Environnement

Les ministres de la Ligue arabe cherchent une solution au pétrolier du Yémen

Par Nabil Abdoullah al-Tamimi à Aden

Des pêcheurs yéménites sont assis dans leur bateau dans les eaux de la Mer Rouge au large de la ville portuaire d'al-Hodeidah le 1er janvier, 2019. [AFP]

Des pêcheurs yéménites sont assis dans leur bateau dans les eaux de la Mer Rouge au large de la ville portuaire d'al-Hodeidah le 1er janvier, 2019. [AFP]

Le Conseil des ministres arabes chargé de l'environnement (CAMRE) a tenu lundi 21 septembre une session spéciale pour discuter duterminal Safer en corrosion amarré au large du port de Ras Issa dans la Mer rouge.

La réunion, tenue virtuellement, a été convoquée sur demande de l'Arabie saoudite, dans le but de prévenir le déversement du pétrole qui causerait une catastrophe écologique.

L'unité flottante de stockage et de déchargement (FSO) de Safer contient environ 1,14 million de barils de brut, et n'a pas été entretenue depuis cinq ans.

Les Houthis (Ansarallah) soutenus par l'Iran ont refusé jusqu'à présent l'accès à une équipe de l'Onu au terminal, en dépit d'appel nationaux et internationaux.

Dans un communiqué dimanche, Kamal Hassan, le sous-secrétaire-général et le chef du secteur des affaires économiques à La Ligue Arabe, a affirmé que les participants à la réunion discuteraient de moyens et mécanismes pour exécuter la résolution 582 du CAMRE.

Cette législation, adoptée lors de la 31e session ordinaire du CAMRE le 24 octobre 2019, a souligné la nécessité de « trouver une solution appropriée pour éviter une catastrophe écologique ».

Besoin urgent d'entretien

Malgré les appels répétés, les Houthis ont refusé l'accès à une équipe de l'ONU pour inspecter le pétrolier et évaluer sa condition, a affirmé le sous-ministre yéménite des droits de l'homme Nabil Abdoul Hafeez.

« Ils ont toujours manqué à leurs promesses à autoriser une équipe de l'ONU à mener l'entretien nécessaire », a-t-il confié, accusant les Houthis d'utiliser Safer « comme outil pour l'extorsion politique » pour servir leur agenda et celui de l'Iran.

Le secrétaire-général de l'ONU António Guterres a réitéré la semaine dernière un avertissement qu'un « déversement du pétrole, une explosion ou incendie sur Safer aurait des conséquences humanitaires et écologiques catastrophiques pour le Yémen et la région en général ».

« Les Houthis exigent parfois les produits de vente du pétrole stockés sur le pétrolier, et parfois ils demandent que l'entretien soit mené sans décharger le pétrole », a expliqué l'analyste politique Faissal Ahmed à Al-Mashareq.

Cela indique qu'ils l'utilisent pour réaliser leurs intérêts politiques et ceux de l'Iran, qui est frappé par des sanctions économiques sévères, poursuit-il, et ignore l'aspect humanitaire de la situation et l'éventuelle crise écologique.

Les Houthis 'utilisent le pétrolier comme arme'

« Les Houthis ont menacé de faire exploser le pétrolier lorsque al-Hodeidah était sur le point d'être libérée par l'armée en 2018», a souligné Ahmed.

« Ils utilisent le pétrolier comme arme, non seulement contre le gouvernement légitime du Yémen et les résidents de zones côtières, mais aussi pour menacer les pays voisins et l'économie mondiale », a-t-il ajouté.

Ils agissent de la sorte pour « qu'al-Hodeidah et son port demeurent sous leur contrôle et pour qu'ils puissent continuer à y faire passer illicitement les armes et fonds iraniens », a-t-il signalé.

«L'Iran fournit aux Houthis les armes , les experts et les fonds en violation flagrante des résolutions internationales sur le Yémén», a fait savoir le ministre yéménite de l'Information Muammar al-Eryani.

Il a souligné l'arrestation récente d'une cellule houthie « impliquée dans le trafic d'armes iraniennes » dont les membres ont reconnu avoir reçu un entraînement en Iran et avoir des liens avec le Corps des gardiens de la révolutions islamiques (CGRI).

Cela montre que « les Houthis exploitent l'Accord de Stockholm et utilisent les ports d'al-Hodeidah, Salif et Ras Issa pour faire passer illégalement les armes iraniennes, l'escalade de leurs opérations militaires terroristes au Yémen et cibler les civils en Arabie saoudite, les pétroliers et les navires commerciaux dans la Mer rouge», a-t-il conclu.

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