Terrorisme

Des attaquants visent les forces de la Ceinture de sécurité à Aden

Nabil Abdoullah al-Tamimi à Aden

Les forces pro-gouvernementales occupent un poste de contrôle près du complexe présidentiel du Palais Maashiq, dans la ville portuaire d'Aden, le 17 août. [Nabil Hasan/AFP]

Les forces pro-gouvernementales occupent un poste de contrôle près du complexe présidentiel du Palais Maashiq, dans la ville portuaire d'Aden, le 17 août. [Nabil Hasan/AFP]

Deux attaques distinctes lancées par des agresseurs non identifiés dimanche 25 et lundi 26 août ont visé des membres des forces de la Ceinture de sécurité dans le district de Cheikh Othman à Aden, ont rapporté des médias locaux.

Lors du premier incident, des hommes armés à moto ont abattu un membre des forces de la Ceinture de sécurité et ont réussi à s'enfuir. Les personnes qui se trouvaient sur place se sont précipitées pour tenter de transférer le soldat à l'hôpital le plus proche, mais il est décédé sur place.

Lors du second, un engin explosif improvisé (EEI) qui avait été placé dans une voiture stationnée près de deux véhicules des forces de la Ceinture de sécurité à Cheikh Othman a explosé.

Plusieurs membres d'une même famille ont été blessées, dont une femme qui a eu les deux jambes arrachées lors de l'explosion de cet EEI lorsque le bus à bord duquel ils se trouvaient se trouvait dans la principale rue menant au Stade du 22-Mai, selon certains médias locaux.

Leur état reste pour l'heure critique.

Des responsables et des observateurs yéménites ont mis en garde que les groupes extrémistes allaient tenter d'exploiter la situation à Aden depuis que les forces du Conseil de transition du Sud ont repris le contrôle de la ville des mains des forces gouvernementales yéménites le 11 août.

La semaine dernière, le vice-ministre de l'Information Naguib Ghallab avait prévenu que le changement de la situation sécuritaire à Aden ouvrirait la voie à des conflits internes entre les différentes forces qui à leur tour permettraient aux groupes extrémistes de s'implanter.

« Fragmentation de la sécurité »

Le journaliste Faisal Ahmed a déclaré lundi à Al-Mashareq que les conflits internes des agences militaires et de sécurité entraînaient faiblesse et confusion et donc l'échec de ces agences à remplir leurs missions de sécurité de manière adéquate.

« Le coup de force que les unités du Conseil de Transition du Sud ont organisé contre l'armée et les forces de sécurité du président Abdrabbo Mansour Hadi à Aden a suscité des conflits internes entre ces dernières », a-t-il poursuivi.

Cela a donné aux groupes extrémistes présents dans la région « une chance de lancer des opérations visant la sécurité et la stabilité », a-t-il ajouté.

« Pendant longtemps, Aden n'avait pas connu deux attaques terroristes en une seule journée », a-t-il expliqué. « C'est un dangereux indicateur de l'état de la sécurité, car ces forces rivales ont renforcé leur niveau d'alerte réciproque tout en négligeant les groupes terroristes, en particulier al-Qaïda et 'l'État islamique en Irak et en Syrie' (EIIS). »

Il a rappelé que des tireurs inconnus d'al-Qaïda avaient assassiné des soldats yéménites de la même manière par le passé, tout en soulignant que cela faisait un certain temps que cela ne s'était pas produit.

Pour sa part, l'envoyé des Nations unies au Yémen Martin Griffiths a mis en garde jeudi lors d'une réunion du Conseil de sécurité que le chaos et la fragmentation de la sécurité risquaient de favoriser la résurgence des groupes extrémistes.

Il a conclu en rappelant que durant le seul mois de juillet, al-Qaïda et l'EIIS avaient lancé des attaques à Aden et dans les provinces d'Abyan et d'al-Bayda.

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