Une directive émise par les Houthis (Ansarallah) soutenus par l'Iran suspendant l'attribution de licences et les renouvellements annuels pour les organisations de la société civile enfreint les libertés garanties par la constitution yéménite, ont expliqué des experts à Al-Mashareq.
Cette directive, émise le 5 novembre par le Conseil politique suprême des Houthis, ordonne qu'aucune licence ne soit attribuée ou renouvelée pour toute organisation de la société civile, institution, association, coalition ou tout syndicat jusqu'à nouvel ordre.
La directive a été signée par Ahmad Hamed, gestionnaire du bureau de la présidence, nommé par les Houthis soutenus par l'Iran, et elle est adressée au ministre des Affaires sociales et du Travail des Houthis, Obeid Salem ben Dubei.
La directive précise que les cas d'urgence doivent être inclus dans les rapports mensuels du ministère.
« L'attribution de nouvelles licences aux organisations et associations de la société civile est toujours suspendue par les autorités supérieures », a rapporté Hameed Muawdha, directeur général du service des organisations et associations de la société civile au ministère des Affaires sociales contrôlé par les Houthis à Sanaa.
Muawdha a déclaré que cette initiative avait été prise par le ministère.
Cette décision enfreint la constitution
Des experts du droit ont expliqué à Al-Mashareq que la suspension de l'attribution de licences et du renouvellement pour les organisations de la société civile est une tentative visant à limiter leurs opérations.
Cette décision enfreint à la fois la constitution actuelle du Yémen, ratifiée en 1991 et amendée en 2001, et le projet de constitution soumis en janvier 2015.
Elle va de plus à l'encontre direct d'une décision datée du 24 octobre, signée par plus de 20 organisations de la société civile et humanitaires opérant au Yémen et appelant à la levée des restrictions sur les organisations internationales.
En 2016, les autorités houthies ont ordonné à toutes les organisations locales d'obtenir une approbation avant de conclure des accords avec des organisations internationales ou de mettre en place toute activité avec ces groupes.
Ce commandement stipulait que toutes les activités menées avec un financement d'ONG internationales ou international devaient être conformes aux plans du ministère houthi de la Planification et de la Coopération internationale, a fait savoir l'International Centre for Not-for-Profit Law dans un rapport daté du 14 novembre.
Tentatives de restreindre les libertés
Ce type de restrictions a été vu dans des pays comme l'Iran, qui est très proche des Houthis, a indiqué à Al-Mashareq l'avocat et militant Abdoul Rahman Barman.
« En 2011, suite aux révolutions du Printemps arabe, certaines organisations de la société civile en Iran avaient demandé à bénéficié de la liberté d'expression », a-t-il rappelé.
Le parlement iranien avait répondu en prenant des dispositions juridiques visant à limiter l'activité des organisations de la société civile, avait instauré une haute-commission chargée de superviser les activités de la société civile, et fait fermer de nombreuses organisations, a rapporté Barman.
Le travail des organisations de la société civile au Yémen entre souvent en conflit avec les intérêts de pays comme l'Iran et des groupes armés comme les Houthis, a-t-il ajouté.
« Il ne peut exister aucune harmonie entre les organisations de la société civile et les Houthis, car ces organisations vont révéler et documenter les crimes commis par la milice », a-t-il poursuivi.
« L'essence du travail des organisations de la société civile est de défendre la liberté, les élections et la lutte non violente, alors que les groupes armés comme les Houthis ne croient qu'à la violence », a déclaré Barman.
Cela est apparu à l'évidence lors du coup d'État des Houthis en 2015, a-t-il indiqué.
Interdiction de toutes les activités civiles
Les Houthis règnent sur leurs zones « d'une main de fer » et n'autorisent pas les activités de société civile qu'ils ne contrôlent pas ou qui ne servent pas leurs intérêts, a expliqué Mousa al-Nimrani, responsable des médias pour la National Organisation for Defending Rights and Freedoms (HOOD).
« Les Houthis avaient déjà pris des mesures similaires lorsqu'ils s'étaient emparés de plusieurs districts de la province de Saada », a-t-il rapporté à Al-Mashareq.
« Ils avaient interdit toutes les activités et organisations civiles, pris le contrôle des mosquées, perturbé les conseils locaux et fermé des tribunaux », a-t-il indiqué.
Ces organisations aidaient les gens, dont certains avaient été négativement impactés par les politiques des Houthis, a-t-il déclaré.
Elles « révélaient aussi au grand jour l'oppression et les injustices commises par les Houthis contre les habitants des zones sous leur contrôle », a-t-il ajouté.
« L'élimination de ces organisations est donc devenue une priorité pour les Houthis, qui veulent complètement éliminer de la sphère publique toute entité qui ne lui obéit pas », a conclu al-Nimrani.
Nous sommes comme des moutons traînés derrière des agents!
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Hammoud Abou Taleb, un indice et une déclaration: La Palestine entre le peuple loyal et les traitres. C'est vrai que les gens loyaux sont son propre peuple, alors que les traitres sont les dirigeants arabes qui prétendent être musulmans. Cependant, leur trahison est apparue après les 70 années stériles de l'occupation sioniste et le déplacement de son peuple, dont la plupart ont été tués. Les dirigeants arabes sont devenus amis avec les dirigeants et le chefs de l'entité sioniste. Alors que ceux loyaux à la Palestine sont toujours son peuple qui se défendent avec des pierres. Aucun droit ne sera perdu s'il y a quelqu'un qui le réclame. La honte et la disgrâce aux dirigeants arabes traitres!
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