Sécurité

L'Arabie saoudite et les États-Unis appellent à la prolongation de l’embargo sur les armes contre l'Iran

Par l'AFP

Brian Hook (D), représentant spécial américain pour l'Iran et haut conseiller au secrétaire d’État américain, et le ministre bahreïni des affaires étrangères Abdullatif al-Zayyani participent à une conférence de presse à la capitale bahreïnie Manama le 29 juin. [Mazen Mahdi/AFP]

Brian Hook (D), représentant spécial américain pour l'Iran et haut conseiller au secrétaire d’État américain, et le ministre bahreïni des affaires étrangères Abdullatif al-Zayyani participent à une conférence de presse à la capitale bahreïnie Manama le 29 juin. [Mazen Mahdi/AFP]

Des responsables américains et saoudiens ont appelé lundi 29 juin à l'extension d'un embargo de l'ONU sur les armes contre l'Iran, mettant en garde contre des répercussions importantes pour la sécurité régionale, accusant Téhéran d'armer les Houthis (Ansarallah) au Yémen.

L'embargo, mis en place dans le cadre d'un accord nucléaire signé avec Téhéran en 2015, devrait expirer en octobre mais Washington travaille pour prolonger l'interdiction alors que les tensions avec l'Iran demeurent élevées.

Lever l'embargo « enhardirait » Téhéran et pourrait déclencher une course régionale aux armements, a averti le représentant spécial américain pour l'Iran Brian Hook aux journalistes à Riyad.

« C'est un résultat que le Conseil de sécurité de l'ONU ne pourra pas accepter», a affirmé Hook dans une conférence de presse conjointe avec Adel al-Jubeir, le ministre d’État saoudien des affaires étrangères.

Au site accueillant la conférence, les responsables saoudiens ont exposé les restes de missiles et drones interceptés disant qu'ils étaient fournis par l'Iran aux Houthis.

L'Iran nie l'armement du groupe.

Les Houthis ont récemment ciblé les villes saoudiennes, y compris la capitale Riyad, avec une série de frappes de missiles et de drones.

« L'Iran cherche à fournir les armes aux organisations terroristes. Que se passera-t-il si l'embargo est levé? » s'est interrogé al-Jubeir.

« L'Iran deviendra plus... agressif, » poursuit-il.

Plus tôt ce mois, un rapport de l'ONU a indiqué que des missiles de croisière et les drones utilisés dans les attaques l'année dernière sur les installations pétrolières « étaient d'origine iranienne ».

Les attaques surles installations du géant pétrolier saoudien Aramco ont causé d'énormes dégâts et ont brièvement réduit de moitié la production pétrolière du pays.

Course aux armements

Hook a affirmé plus tard au Bahreïn que si l'embargo d'armes expire, l'Iran serait en mesuré d'acquérir des armes sophistiquées et constituer une plus grande menace à la sécurité du Golfe et le transport international.

« Il déclenchera une course aux armements dans une région qui en a le moins besoin », a souligné Hook.

Permettre à l'embargo d'armes d'expirer serait une trahison de la responsabilité du conseil de sécurité à maintenir la paix et la sécurité internationale, a-t-il signalé.

Le responsable américain a également précisé que l'embargo a freiné la capacité de l'Iran à transférer les armes librement à ses proxies.

Le ministre Bahreïni des affaires étrangères Abdullatif al-Zayyani a exprimé pour sa part le soutien total de son pays à la prolongation de l'embargo sur les armes contre l'Iran, accusant Téhéran de continuer à fournir les armes aux milices au Yémen, le Liban et l'Irak.

Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a mis en garde la semaine dernière contre le retour de sanctions de l'ONU contre l'Iran si le Conseil de sécurité ne prolonge pas l'embargo.

La France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne, qui soutiennent encore l'accord nucléaire, ont également exprimé leur soutien à la prolongation de l'embargo.

Aucune date n'a été prévue pour voter la résolution et elle est peu probable qu'elle soit adoptée, vu que la Chine et la Russie, qui ont le droit de véto, se sont prononcées contre la prolongation de l'embargo.

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