La mort d'experts iraniens confirme que l'Iran poursuit son intervention au Yémen, et la menace que cela représente pour la sécurité régionale et la vie des civils, déclarent des responsables et des experts.
Les médias locaux ont rapporté le 17 juin que des experts iraniens et des Houthis (Ansarallah), la milice soutenue par l'Iran, avaient été tués dans l'explosion du missile balistique qu'ils tentaient de tirer depuis la base aérienne al-Dilmi près de l'aéroport de Sanaa.
Les Houthis avaient transformé la base aérienne d'al-Dilmi en caserne pour leurs éléments et en base pour lancer des attaques à l'aide de drones aériens et de missiles balistiques.
L'Iran fournit à la milice des drones qu'il fait entrer clandestinement au Yémen par l'intermédiaire de deux unités de la force al-Qod du Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI-FQ), selon une étude du Centre d'études stratégiques d'Abaad publiée en janvier.
Pour les responsables et les spécialistes, cet incident confirme le comportement irresponsable de l'Iran envers les pays de la région, le trafic d'armes à destination des Houthis, et le mépris qu'il affiche pour la vie des civils au Yémen et dans les pays voisins ciblés par ses missiles.
« Le tir de missiles depuis des zones habitées ou près d'elles est un crime de guerre, car cela met en danger la sécurité des civils », a affirmé à Al-Mashareq Abdel-Rahman Berman, avocat et militant des droits de l'homme.
Les attaques aux missiles transforment ces zones en autant de cibles militaires, a-t-il ajouté, et « leurs habitants innocents en boucliers humains, mettant leur vie en danger ».
Experts d'Iran et du Hezbollah
« Il n'y a aucun doute sur la présence d'experts et de militaires iraniens et d'experts du Hezbollah au Yémen venus soutenir leurs alliés houthis », a indiqué Berman.
« Ceux-ci forment les Houthis au lancement de missiles et participent également aux tirs », a-t-il fait savoir, précisant que des experts iraniens ont à plusieurs reprises trouvé la mort lors de lancements ratés.
D'autres preuves confirment l'ingérence de l'Iran au Yémen, a-t-il précisé, notamment l'arrestation en 2013 de l'équipage du Jihan 1, un navire qui transportait illégalement des armes en provenance d'Iran vers les Houthis avant la guerre. Les membres yéménites de l'équipage avaient été emprisonnés à Sanaa avant d'être libérés par les Houthis lorsque la milice avait pris le contrôle de la capitale.
Berman a déclaré que la contrebande d'armes, de missiles et de drones se poursuit sans interruption et que leur utilisation dans les combats « confirme l'ampleur de l'intervention iranienne et le fait qu'ils ont clairement laissé leurs empreintes sur toute cette guerre ».
« Les miliciens houthis sont des combattants primitifs qui utilisent des armes conventionnelles, alors les armes sophistiquées sont manipulées avec l'aide d'experts iraniens », a-t-il ajouté.
Menace pour la région
« Le lancement de missiles depuis des zones résidentielles et des installations civiles met en danger la vie des civils, et ce n'est qu'un chapitre de l'histoire des crimes perpétrés par les milices, qui ne respectent absolument pas la vie et la sécurité des civils », a déclaré Nabil Abdoul-Hafeez, vice-ministre des Droits de l'homme.
La présence d'experts iraniens et du Hezbollah « est une preuve évidente des activités stratégiques menées par l'Iran et ses affiliés » pour étendre leur influence dans la région, a-t-il affirmé.
Cela inclut le ciblage direct d'installations vitales en Arabie saoudite et les attaques contre des pétroliers dans le golfe d'Oman imputées à l'Iran et à ses affiliés.
« Les empreintes digitales de l'Iran se trouvent sur les missiles et les drones, ainsi que sur les mines navales qui ont visé des navires internationaux », a déclaré le journaliste Faisal Ahmed, ajoutant qu'il s'agissait d'une preuve de la contrebande d'armes iraniennes destinée aux Houthis.
Ahmed a exhorté la communauté internationale à répondre au danger posé par les Houthis et à soutenir le gouvernement légitime, conformément à la Résolution 2216 du Conseil de sécurité des Nations unies.
Celle-ci appelle toutes les parties à mettre fin immédiatement et sans condition à la violence. Elle demande aux Houthis de se retirer de toutes les zones capturées pendant le conflit en cours, de renoncer aux armes saisies dans les institutions militaires et de sécurité, et de cesser toute action relevant de l'autorité du gouvernement légitime.
L'intervention de l'Iran au Yémen est devenue indiscutable, a dit Ahmed, « et mettre un terme à cette intervention est une tâche qui incombe à la communauté internationale ».
Oui, l'Iran fournit des armes aux Houthis. La politique iranienne est dangereuse. Il peut conclure des accords avec les Houthis pour leur vendre des armes. C’est la même chose que la Chine, les États-Unis et tous les pays industrialisés du monde. Nous ne devrions pas oublier que le président Ali Abdullah Saleh, qui a été tué par les partisans d’Abdoul Malak, aux ordres de l’Iran et des États-Unis, leur avait donné accès aux stocks d’armes de l’État. Cependant, ce qui est suspect ici, c’est que l’Arabie saoudite possède des armes plus nombreuses, plus volumineuses et plus perfectionnées que les Houthis et le Yémen. D'après le suivi des événements jusqu'à présent, je peux dire que l'Iran et les houthis savent comment bien jouer dans les politiques étrangères, militaires et juridiques, tandis que l'Arabie saoudite est un échec dans ses politiques étrangère, intérieure et militaire. Nous prions Dieu de calmer le feu de la guerre, de donner la victoire à la vérité et de vaincre tous ceux qui ont conspiré contre le Yémen et tous les musulmans. Dieu nous suffit et il est le meilleur préposé aux affaires!
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Que Dieu maudisse les menteurs parmi vous!
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