Le journaliste Nabil Hassan al-Quaety a été abattu et tué mardi 2 juin dans la ville d'Aden au sud du Yémen, poussant le gouvernement à appeler à une enquête.
Le vidéaste et photographe, 34 ans, qui a contribué à l'AFP et avait également travaillé pour d'autres organisations de presse majeures, a été abattu dans sa voiture par des agresseurs inconnus peu après avoir quitté sa maison à Aden.
Une source de sécurité a affirmé à l'AFP que les hommes armés ont pris la fuite.
« Cibler le journaliste Nabil al-Quaety dans un meurtre organisé et planifié est une attaque sur la presse au Yémen, et il reflète les échecs et les erreurs des parties belligérantes», a affirmé le vice-ministre de l'information Najib Ghallab.
« Nous condamnons ce crime contre al-Quaety, qui couvrait les événements et les faits en images. Il semble que son travail a causé l'indignation parmi certains parties extrémistes».
Ghallab a appelé à une enquête « claire et transparente » sur le meurtre, et le gouvernement reconnu internationalement et les séparatistes sudistes -- qui contrôlent Aden -- à collaborer dans l'enquête.
Le Conseil transitionnel du sud séparatiste (CTS) avait condamné à son tour le meurtre.
« C'est avec une grande tristesse et douleur que le CTS pleure la mort en martyr du photographe de guerre al-Quaety dans une opération terroriste perfide», a-t-il indiqué dans un communiqué, appelant à l'ouverture d'une enquête « transparente ».
Al-Quaety, appelé aussi Nabil Hassan, a commencé son travail pour l'AFP en 2015. Il était marié et père de trois enfants et en attendait un quatrième.
« Nous sommes choqués par le meurtre d'un journaliste courageux qui faisait son travail malgré les menaces et les intimidations», a affirmé Phil Chetwynd, directeur de l’Information de l’AFP.
En 2016, Nabil Hassan al-Quaety avait été finaliste du prix britannique Rory Peck pour sa couverture du conflit au Yémen qui oppose le gouvernement aux rebelles houthis (Ansarallah) soutenus par l'Iran. Le jury avait alors décrit son travail comme « rare et exceptionnel ».
En janvier 2019, il a survécu à une attaque meurtrière de drones houthis sur la base aérienne al-Anad , au nord du port sud d'Aden, lors d'un défilé militaire qu'il couvrait.
Le Yémen est classé en bas de l'indexe mondial de la liberté de presse de Reporters sans frontière, en 167e place sur 180 pays classés.