Droits de l'Homme

La fourniture de l'aide en espèces du PAM menacée par les Houthis

Nabil Abdoullah al-Tamimi à Aden

Des Yéménites déplacés dans la province de Hajjah reçoivent le 30 décembre une aide humanitaire fournie par le Programme alimentaire mondial en coopération avec le Danish Refugee Council. [Essa Ahmed/AFP]

Des Yéménites déplacés dans la province de Hajjah reçoivent le 30 décembre une aide humanitaire fournie par le Programme alimentaire mondial en coopération avec le Danish Refugee Council. [Essa Ahmed/AFP]

Les Houthis soutenus par l'Iran (Ansarallah) ont tenté de contraindre le Programme alimentaire mondial (PAM) à fournir une aide en espèces en menaçant de mettre en ligne des vidéos qui mettraient selon eux l'agence des Nations unies dans l'embarras.

Dans un article paru le 7 avril sur les réseaux sociaux, le commandant en second des Houthis, Mohammed Ali al-Houthi, a menacé de publier des vidéos montrant des fonctionnaires du PAM « convenant de dispositions avec les Houthis ».

Al-Houthi a affirmé que ces vidéos montrent des fonctionnaires du PAM contredisant la position officielle de l'agence, et a menacé de les diffuser si la phase pilote de distribution d'aide en espèces dans certains districts de Sanaa n'était pas lancée.

Dans les deux semaines qui ont suivi la menace d'al-Houthi, la phase pilote d'aide en espèces n'a pas été lancée, et les Houthis n'ont pas publié ces vidéos.

Le vice-ministre yéménite des Droits de l'homme, Nabil Abdoul Hafeez, a décrit la menace des Houthis envers le PAM comme un « chantage de bas étage ».

Cette menace confirme le « manque de considération des Houthis pour les citoyens des zones sous leur contrôle qui bénéficient de l'aide alimentaire fournie par le PAM », a-t-il déclaré à Al-Mashareq.

Le PAM nourrit plus de douze millions de Yéménites par mois, dont la grande majorité réside dans des zones contrôlées par les Houthis.

Ces derniers entravent la livraison d'aide alimentaire par l'agence des Nations unies dans les zones qu'ils contrôlent.

Un travailleur humanitaire de Sanaa, qui a demandé à conserver l'anonymat, a déclaré à Al-Mashareq qu'il avait perdu son emploi à la fin du mois de mars parce que l'organisation où il travaillait avait fermé son bureau au Yémen en raison de la baisse de financement.

« J'ai recommencé à travailler comme chauffeur de taxi », a-t-il indiqué, ajoutant que « la situation devient plus difficile pour les bénéficiaires [de l'aide]. »

Organisations internationales sous pression

La milice soutenue par l'Iran cherche à exploiter l'aide du PAM « en en prélevant une partie ou en interférant directement ou indirectement et en détournant une partie de l'aide vers elle-même », a expliqué l'économiste Abdoul Aziz Thabet à Al-Mashareq.

Plus de 70 % de la population du Yémen vit dans les zones contrôlées par les Houthis, a-t-il noté, raison pour laquelle les organisations humanitaires concentrent leurs activités sur ces zones.

Les Houthis exercent des pressions sur ces organisations afin qu'elles augmentent le montant de l'aide qu'elles fournissent, a-t-il ajouté, accusant la milice de détourner l'aide pour soutenir son effort de guerre.

L'ingérence des Houthis dans le travail des organisations internationales est « devenue intolérable pour eux, car ils sont incapables de fournir l'aide à ceux qui en ont besoin », a déclaré le politologue Faisal Ahmed à Al-Mashareq.

Les organisations internationales sont confrontées à des risques considérables, « parce qu'elles ne cèdent pas aux ingérences du groupe, qui se produisent alors même que les Houthis ont imposé des conditions préalables aux organisations pour leur permettre de mener à bien leurs programmes », a-t-il poursuivi.

Les organisations humanitaires, dont le PAM, « en ont assez de la situation et ne peuvent plus tolérer cette absurdité, et ce sont donc les citoyens fatigués de la guerre qui en souffriront le plus », a conclu Ahmed.

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2 COMMENTAIRE (S)

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Merveilleux!

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Plutôt un saboteur et un terroriste!

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