Sécurité

Fort soutien régional à l’embargo sur les armes en Iran

Waleed Abou al-Khair au Caire, Nabil Abdoullah al-Tamimi à Aden et Hassan al-Obeidi à Bagdad

Des drones armés de missiles et d’explosifs lors d’une exposition militaire en Iran. [Photo fournie par Mehr News]

Des drones armés de missiles et d’explosifs lors d’une exposition militaire en Iran. [Photo fournie par Mehr News]

Un fort soutien populaire et officiel s’exprime dans toute la région en faveur de l’extension de l’embargo sur les armes imposé à l’Iran, en particulier dans les pays où opèrent le Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) ou ses intermédiaires, a appris Al-Mashareq.

L’Iran a à plusieurs reprises enfreint l’embargo au Yémen, en Irak, en Syrie et au Liban, a déclaré Mohammed al-Hajj Hassan, imam chiite et rédacteur en chef d’inn.news.

« Le prolongement de cette interdiction est donc impérative pour les peuples de la région qui aspirent à la sûreté et à la sécurité », a-t-il affirmé à Al-Mashareq.

La levée de l’embargo sur la vente, l’achat et le transport d’armes et le soutien militaire aux Houthis (Ansarallah) au Yémen « conduira à davantage de chaos dans la région », a déclaré l’imam chiite Abbas al-Ameli.

Le CGRI a utilisé ce bateau télécommandé chargé d’explosifs lors d’une tentative d’attaque contre un pétrolier dans le golfe Persique. [Photo fournie par Saudi Press Agency]

Le CGRI a utilisé ce bateau télécommandé chargé d’explosifs lors d’une tentative d’attaque contre un pétrolier dans le golfe Persique. [Photo fournie par Saudi Press Agency]

La milice Fatemiyoun, soutenue par le CGRI, occupe un poste de contrôle militaire dans la province syrienne de Deir Ezzor. [Photo fournie par Deir Ezzor 24]

La milice Fatemiyoun, soutenue par le CGRI, occupe un poste de contrôle militaire dans la province syrienne de Deir Ezzor. [Photo fournie par Deir Ezzor 24]

Cela enhardirait les intermédiaires régionaux de l’Iran, a-t-il expliqué à Al-Mashareq, précisant que l’Iran envoie des armes aux Houthis et leur fournit de l’entraînement, une expertise et des conseils via le CGRI ou le Hezbollah libanais.

Appels à la prolongation de l’embargo

Le 30 juin, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a demandé au Conseil de sécurité des Nations unies de prolonger un embargo sur les armes contre l’Iran, mettant en garde que sa levée mettrait en danger la stabilité de la région, a rapporté l’AFP.

Mettre fin à cette interdiction permettrait à l’Iran d’envoyer des armes plus perfectionnées à des intermédiaires régionaux et de devenir plus largement un « marchand d’armes voyou », a-t-il déclaré, soulignant que « l’Iran viole déjà l’embargo sur les armes avant même son expiration ».

Au vu des récentes activités iraniennes, il n’est guère surprenant que les États-Unis cherchent à prolonger cet embargo onusien sur les armes, a indiqué à Al-Mashareq le militant et politologue libanais Carlos Abi Najm.

Les sanctions américaines visent à freiner les ambitions nucléaires et militaires de l’Iran et le soutien qu’il apporte à ses intermédiaires en Irak, au Yémen, au Liban et en Syrie, a-t-il déclaré.

Incapable de fournir un soutien financier à ses filiales régionales, l’Iran leur envoie des armes à la place, a expliqué Abi Najm.

Par le biais du CGRI et de ses milices alliées, l’Iran prolonge en Syrie une guerre qui a fait des milliers de morts et déplacé des milliers de personnes, a déclaré le militant syrien Hani al-Numan.

Par conséquent, toute « décision relative à l’imposition d’un embargo sur la vente et l’achat d’armes par l’Iran est essentielle et doit être prolongée aussi longtemps que possible », a-t-il affirmé à Al-Mashareq.

Le journaliste syro-kurde Roshan Qassim, qui vit dans le nord de l’Irak, a indiqué à Al-Mashareq que cet embargo freine le CGRI et accroît les pressions économiques sur l’Iran et ses intermédiaires.

Le Yémen favorable à l’embargo

« L’Iran est devenu une source de préoccupation et d’instabilité au Yémen et dans d’autres pays de la région en ciblant les pays voisins et les voies maritimes internationales », a déclaré le comptable yéménite Abdoul-Jabbar Ahmed.

« Nous avions entendu parler du soutien de l’Iran aux Houthis avec des armes, mais nous n’y croyions pas avant la saisie des [navires chargés d’armes] Jihan 1 et Jihan 2 et les révélations qui ont suivi », a-t-il déclaré à Al-Mashareq.

« Les Houthis n’auraient pas pu poursuivre la guerre pendant cinq ans sans le soutien de l’Iran en armes et en technologies », a-t-il affirmé.

« L’embargo sur les armes doit se poursuivre jusqu’à ce que l’Iran arrête de soutenir les Houthis et se convertisse à la paix », a déclaré Ahmed.

« La contrebande d’armes de l’Iran et son soutien aux Houthis alimentent le conflit dans la région en violation des lois internationales et des résolutions du Conseil de sécurité », a déclaré à Al-Mashareq le vice-ministre des Droits de l’homme Nabil Abdel Hafeez.

En continuant à armer les Houthis, l’Iran a prolongé la guerre et enfreint l’embargo sur les armes au Yémen, a-t-il ajouté.

Abdoul Hafeez a rappelé les récentes saisies d’armes iraniennes par la coalition arabe et la marine américaine, ainsi que de précédentes livraisons destinées à « tuer le peuple yéménite ».

Le fait que l’Iran continue d’armer les Houthis empêche d’instaurer la paix au Yémen, a déclaré l’avocat et militant des droits de l’homme Abdoul Rahman Barman.

« Il ne fait aucun doute que les sanctions imposées par la communauté internationale à l’Iran auront un impact positif sur la situation au Yémen et diminueront l’influence des Houthis », a-t-il affirmé à Al-Mashareq.

Poursuite de la stabilité régionale

L’Irak, la Syrie, le Liban et le Yémen « seraient dans une situation pire si les sanctions imposées à l’Iran concernant ses ventes d’armes et ses industries militaires étaient levées », a fait savoir Ahmed al-Hamdani, expert irakien en politique et sécurité.

L’embargo sur les armes aide les pays qui « aspirent à la stabilité et atténue l’impact de l’ingérence iranienne », a-t-il déclaré à Al-Mashareq.

« Un assouplissement ou une levée des sanctions signifie que des innocents seront en grand danger, que des vies seront perdues, que les richesses et les ressources des peuples seront pillées et que de nouvelles milices seront formées », a-t-il indiqué.

La levée de l’embargo sur les armes signifierait « réduire la marge d’espoir des Irakiens pour un État civil stable et souverain régi par la loi », a déclaré Ahmed Haqi, militant de Dhi Qar qui coordonne les manifestations sur la place al-Nasiriyah al-Habboubi.

« Tout le monde surveille le déclin des capacités de l’Iran occasionné par les sanctions américaines, et les manifestations populaires laissent espérer un rétablissement de l’Irak », a-t-il conclu pour Al-Mashareq.

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