Le PAM divise par deux l'aide alimentaire dans les zones contrôlées par les Houthis

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé mercredi 29 avril qu'il avait été contraint de réduire de moitié le montant de l'aide alimentaire qu'il fournit aux bénéficiaires dans les zones du Yémen contrôlées par les Houthis (Ansarallah) soutenus par l'Iran.

Dans un article sur les médias sociaux, l'agence des Nations Unies a expliqué qu'elle avait pris la décision, avec effet immédiat, car elle "fait face à un grave manque de financement dans un environnement très difficile" dans les zones contrôlées par les Houthis.

"Le programme n'a d'autre choix que de réduire de moitié l'aide alimentaire pour éviter un arrêt complet à l'avenir, ce qui nous permet de maintenir un filet de sécurité pour les familles les plus nécessiteuses du Yémen aussi longtemps que possible", a déclaré le PAM.

Les provinces touchées par la baisse de l'aide "seront divisées en deux groupes, et chaque groupe recevra une aide tous les deux mois au lieu de tous les mois", a-t-il précisé.

Le premier groupe comprendra les provinces d'al-Bayda, d'al-Mahwit, d'Amran, d'al-Hodeidah, d'Ibb, de Raymah, de Sanaa et de Saada ; tandis que le second comprendra al-Daleh, al-Jawf, Dhamar, Hajjah, Marib, le district administratif de Sanaa et Taez.

Une aide sera fournie tous les deux mois à chaque groupe jusqu'à ce que des fonds suffisants soient obtenus et que les opérations reprennent entièrement, a indiqué l'agence.

Il a appelé les Houthis à "respecter les accords et à appliquer les mesures de confiance nécessaires pour reprendre le financement et les opérations complètes" afin que le programme puisse répondre aux besoins urgents du Yémen.

Le PAM fournit une aide alimentaire à plus de 12 millions de Yéménites par mois, dont 80% vivent dans des provinces contrôlées par les Houthis.

Fin mars, l'Agence américaine pour le développement international (USAID) a annoncé qu'elle commencerait à réduire l'aide aux zones contrôlées par les Houthis, affirmant que la milice avait entravé la distribution de l'aide et s'immiscer dans ses opérations de secours.

D'autres organisations humanitaires ont également menacé de réduire les livraisons d'aide dans ces régions.

Le peuple yéménite va souffrir

C'est le peuple yéménite qui souffrira de toute réduction de l'aide, a déclaré le vice-ministre yéménite des Droits de l'homme, Nabil Abdoul Hafeez, à Al-Mashareq, accusant les Houthis d'avoir créé la situation actuelle.

"Le PAM a donné suite à ses avertissements précédents en raison de l'ingérence des Houthis, des obstacles qu'ils créent pour les opérations des organisations humanitaires et aussi de leur pillage de l'aide", a-t-il indiqué.

Concernant la distribution de l'aide, a-t-il dit, le comportement des Houthis vis-à-vis les organisations de secours "a aggravé les souffrances du peuple yéménite", car l'aide qu'ils reçoivent a maintenant été réduite de moitié.

"Il doit y avoir des solutions alternatives à la réduction", a-t-il ajouté, suggérant qu'il pourrait y avoir d'autres moyens de garantir aux agences de secours que les livraisons d'aide parviennent aux bénéficiaires prévus.

"Le PAM a annoncé la coupure parce que les Houthis pillaient l'aide sous différents noms et utilisaient des méthodes frauduleuses pour financer leurs efforts de guerre et distribuer une partie de l'aide aux partisans", a souligné Abdoul Hafeez.

"Comme alternative à la réduction, le PAM peut compter sur des organisations locales connues pour leur intégrité et leur indépendance", a-t-il suggéré. "Ces organisations, ainsi que les conseils locaux, peuvent s'assurer que l'aide est bien fournie aux bénéficiaires."