Les cérémonies de remise de diplômes dans les zones du Yémen contrôlées par les Houthis (Ansarallah), soutenus par l'Iran, seront silencieuses cette année, suite à la publication d'une nouvelle directive imposant des conditions strictes qui interdisent notamment la musique.
Le 11 avril, le ministère de l'Éducation et le Bureau de l'éducation, contrôlés par les Houthis, ont publié une directive imposant de nouvelles conditions aux écoles publiques et privées concernant les cérémonies de remise de diplômes.
Selon cette directive, la programmation de toutes les cérémonies de remise de diplômes doit désormais être remise au Service des activités étudiantes des Houthis pour être approuvée.
La directive définit également un ensemble de nouvelles conditions restrictives.
Les représentations de danse et de musique sont interdites lors des cérémonies de remise de diplômes selon cette directive, qui stipule que les cérémonies ne doivent inclure aucun aspect de « culture occidentale ».
Les seuls invités autorisés à assister aux cérémonies de remise de diplômes des écoles pour filles sont le père, la mère et les frères et sœurs de moins de treize ans de la diplômée.
Mais les cérémonies de remise de diplômes ne sont pas le seul domaine où la directive cherche à asseoir un contrôle sur les écoles du Yémen.
En vertu de la directive, les entreprises et les organisations n'ont pas le droit de pénétrer sur les campus sans l'autorisation du Service des activités étudiantes, et toutes les sorties scolaires doivent être approuvées par le service.
Mesures restrictives
Les mesures imposées aux écoles par les Houthis sont « arbitraires et prohibitives », a déclaré à Al-Mashareq Faisal Ali, membre du Syndicat des enseignants d'école privée.
Dans une autre directive publiée le 25 avril suite à la mort du plus haut dirigeant des Houthis, Saleh al-Sammad, la milice soutenue par l'Iran a interdit aux habitants d'organiser des fêtes de remise de diplômes ou toute autre célébration, a-t-il précisé.
Les écoles souffrent sous le règne des Houthis, à cause de ce genre de mesures arbitraires, a expliqué Ali, et aussi à cause des taxes et des tributs additionnels qu'ils leur imposent.
« Nous sommes extrêmement fatigués [de cela], et la plupart des écoles et nous-mêmes sommes sur le point de fermer », a-t-il déclaré. « Ils nous rendent fous avec leurs taxes, assurances, zakat et autres frais portant différents noms. »
« Tous les camps s'en prennent au Yémen, tout comme les Houthis, qui assiègent la société et restreignent le mode de vie [des gens] », a indiqué Cheikh Zaid Abdoul Rahman, directeur du Centre al-Noor d'études islamiques.
L'interdiction de la musique lors des cérémonies de remise de diplômes par les Houthis ressemble aux mesures imposées par les groupes extrémistes comme « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) et al-Qaïda, a-t-il rappelé à Al-Mashareq.
Cette interdiction a pour but de « remodeler la conscience de la jeunesse et les détacher de tout ce qui les relie à la créativité et leur penchant pour la paix », a déclaré le politologue Yassin al-Tamimi.
Au lieu de se concentrer sur des pensées pacifiques, les esprits des jeunes sont remplis « de slogans glorifiant la violence », a-t-il indiqué à Al-Mashareq.