Dans le cadre de ses efforts visant à étendre son influence dans l'Irak voisin, le Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) cherche à faire disparaître l'identité nationale irakienne et à fomenter des conflits sectaires dans le pays, expliquent des analystes à Diyaruna.
Depuis le déclenchement de la révolution iranienne en 1979, le régime a toujours voulu affaiblir l'Irak et y étendre son influence.
Cela servirait l'agenda du CGRI, qui vise à ouvrir une liaison terrestre qui relierait l'Iran au Liban et à la Méditerranée passant par l'Irak, pour transporter des combattants et des armes et faciliter le commerce, ont-ils poursuivi.
« Les dirigeants iraniens ont fait de l'Irak une sorte d'arrière-cour de leur pays ou un État satellite dont le sort est lié à celui de l'Iran », a indiqué pour sa part l'ancien député Omar Abdoul Sattar, spécialiste des relations internationales.
En faisant de l'Irak une zone de conflit et en y consolidant ses intérêts, le CGRI ambitionne d'atténuer les effets des sanctions internationales et les problèmes internes de l'Iran, a-t-il déclaré à Diyaruna.
Les intentions du CGRI sont évidentes au travers du soutien qu'il apporte aux milices armées irakiennes qui menacent la souveraineté du pays et se considèrent comme étant au-dessus des lois, a-t-il poursuivi.
Ces milices, comme l'Organisation Badr, le Hezbollah Kataib, Harakat al-Nujaba et Asaib Ahl al-Haq, « ne sont redevables qu'envers le seul régime iranien », a expliqué Abdoul Sattar.
« Nous nous rappelons tous ce qu'il s'est passé en 2015, lorsque le Premier ministre irakien Haider al-Abadi avait publié un décret demandant à retirer à Abou Mahdi al-Muhandis sa fonction de vice-président des Forces de la mobilisation populaire (FMP), pour entendre ce dernier déclarer qu'il ne relevait pas du gouvernement », a rappelé Abdoul Sattar.
Cela constitue « un mépris flagrant d'une décision du gouvernement », a-t-il ajouté.
« Détruire l'identité nationale irakienne »
Abdoul Sattar a expliqué que le CGRI « non seulement cherche à porter atteinte à la position [de l'Irak], de son État et de ses institutions légales, mais s'en prend également à l'identité nationale du peuple irakien ».
Cela a été l'objectif tenace du régime iranien depuis sa création, a-t-il poursuivi, et ses dirigeants ont toujours appelé à la promotion de la doctrine du Wilayat al-Faqih (la Guidance du Juriste) et à « la dissolution de l'identité arabe, de ses affiliations religieuses et de sa spécificité culturelle ».
« Aujourd'hui, le CGRI et ses milices essaient de détruire l'identité irakienne et de la remplacer par une identité sectaire pour tenter d'inciter au conflit et à la division au sein de la société irakienne et de la rendre incapable de surmonter les crises et de prospérer », a-t-il ajouté.
Le CGRI a « semé les germes du sectarisme en Irak » en soutenant certaines milices et factions armées, a expliqué le journaliste Omar al-Janabi à Diyaruna.
L'Iran ne souhaite pas voir les Irakiens unis par une identité nationale, a-t-il ajouté, car il veut voir chaque secte former sa propre identité et sa faction armée dans le but de faciliter les dissensions internes, a-t-il ajouté.
« Mais les Irakiens ont appris la leçon et se sont regroupés, et ils éprouvent maintenant un immense ressentiment envers la politique de l'Iran et le rôle des milices [appuyées par l'Iran] », a-t-il indiqué.
Ce ressentiment est aujourd'hui particulièrement manifeste dans le sud de l'Irak, a continué al-Janabi, où les milices appuyées par l'Iran « ont imposé leur volonté sur les nominations dans le secteur public, leur contrôle des biens publics et des ressources nationales, favorisant le chaos, la consommation de drogues et la destruction ».
« Le CGRI, qui a déployé ses tentacules sur tout l'Irak, prépare le terrain à une subordination absolue [de l'Irak] et à une hégémonie iranienne en Irak », a-t-il expliqué, ce qui impliquerait la disparition de la souveraineté de l'Irak et la soumission de ses intérêts au bénéfice de l'Iran.
La première visite officielle du président iranien Hassan Rouhani à Bagdad le 11 mars et les apparitions publiques régulières de Qassem Suleimani, commandant de la Force al-Qods du CGRI en Irak, apportent de nouvelles preuves de ces ingérences de l'Iran en Irak, a ajouté al-Janabi.
Les milices mettent en œuvre l'agenda de l'Iran
Le régime iranien perçoit l'Irak « comme une zone tampon régionale et un territoire où il peut gagner des points », a déclaré pour sa part l'ancien gouverneur de Ninive, Athil al-Nujaifi.
« Lorsque l'existence du régime [iranien] est menacée, il n'hésite pas à déployer ses moyens pour déstabiliser la région », a-t-il expliqué à Diyaruna, soulignant que « les milices sont l'arme la plus efficace dont dispose l'Iran à cet égard ».
Le CGRI a établi des factions armées en Irak, au Liban et ailleurs pour mettre en œuvre son propre agenda et créer des loyautés idéologiques à la doctrine du Wilayat al-Faqih, a encore ajouté al-Nujaifi.
Par le biais de ces factions armées, l'Iran cherche à former « des forces parallèles ou alternatives aux forces étatiques régulières, mais disposant d'une plus grande autorité et d'une plus grande influence », a-t-il conclu.
Votre haine pour la République Islamique d'Iran est claire.
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