Politique

Le régime iranien fausse les statistiques du coronavirus et des images satellites

Sina Farhadi

Lancement du satellite militaire iranien Nour, le 22 avril. [Photo via Raja News]

Lancement du satellite militaire iranien Nour, le 22 avril. [Photo via Raja News]

Plusieurs rapports parus début août ont révélé que le nombre de victimes du nouveau coronavirus (COVID-19) en Iran était en réalité trois fois supérieur à ce qu’a annoncé le gouvernement iranien.

Des rapports antérieurs avaient montré que le gouvernement avait tenté de cacher le déclenchement de la pandémie dans le pays pendant un mois après son apparition initiale limitée.

Comme l’a expliqué à Al-Mashareq Hossein Rajabi, un journaliste de Téhéran, « ce n’est plus un secret que le régime est resté muet pendant plusieurs semaines à propos de la pandémie de coronavirus. Cela n’est pas une surprise, car protéger la vie des gens n’est pas important pour la République islamique ».

Au lieu de cela, a continué Rajabi, le régime a craint que la diffusion de cette information ne limite la participation des électeurs aux élections législatives et aux manifestations annuelles en faveur du régime.

Pavillon d’hôpital iranien réservé aux patients atteints de la COVID-19 en août. Le régime a caché les véritables statistiques du coronavirus pendant plus de six mois. [Photo via Fararu]

Pavillon d’hôpital iranien réservé aux patients atteints de la COVID-19 en août. Le régime a caché les véritables statistiques du coronavirus pendant plus de six mois. [Photo via Fararu]

Le gouvernement a finalement été obligé d’admettre que le virus s’était bel et bien répandu dans le pays. Le CGRI a été chargé d’annoncer le bilan des morts, mais il a continué de mentir sur les chiffres, a-t-il ajouté.

Les « photos de Nour » soupçonnées d’être des photos de Google Earth

Plus récemment, les mensonges de la République islamique ont également été exposés au grand jour dans un contexte militaire. Des médias partisans de la ligne dure et affiliés au CGRI, parmi lesquels Mashregh News et Tasnim News, ont publié des rapports détaillés et des vidéos du récent exercice militaire du CGRI le 28 juillet.

Ils ont rapporté que durant cet exercice, des photos prises par Nour-1 (le satellite militaire iranien en orbite depuis le mois d’avril) avaient été utilisées comme référence et pour aider à coordonner ces exercices de manière plus précise.

Ils ont également affirmé que ce satellite avait pris des photos d’autres parties de la région, notamment de la base aérienne américaine d’al-Udeid au Qatar.

Par la suite, il avait été noté une forte similitude entre les photos publiées et plusieurs photos de Google Earth de cette base d’al-Udeid en 2016. Cela avait déclenché des spéculations sur le fait que les images publiées sur les sites Internet iraniens proches de la ligne dure n’étaient pas authentiques et auraient pu en réalité provenir de Google Earth.

Le 29 juillet, la BBC Perse a publié un rapport vérifiant l’authenticité de ces photos. Ce rapport comparait des photos côte à côte et soulignait leur qualité et plusieurs détails, qui étaient manifestement similaires à ceux des photos de Google Earth datant de 2016 de la base d’al-Udeid. Ces photos de Google Earth sont disponibles gratuitement sur l’application.

« Une nouvelle source d’embarras pour le CGRI »

Reza Taghipourian, un politologue de Téhéran, a expliqué à Al-Mashreq que « publier des photos de Google Earth et affirmer qu’elles avaient été prises par le satellite Nour-1 est une humiliation pour la République islamique et pour le CGRI ».

Un autre exemple d’humiliation pour Téhéran a été lorsqu’ils ont affirmé que le Basij avait inventé un appareil permettant une détection rapide du coronavirus. Cet incident, comme le plus récent, est devenu source de plaisanteries et de moqueries dans l’opinion, a-t-il expliqué.

L’économie iranienne est paralysée et le chômage et l’inflation sont en très forte hausse, a-t-il indiqué. Le gouvernement doit faire face à un déficit abyssal et de nombreuses personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté, mais des projets militaires coûteux sont encore lancés.

« Au lieu de se préoccuper des problèmes économiques des gens, le régime planifie et met en œuvre des projets très coûteux, comme des lancements de satellite », a-t-il conclu.

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1 COMMENTAIRE (S)

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J'ai laissé un ou deux commentaires, et mon ancien [compte utilisateur] internet a été détruit. Ils l'ont frappé et déconnecté. Bon, ce n'est plus l’ère Pahlavi, où les forces américaines étaient présentes ici, les enseignant [aux forces iraniennes] et leur fournissant l'entraînement militaire et autres. A cette époque, les conseillers américains supervisaient non seulement les aspects militaires, mais aussi plusieurs autres aspects, y compris la nourriture, l'eau, etc., et ils étaient toujours vigilants. Cependant, maintenant, l'eau est polluée, la nourriture est contaminée, etc. Bon, le système militaire [d'un pays] fait partie de l'ensemble du pays. Quel pays fonctionne bien, pour que nous pouvons nous attendre à ce que cette partie [militaire] fonctionne bien? Je pense aussi que le gouvernement n'est pas inquiet au sujet de coronavirus, il en profite. Pour ce qui est de l'EIIS, qui, si vous vous rappelez, [le gouvernement iranien] ne s'en souciait pas, au contraire, il en tirait profit [situation de l'EIIS]. En résumé, le coronavirus, etc., a besoin de gestionnaires parmi le peuple, comme c'était le cas dans d'autres pays. Macron avait une pleine présence, Trump était parmi le peuple, comme les autres. [Une telle crise] ne fait pas appel à ceux qui ont pris les kits [kits de dépistage du coronavirus] pour eux dès le premier jour ils se sont cachés.

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