Sécurité

Des experts rapportent une baisse des performances du CGRI

Hassan al-Obeidi à Bagdad

Ali Fadavi, chef adjoint du CGRI, discute le 24 novembre avec un autre membre du groupe armée, lors de la semaine Basij à Téhéran. [Atta Kenare Atta/AFP]

Ali Fadavi, chef adjoint du CGRI, discute le 24 novembre avec un autre membre du groupe armée, lors de la semaine Basij à Téhéran. [Atta Kenare Atta/AFP]

On assiste à un déclin notable des performances du Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) iranien et de sa force al-Qod, ont déclaré à Al-Mashareq des experts militaires et des spécialistes des questions iraniennes.

Plusieurs opérations de contrebande d'armes du CGRI ont été détectées et déjouées ces derniers mois, et les récentes manœuvres militaires du CGRI menées en Iran et dans ses eaux territoriales ont été mal exécutées.

Ceci peut être attribué en partie aux sanctions américaines imposées à l'Iran, qui ont contribué à une baisse significative dans les domaines de l'armement et de la logistique, ont-ils rapporté.

Cela peut également être dû à l'augmentation du ressentiment populaire à l'égard du régime iranien et du CGRI à cause des politiques du régime, ont-ils ajouté.

Alors que le pays subit des pressions internes et externes croissantes, le CGRI récompense ses officiers les plus fidèles, plutôt que les plus qualifiés.

« Ceux qui suivent les activités et les engagements du CGRI peuvent constater une tendance à la baisse en termes de performance et d'exécution », a fait savoir Raad al-Hashem, du Centre de recherche sur le Moyen-Orient, à Al-Mashareq.

Cela reflète son incapacité à suivre le rythme des progrès technologiques, a-t-il affirmé.

Il semble que « les sanctions américaines ont nuit à la structure du régime dans son ensemble et à l'organisation structurelle du CGRI en particulier », a-t-il déclaré.

« L'austérité et l'étranglement financier ont amené [le régime et le CGRI] à restreindre de nombreux aspects de leur travail et à réduire leurs chances de progresser dans leurs opérations actives », a-t-il ajouté.

De récentes informations « révèlent des échecs et des couacs dans les exercices et les opérations tactiques entrepris par le CGRI, qui suggèrent que l'establishment militaire iranien en général a subi un affaiblissement et un déclin significatifs », a-t-il indiqué.

Dans le même temps, a-t-il ajouté, le CGRI a connu de nombreux soupçons internes et allégations de corruption qui « affaiblissent ses efforts pour atteindre des résultats à la hauteur des problèmes auxquels il est confronté ».

Performances médiocres

« Il est évident que le CGRI a connu un déclin, ou l'on pourrait dire un affaiblissement général, en raison de plusieurs facteurs », a fait savoir à Al-Mashareq Yousef Azizi, spécialiste des questions iraniennes.

Ce sont notamment les « sanctions américaines, qui l'ont rendu incapable de suivre le rythme des progrès réalisés par d'autres pays de la région », a-t-il indiqué.

Pour leur part, les autres pays de la région adoptent une position défensive contre les interventions et les attaques du CGRI, a-t-il précisé, notant que les ambitions expansionnistes de la milice dépassent largement ses capacités actuelles.

Au cours de l'année écoulée, le CGRI a effectué plusieurs grands exercices d'entraînement, que des experts et des observateurs militaires ont décrits comme médiocres en termes de performance.

L'un de ces exercices s'est déroulé à la fin du mois d'août dans la province d'Azerbaïdjan occidental, en Iran, et un exercice précédent avait vu les forces du CGRI participer à des manœuvres dans les eaux du Golfe et sur l'île de Qeshm, a-t-il déclaré.

« Ceux qui ont suivi les exercices les ont jugés modestes », et ont remarqué que l'équipement militaire de la force était devenu « désuet » et que son personnel était « en retard dans les avancées militaires », a précisé Azizi.

Loyauté plutôt que compétence

L'on a vu le CGRI promouvoir des officiers supérieurs sur la base de leur loyauté plutôt que de leurs compétences et de leurs qualifications, a fait savoir à Al-Mashareq le dissident et militant politique iranien Mohammad al-Kaabi.

Alors que le régime iranien est confronté au ressentiment croissant chez le peuple iranien en raison de l'augmentation de la pauvreté, du chômage et des énormes dépenses consacrées aux guerres à l'étranger, il a mis davantage l'accent sur la loyauté dans les rangs du CGRI, a-t-il déclaré.

Cela est particulièrement vrai pour la force al-Qod du CGRI, a-t-il indiqué.

Le peuple iranien, a-t-il poursuivi, ne considère pas le CGRI comme un appareil de sécurité, « mais comme une arme utilisée contre lui, qui restreint ses libertés et draine des fonds publics pour des guerres avec lesquelles il n'a rien à voir ».

Le régime iranien le sait, et tient donc à ce que la loyauté soit récompensée par des nominations à des postes clés au CGRI et dans la force al-Qod, ainsi que dans les campagnes annuelles de recrutement, a-t-il conclu.

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