Politique

Malgré les concessions, la paix au Yémen reste insaisissable, selon le président

Nabil Abdoullah al-Tamimi à Aden

Le 16 septembre, les enfants de Hadi Ahmed, qui a été contraint de fuir son domicile dans le dernier bastion du gouvernement du Nord, sous la pression intense des Houthis, sont assis à côté de leurs biens au camp de fortune de Suweida pour personnes déplacées dans la province de Marib, au Yémen. [AFP]

Le 16 septembre, les enfants de Hadi Ahmed, qui a été contraint de fuir son domicile dans le dernier bastion du gouvernement du Nord, sous la pression intense des Houthis, sont assis à côté de leurs biens au camp de fortune de Suweida pour personnes déplacées dans la province de Marib, au Yémen. [AFP]

Le président du Yémen, Abd Rabbou Mansour Hadi, a appelé jeudi 24 septembre la communauté internationale à soutenir son gouvernement dans une « guerre qui lui est imposée » par la milice Houthi (Ansarallah) et son soutenant l'Iran.

Dans un discours vidéo préenregistré à l'Assemblée générale des Nations Unies, Hadi a souligné que les Yéménites rejettent le « modèle iranien » au milieu d'une « escalade sauvage » de la violence houthie sans se soucier du bien-être des civils.

Le gouvernement yéménite, soutenu par la coalition arabe, a travaillé pour arrêter l'effusion de sang et établir une « paix sûre et durable », a-t-il dit. Il a soutenu l'envoyé spécial de l'ONU au Yémen Martin Griffiths et a offert des concessions afin de permettre la reprise du processus de paix.

« Cependant, ces efforts se sont heurtés à une intransigeance totale de la part de la milice houthie et de leurs partisans en Iran », a déclaré Hadi.

Les institutions étatiques ont été prises en otage et les libertés étouffées, a-t-il dit, ajoutant que les Houthis avaient transformé Sanaa en « prison ».

Hadi a exhorté la communauté internationale à exercer plus de pression sur « les Houthis et leurs soutiens à Téhéran » pour qu'ils mettent en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU.

Crise de pétrolier au Yémen

Hadi a également appelé la communauté internationale à aider à éviter une catastrophe environnementale due à la corrosion du terminal flottant de stockage et de déchargement Safer (FSO) amarré au port de Ras Isa au large de la mer Rouge.

« Les Houthis ont refusé d'autoriser l'accès des équipes de l'ONU pour effectuer la maintenance et les réparations » du pétrolier, a-t-il déclaré.

En juillet, le Conseil de sécurité de l'ONU a publié une déclaration exprimant sa « profonde inquiétude face au risque croissant » et a appelé les Houthis à aller de l'avant en accordant l'accès au pétrolier.

Mais les Houthis sont accusés d'ignorer les appels internationaux répétés pour faire face à la crise, a rapporté l'AFP.

Des responsables occidentaux affirment que le sort du pétrolier est devenu une monnaie d'échange, les Houthis étant accusés d'utiliser la menace de catastrophe à leur propre profit.

En juin, les Houthis ont déclaré qu'ils voulaient des garanties que le navire serait réparé et que la valeur de l'huile à bord servait à payer les salaires de leurs employés.

Mais le gouvernement yéménite a déclaré que l'argent pour le pétrole devrait être utilisé pour des projets sanitaires et humanitaires dans le pays ravagé.

L'analyste politique Faisal Ahmed a déclaré à Al-Mashareq que les Houthis ont exploité les souffrances des Yéménites pour « servir l'Iran aux dépens du peuple yéménite et des pays de la région ».

« Ils ont rejeté toutes les solutions et propositions pour traiter le problème de Safer, qu'ils utilisent comme un outil pour faire pression sur la communauté internationale et les pays de la région pour consolider leur position sur le terrain », a-t-il souligné.

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