Les États-Unis ont une nouvelle fois exhorté les Houthis (Ansarallah) soutenus par l’Iran à respecter leurs engagements et à faciliter une mission des Nations unies visant à empêcher une catastrophe écologique, humanitaire et économique en mer Rouge.
L’équipe onusienne a besoin d’accéder immédiatement au terminal de stockage et de déchargement flottant (FSO) Safer, qui rouille au large du port de Ras Isa dans la province d’al-Hodeidah contrôlée par les Houthis, et qui contient au moins 1,14 million de barils de pétrole brut.
Si un entretien vital n’est pas effectué et si la cargaison du navire ne peut être déchargée avant qu’il ne coule, une catastrophe écologique pourrait se produire.
Aucun entretien n’a été effectué depuis cinq ans, car les Houthis ont refusé l’accès à une équipe d’experts des Nations unies pour qu’ils procèdent à une évaluation.
Dans un message posté samedi 8 août sur les réseaux sociaux, le Conseil national de sécurité (NSC) de la Maison-Blanche a souligné l’urgence de la situation.
« Les Houthis n’ont pas donné suite à leur accord visant à autoriser une équipe des Nations unies à se rendre sur le Safer », a rapporté le NSC. « Leur obstruction et cette perte de temps vont provoquer un désastre écologique et humanitaire. »
« Pour le bien du Yémen et de la région, les Houthis doivent autoriser l’ONU à monter à bord du Safer », a affirmé le NSC.
Dans un article paru sur les réseaux sociaux le 16 juillet, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo avait mis en garde contre une éventuelle catastrophe écologique et économique en cas de marée noire, et avait exhorté les Houthis à respecter leurs engagements.
« Imaginez plus d’un million de barils de pétrole se déversant en mer Rouge – des ports inutilisables, des pêcheries décimées, le peuple yéménite sans aide essentielle et des importations coupées », a-t-il déclaré.
« Nous appelons les Houthis à respecter leurs engagements et à faciliter dès maintenant les évaluations des Nations unies sur le pétrolier Safer », a indiqué Pompeo.
À la veille d’une session du Conseil de sécurité des Nations unies le 16 juillet pour discuter du Safer, les Houthis ont accepté d’autoriser une équipe de l’ONU à effectuer une évaluation et une maintenance.
Mais ils sont ensuite revenus sur leur promesse.
Le 29 juin, le Conseil de sécurité a demandé aux Houthis d’accorder un accès inconditionnel au pétrolier aux experts techniques des Nations unies pour évaluer son état actuel.
« Agir rapidement pour résoudre le problème »
La semaine dernière, après les explosions à Beyrouth, le ministre yéménite de l’Information Mouammar al-Eryani avait de nouveau mis en garde contre les dangers d’un déversement, d’une fuite ou d’une explosion, et contre les pertes humaines, économiques et écologiques qui en résulteraient.
« L’énorme explosion dans le port de Beyrouth et les immenses pertes humaines et les dégâts catastrophiques qu’elle a causés à l’économie et à l’écologie du Liban nous rappellent la bombe à retardement Safer », a-t-il déclaré le 5 août.
Il a accusé les Houthis d’utiliser ce terminal comme un outil de négociation.
« Les Houthis soutenus par l’Iran exploitent la crise et bloquent l’entretien ou le déchargement du Safer sans tenir compte des dangers potentiels pour la vie des civils, les infrastructures, l’économie et l’environnement », a déclaré al-Eryani.
Il a exhorté la communauté internationale à faire pression sur les Houthis et à agir rapidement pour résoudre le problème avant qu’il ne soit trop tard.
« La communauté internationale doit adopter des résolutions contraignantes et menacer de sanctions si les Houthis ne permettent pas à une équipe de l’ONU d’évaluer le pétrolier », a préconisé Nabil Abdoul Hafeez, vice-ministre des Droits de l’homme.
L’analyste politique Faisal Ahmed a déclaré à Al-Mashareq que les Houthis tentent d’utiliser le Safer et de faire de sa cargaison une partie des solutions de règlement politique.
« Ils veulent soutenir leur position et celle de l’Iran en atténuant les pressions causées par les sanctions qui lui sont imposées », a-t-il expliqué.
« Les Houthis n’autoriseront pas une équipe des Nations unies à évaluer le Safer, sauf si le Conseil de sécurité impose des sanctions », a-t-il conclu, et à moins d’agir rapidement, le monde connaîtra une catastrophe bien plus grande que les explosions de Beyrouth.