Diplomatie

Les accords d'Abraham réduiront l'influence du CGRI, affirment des experts

Sultan al-Barei à Riyad

En signant les accords d'Abraham, les Émirats arabes unis cherchent à établir la sécurité dans la région et à repousser la menace iranienne. [Photo fournie par l’Agence de presse émirienne WAM]

En signant les accords d'Abraham, les Émirats arabes unis cherchent à établir la sécurité dans la région et à repousser la menace iranienne. [Photo fournie par l’Agence de presse émirienne WAM]

Une nouvelle ère pour le Moyen-Orient a été définie le 15 septembre lorsque les Émirats arabes unis et Bahreïn ont signé des accords visant à normaliser les rapports avec Israël, dans l'espoir d'apporter paix, prospérité et stabilité à la région.

Bien que les deux pays ne soient pas des alliés naturels d'Israël, ils partagent tous une inimitié commune envers l'Iran, qui se trouve de l'autre côté d'un étroit détroit du royaume insulaire de Bahreïn et des villes émiraties de Dubaï et Abou Dhabi, a rapporté l'AFP.

Ces accords, négociés par les États-Unis et appelés « accords d'Abraham » en référence aux adeptes des religions abrahamiques (l'islam, le judaïsme et le christianisme), permettront de réduire l'influence régionale du régime iranien, ont déclaré les observateurs.

Ils contribueront à établir la paix et la sécurité au Moyen-Orient, ont-ils affirmé.

La bourse des Émirats arabes unis a enregistré une reprise significative suite à la signature des accords d'Abraham le 15 septembre. [Photo fournie par l’Agence de presse émirienne WAM]

La bourse des Émirats arabes unis a enregistré une reprise significative suite à la signature des accords d'Abraham le 15 septembre. [Photo fournie par l’Agence de presse émirienne WAM]

« La fin de l'influence régionale du CGRI »

Téhéran a sévèrement critiqué ces accords parce qu'ils nuisent à ses politiques expansionnistes qu'il mène aux dépens des populations de la région, a déclaré le politologue Abdoul Nabi Bakkar à Al-Mashareq.

La propagande du régime iranien est principalement composée de slogans incendiaires qui ne servent qu'à aggraver davantage les conflits qui sévissent dans la région depuis des décennies, a-t-il indiqué.

Tout effort visant à mettre fin à ces conflits sapera le fondement même du Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) iranien et de sa branche pour l’étranger, la Force al-Qods, a-t-il expliqué.

« Cela éliminera également sa justification pour recruter des forces de milices régionales », a-t-il ajouté.

La prospérité attendue au Moyen-Orient n'est pas compatible avec les politiques du CGRI. Ces dernières, qui ont été mises en œuvre au Liban, au Yémen, en Syrie et en Irak, sont basées sur l'exploitation des besoins des populations, selon Bakkar.

Par ailleurs, a-t-il poursuivi, le CGRI est incapable de fournir une alternative, parce qu'il subit de plein fouet une forte pression économique.

« L'Iran ne veut pas la paix »

« Ce que les médias d'État iraniens promeuvent n'est rien d'autre qu'une campagne médiatique pour préserver les apparences », a déclaré à Al-Mashareq Abdoullah ben Hamad, chercheur politique émirien basé au Caire. « Les accords d'Abraham et les accords similaires détruiront les ambitions régionales et les efforts de destruction de l'Iran. »

« Comment se fait-il que les accords d'Abraham soient rejetés [par l'Iran] mais que la présence du CGRI et de ses intermédiaires soit acceptable ? L'Iran est déconnecté de la réalité », a-t-il affirmé.

Le régime iranien est « très en colère », parce que sa politique est subvertie par ces accords, a-t-il ajouté.

Les Émirats sont un pays « fondé sur de bonnes relations avec tous les pays », et il doivent maintenir ce statu quo, car leur économie est essentiellement basée sur les investissements mondiaux et le tourisme, a déclaré ben Hamad.

« Si la République islamique acceptait d'assumer la responsabilité de ses propres échecs et cessait d'accuser les autres pays pour ceux-ci, elle ne pourrait plus justifier son existence auprès du peuple iranien », a déclaré à Al-Mashareq un analyste de la marine iranienne à la retraite qui a demandé à conserver l'anonymat.

Au lieu de faire la paix, a-t-il ajouté, le régime iranien attaque, puis se retourne et dit au peuple iranien qu'il le protège contre « la puissance arrogante de l'Amérique et de ses alliés régionaux ».

La République islamique ne veut pas la paix, a-t-il affirmé, « parce que la paix menace sa raison d'être ».

Bahreïn accueille positivement l’accord de paix

Le journaliste bahreïnien Ghazi al-Ghurairi a déclaré à Al-Mashareq que cet accord de paix apaisera les tensions au Moyen-Orient après des décennies de turbulences.

« Cet accord est un pas historique et important vers l'établissement de la paix et la fin du conflit israélo-palestinien. Il mettra également fin à l'ingérence régionale du CGRI », a-t-il affirmé.

Il va promouvoir une culture de la paix dans le monde, qui remplacera la dévastation qui a frappé la région pendant plus de 70 ans, a indiqué al-Ghurairi.

« Bahreïn a accueilli cet accord dans l'espoir qu'il marquera le début de la stabilité mondiale et d'un avenir prospère grâce à la revitalisation des relations économiques dans la région », a-t-il déclaré.

Ardeshir Kordestani a contribué à cet article.

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