Manifestations

Les agitations en Iran ont fait « au moins 208 morts », selon Amnesty

AFP

Des Iraniens passent devant la succursale d'une banque locale prise pour cible lors des manifestations contre la hausse des prix de l'essence, le 20 novembre à Shahriar, à l'ouest de Téhéran. [Atta Kenare/AFP] 

Des Iraniens passent devant la succursale d'une banque locale prise pour cible lors des manifestations contre la hausse des prix de l'essence, le 20 novembre à Shahriar, à l'ouest de Téhéran. [Atta Kenare/AFP] 

Au moins 208 personnes auraient été tuées lors de la répression contre les manifestations en Iran le mois dernier, qui ont suivi une hausse des prix de l'essence, a fait savoir Amnesty International lundi 2 décembre.

« Le nombre de personnes qui auraient été tuées lors des manifestations en Iran qui ont éclaté le 15 novembre est passé à au moins 208 selon des rapports crédibles reçus par l'organisation », a précisé le groupe de défense des droits de l'homme.

Le bilan réel des morts est vraisemblablement plus élevé, a-t-il ajouté.

Ce nouveau bilan augmente le nombre de morts estimé par Amnesty de près de 50, l'organisation expliquant que des dizaines avaient été enregistrées dans la ville de Shahriar, dans la province de Téhéran, « l'une des villes enregistrant le plus grand nombre de morts ».

Les manifestations avaient éclaté après l'annonce choc d'une hausse des prix des carburants, mais elles ont été rapidement réprimées par les autorités, qui ont également imposé un black-out quasi total de l'internet pendant près d'une semaine.

Le directeur de l'unité de recherche et de militantisme pour le Moyen-Orident d'Amnesty Philip Luther a qualifié ce nombre de morts de « preuve manifeste que les forces de sécurité iraniennes se sont livrées à un horrible carnage ».

Il a appelé la communauté internationale à veiller à ce que les responsables en soient tenus redevables.

« Ces morts sont presque exclusivement le résultat de l'usage d'armes à feu », avait déclaré plus tôt Amnesty.

Selon les informations collectées, a ajouté l'organisation, « les familles des victimes ont été menacées et mises en garde de ne pas parler aux médias, ni d'organiser les funérailles de leurs proches ».

« Certaines familles sont également contraintes de payer des sommes exorbitantes pour que les dépouilles de leurs proches leurs soient rendues », a-t-il ajouté.

« Cacher délibérément »

Mercredi 27 novembre, Human Rights Watch (HRW) a accusé les autorités iraniennes de « cacher délibérément » le nombre de morts et d'arrestations lors de leur répression des manifestations.

Samedi, l'Iran a contesté le bilan de ce bain de sang publié depuis l'étranger, après qu'Amnesty a indiqué dans un rapport de vendredi que 161 manifestants avaient été tués.

Ces manifestations avaient éclaté à la mi-novembre après que les prix de l'essence dans la république islamique se furent envolés de près de 200 % durant la nuit.

Les agitations éclatèrent quelques heures après qu'il eut été annoncé que le prix de l'essence passerait à 15 000 rials le litre (0,12 USD) contre 10 000 pour les 60 premiers litres, et à 30 000 rials pour tout carburant supplémentaire acheté après cela chaque mois.

Les responsables iraniens doivent encore confirmer combien de personnes sont mortes dans les violences qui ont suivi.

Le vice-ministre iranien de l'Intérieur Jamal Orf a contesté ces chiffres, accusant les sources qui les avaient mentionnés de les « exagérer ».

Les gouvernements américain, français et allemand ont condamné l'Iran pour cette effusion de sang.

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