendait.

Le second missile avait été tiré 30 secondes plus tard, « en observant la continuité de (la) trajectoire de la cible détectée », a ajouté ce rapport.

L’OAC a indiqué qu’il y avait eu un défaut dans la transmission au centre de coordination des unités de défense des données identifiées par le radar.

Un général iranien avait déclaré en janvier que de multiples communications avaient été brouillées la nuit de la catastrophe.

Boîte noire

Les défenses aériennes de Téhéran étaient en alerte maximale au moment où l’appareil avait été abattu, au cas où les États-Unis auraient répliqué après les frappes iraniennes quelques heures plus tôt contre les troupes américaines stationnées en Irak.

Ces frappes avaient été déclenchées en réponse à la mort du général iranien Qassem Soleimani lors d’une frappe de drone par les États-Unis près de l’aéroport de Bagdad.

La tragédie de cet avion a suscité une sévère réprobation en Iran, notamment après qu’il eut fallu trois jours aux forces armées pour reconnaître qu’elles avaient abattu cet avion « par accident » après qu’un opérateur de missile l’eut pris pour un projectile ennemi.

Ottawa et Kiev ont exigé pendant des mois que l’Iran, qui ne dispose pas des moyens techniques de décoder les boîtes noires, les envoie à l’étranger afin que leur contenu puisse être analysé.

Le ministre canadien des Affaires étrangères François-Philippe Champagne a demandé dimanche à l’Iran de garantir « une enquête complète et transparente en accord avec les normes internationales, afin que tous les responsables puissent être tenus pour redevables ».

Fin juin, le Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) français a indiqué que l’Iran avait « officiellement déposé une demande d’assistance technique » pour récupérer les données des boîtes noires, et indiqué que les travaux devraient commencer le 20 juillet.

Champagne a expliqué que le Canada continuerait à faire pression « pour s’assurer que l’Iran respectera ses engagements », y compris le transfert des données au BEA.

Début juillet, le Canada a annoncé qu’il était parvenu à un accord de principe avec l’Iran pour lancer les négociations sur l’indemnisation des familles des victimes étrangères de cet accident.

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