Le gouvernement yéménite et les Houthis (Ansarallah) soutenus par l'Iran ont effectué plusieurs opérations d'échange de prisonniers en réponse aux appels lancés par les Nations unies en faveur de la libération des détenus pendant la pandémie du nouveau coronavirus (COVID-19).
Deux accords d'échange de prisonniers ont été conclus entre les forces gouvernementales et les Houthis dans les provinces d'al-Jawf et d'al-Hodeidah, a fait savoir la milice.
Au cours de ces échanges, neuf prisonniers ont été libérés « grâce à des ententes locales », a indiqué le 8 avril Abdoul Qader al-Murtada, directeur du comité des affaires des prisonniers des Houthis, dans un message sur les réseaux sociaux.
Ces opérations ont été précédées par d'autres échanges de prisonniers à petite échelle dans ces régions, qui ont été négociés directement entre les commandants militaires ou avec la médiation des tribus locales.
« De tels accords interviennent en permanence » entre les forces yéménites et les Houthis sur les fronts, et sont négociés « directement entre les commandants de ces unités », a expliqué le vice-ministre des Droits de l'homme Nabil Abdoul Hafeez à Al-Mashareq.
Il a également souligné le rôle des « médiations tribales, qui jouent un rôle actif dans les échanges de prisonniers et de détenus ».
Un échange de prisonniers qui a eu lieu dans la province de Taez en décembre s'est conclu par la libération de 135 prisonniers des deux camps, a rapporté Abdoul Hafeez.
Précédemment, le 17 octobre, la chaîne de télévision Yemen Youth avait rapporté la signature d'un accord d'échange de prisonniers entre les forces yéménites et les Houthis dans la province d'al-Bayda, au cours duquel les deux camps avaient échangé cinq prisonniers chacun.
Les dirigeants des Houthis sont désireux d'obtenir la libération de prisonniers de haut niveau « par tous les moyens possibles », a-t-il indiqué, ajoutant que cela ne s'étend pas aux membres de la milice qui sont des combattants tribaux, qu'ils considèrent comme remplaçables.
Mise en œuvre de l'Accord de Stockholm
« L'Accord de Stockholm prévoyait la libération de tous les prisonniers et détenus, mais les Houthis n'en ont pas respecté les termes », a déclaré Abdoul Hafeez.
Cela a poussé les Nations unies à intervenir par l'intermédiaire de leur envoyé, a-t-il poursuivi, et il a été convenu qu'une libération progressive des prisonniers aurait lieu, avec la libération dans un premier temps de 1420 prisonniers, ce qui « n'a pas été fait ».
Abdoul Hafeez a souligné la nécessité de garanties stipulant que les prisonniers libérés par le gouvernement ne retourneront pas sur les champs de bataille, « ce qui reviendrait à infuser du sang neuf dans les rangs de la milice ».
Il faut également « garantir que les personnes libérées des prisons houthies ne sont pas renvoyées en prison », a-t-il indiqué.
« Ce type d'échanges de prisonniers avec l'armée nationale se fait sur tous les fronts par le biais de médiateurs tribaux fidèles aux Houthis et l'intervention directe des commandants militaires houthis », a déclaré le politologue Faisal Ahmed à Al-Mashareq.
« Il est important que les parties au conflit au Yémen, y compris la coalition arabe, saisissent l'occasion offerte par les efforts des Nations unies pour négocier une trêve et un cessez-le-feu et libérer les prisonniers et les détenus », a-t-il conclu.