Politique

Des entrepreneurs israéliens cherchent des partenariats aux Émirats arabes unis

AFP et Al-Mashareq

Le ministre d’État émirien pour la Sécurité alimentaire et hydrique Mariam al-Muhairi rencontre Erel Margalit, fondateur et président de Jerusalem Venture Partners, au siège des Accélérateurs gouvernementaux à Dubaï, le 27 octobre. [Karim Sahib/AFP]

Le ministre d’État émirien pour la Sécurité alimentaire et hydrique Mariam al-Muhairi rencontre Erel Margalit, fondateur et président de Jerusalem Venture Partners, au siège des Accélérateurs gouvernementaux à Dubaï, le 27 octobre. [Karim Sahib/AFP]

Si vous aviez demandé à l’homme d’affaires israélien Yehonatan Ben Hamozeg en début d’année où il allait installer sa technologie de sauvegarde des palmiers en octobre, il y a peu à parier qu’il vous aurait répondu aux Émirats arabes unis.

Mais après un accord de normalisation parrainé par les États-Unis entre les Émirats arabes unis et Israël, c’est précisément ce que ce chef d’entreprise à la voix douce et aux cheveux gris s’est retrouvé à faire dans un hôtel de Dubaï la semaine dernière.

Ben Hamozeg est le fondateur et le directeur général d’Agrint, une entreprise qui utilise des capteurs sismiques pour détecter les insectes qui mangent, et détruisent, les palmiers depuis l’intérieur.

Il faisait partie des treize leaders d’entreprises à avoir participé à un voyage de quatre jours aux Émirats arabes unis organisé par Jerusalem Venture Partners (JVP), une société de capital-risque.

Le ministre d’État émirien de la Sécurité alimentaire et hydrique Mariam al-Muhairi et Erel Margalit, fondateur et président de Jerusalem Venture Partners, se saluent avec le coude le 27 octobre au siège des Accélérateurs gouvernementaux, à Dubaï. [Karim Sahib/AFP]

Le ministre d’État émirien de la Sécurité alimentaire et hydrique Mariam al-Muhairi et Erel Margalit, fondateur et président de Jerusalem Venture Partners, se saluent avec le coude le 27 octobre au siège des Accélérateurs gouvernementaux, à Dubaï. [Karim Sahib/AFP]

Avant cette normalisation, il y avait eu quelques contacts discrets entre cette nation du Golfe et le secteur des hautes technologies en plein essor en Israël.

Mais après cet accord négocié sous les auspices des États-Unis, ces liens sont apparus au grand jour et devraient se multiplier.

« Nous apprenons, nous ouvrons les yeux, des amitiés et des liens personnels se forgent », a déclaré le fondateur de JVP, Erel Margalit, qui conduisait cette délégation israélienne.

Il a insisté sur le fait que le potentiel des Émirats arabes unis pour l’économie israélienne est vaste, à la fois en termes de partenariats directs dans les secteurs financiers, technologiques et alimentaires, mais aussi comme portails vers d’autres marchés arabes.

« Israël peut maintenant travailler avec la région et ne plus être isolé. C’est pour nous une énorme opportunité », a-t-il poursuivi. « Nous voulons mettre cette ouverture à profit pour ouvrir un nouveau chapitre dans la région. »

« Sortir de l’ombre »

Cette délégation, composée de treize chefs d’entreprises, est arrivée à Dubaï en jet privé et a été accueillie avec de la nourriture kascher et des affiches en hébreu.

Le groupe s’est mêlé à des chefs d’entreprises et des responsables gouvernementaux émiriens dans un hôtel très chic dans le district financier de Dubaï et dans la ville.

Mohamad Mandeel, chef de l’exploitation chez Royal Strategic Partners à Abou Dhabi, a mentionné une poudre de pois chiches à haute teneur en protéines produite par la société israélienne InnovoPro pour illustrer le potentiel de coopération régionale.

Selon lui, les sociétés israéliennes pourraient être des partenaires forts parce qu’elles comprennent le Moyen-Orient, notamment sa quête de sécurité alimentaire dans un environnement agricole souvent délicat.

Elles pourraient également être autant de passerelles pour la paix entre les nations.

« Je pense toujours que l’économie sera un moteur pour la politique », a-t-il poursuivi. « Vous faites bouger l’économie, et le reste suivra. »

Les Accords Abraham, signés le 15 septembre entre Israël, les Émirats arabes unis et Bahreïn, reflètent une dynamique de changement dans la région, où les pays reconnaissent désormais la nécessité d’une coopération régionale pour contrer l’influence iranienne.

Bien que Bahreïn et les Émirats arabes unis ne soient pas des alliés naturels d’Israël, ils partagent un ennemi commun en la personne de l’Iran, qui ne se trouve qu’à quelques encablures de Bahreïn et des villes étincelantes de Dubaï et d’Abou Dhabi.

L’Iran a dénoncé ces accords de paix.

Les amis d’abord, les affaires après

Si la délégation de Margalit était venue chercher des partenaires d’affaires, il a souligné que les contrats passés dans le secteur privé constituent un moyen avéré de consolider la paix entre les nations.

En route vers Dubaï, il a déclaré à la délégation : « Vous êtes les véritables émissaires d’Israël. »

« Je respecte les politiques pour diriger un processus et passer un accord de paix », a-t-il ajouté. « À nous maintenant de rajouter le contenu. »

La PDG d’InnovoPro, Taly Nechushtan, dont le produit avait attiré l’attention de la société émirienne Mandeel, a expliqué que sa poudre, qui peut être utilisée pour produire des aliments, allant jusqu’à des glaces et des burgers végans, était attractive dans un monde « à la recherche d’alternatives ».

Ouvrir une usine aux Émirats arabes unis pourrait apporter sur le marché intérieur une protéine durable, mais aussi l’opportunité de devenir un « portail de production » régionale, a-t-elle poursuivi.

Et si la visite éclair de Nechushtan était l’occasion de nombreuses rencontres, elle a précisé qu’il était encore prématuré de parler d’affaires conclues.

« Nous sommes venus ici nous faire des amis ; les affaires suivront », a-t-elle conclu. « Nous ne sommes pas inquiets. »

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