Sécurité

Les frappes de la coalition arabe visent à mettre un terme aux menaces des Houthis

Nabil Abdoullah al-Tamimi à Aden

Des volutes de fumées s'élèvent le 23 février après une frappe aérienne de la coalition arabe à Sanaa. [Mohammed Huwais/AFP]

Des volutes de fumées s'élèvent le 23 février après une frappe aérienne de la coalition arabe à Sanaa. [Mohammed Huwais/AFP]

L'opération militaire lancée lundi 30 mars par la coalition arabe s'est inscrite dans le cadre de sa mission de mettre fin à la menace des missiles des Houthis soutenus par l'Iran contre les villes saoudiennes, ont expliqué des experts militaires.

Les appareils de la coalition arabe ont effectué plus d'une vingtaine de frappes aériennes à Sanaa, al-Hodeidah et Saada dans le cadre d'une opération ciblée visant à détruire des cibles militaires appartenant aux Houthis (Ansarallah) épaulés par l'Iran.

Ces frappes en représailles sont intervenues après que les Houthis eurent lancé samedi des missiles balistiques contre les villes saoudiennes de Jizan et de Riyad, une initiative vivement condamnée par la communauté internationale.

Les frappes de lundi ont visé des dépôts d'armes des Houthis, des installations d'assemblage et de stockage de missiles balistiques et de drones, et des sites où sont stationnés des experts iraniens, a indiqué la coalition arabe.

Elles ont frappé, entre autres zones visées, des positions militaires de la milice à Sanaa et au nord de la ville, où se trouvent le quartier général de la 1e division blindée, le siège de la station de radio et le collège militaire, ainsi qu'à Jabal Atan et la base aérienne al-Dailami.

Mardi dans un communiqué, le ministre de l'Information Mouammar al-Eryani a réitéré que le gouvernement yéménite et la coalition arabe appuient l'appel des Nations unies « en faveur d'un cessez-le-feu immédiat au Yémen ».

Il a condamné l'escalade militaire des Houthis, affirmant que les efforts devaient être dirigés vers la lutte contre l'épidémie de nouveau coronavirus (COVID-19).

« La poursuite de l'escalade militaire par les mercenaires de l'Iran et leurs agissements en tant qu'instrument commandé à distance utilisé pour tuer des Yéménites, porter atteinte à la sécurité et à la stabilité, attaquer les pays voisins et menacer le commerce mondial, confirment qu'ils sont une milice terroriste qui ne se préoccupe pas de la souffrance de notre peuple yéménite », a-t-il ajouté.

Une menace permanente

La coalition arabe a ciblé des zones que les Houthis avaient utilisées comme plateformes de lancement de missiles afin de protéger la région de leurs attaques et d'assurer la sécurité de la navigation internationale, a expliqué l'expert militaire Yahya Abou Hatim.

L'interception des missiles « irano-houthis » dans l'espace aérien du royaume « a fait échouer les plans du Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) de porter atteinte à la sécurité et à la stabilité de l'Arabie saoudite », a-t-il déclaré à Al-Mashareq.

Il a accusé les Houthis de profiter de l'accord de cessez-le-feu de la coalition arabe en réponse à l'initiative onusienne de mobiliser tous les efforts pour combattre le virus.

« Le ciblage permanent par les Houthis de villes en Arabie saoudite et de la navigation maritime signifie que des armes iraniennes continuent d'affluer [au Yémen] pour servir les objectifs [de I'Iran] et son projet subversif dans la région », a-t-il poursuivi.

« Il faut combattre et faire échouer ce projet », a ajouté Abou Hatim.

Il a également accusé les Houthis de mettre en œuvre l'agenda de l'Iran visant à déstabiliser les pays arabes, et a souligné que l'Iran mobilise l'ensemble de ses ressources pour y parvenir, « au lieu d'utiliser ces mêmes ressources pour combattre le coronavirus sur son propre territoire ».

Le ciblage de l'Arabie saoudite par les Houthis confirme que « le CGRI contrôle les décisions des Houthis », a expliqué le politologue Faisal Ahmed à Al-Mashareq.

Cela tient au fait que le leader du groupe, Abdoul Malik al-Houthi, « a accepté un cessez-le-feu pour combattre le coronavirus, puis est revenu sur sa décision et a lancé ses missiles contre l'Arabie saoudite », a-t-il indiqué.

Ahmed a souligné l'importance qu'il y a à juguler militairement les Houthis « non seulement par des frappes aériennes, mais aussi en aidant l'armée nationale sur le terrain sur tous les fronts et en progressant vers Sanaa ».

Cela « contraindra les Houthis à se dépêcher de faire la paix », a-t-il ajouté.

Une priorité planétaire

La lutte contre la pandémie du nouveau coronavirus est devenue « une priorité planétaire », et l'Iran doit pousser les Houthis à accepter un cessez-le-feu et à entamer des négociations de paix globales » pour faciliter cette lutte, a déclaré Ahmed.

« Le fait que les Houthis et l'Iran aient laissé passer l'opportunité d'un cessez-le-feu confirme qu'ils ne se soucient pas de la santé du peuple ni de ce qu'il advient de lui, même dans le grave contexte de cette pandémie de coronavirus », a-t-il poursuivi.

« Si, Dieu nous en garde, le virus devait pénétrer au Yémen, il pourrait provoquer la plus importante catastrophe sanitaire au monde », a-t-il indiqué, soulignant que même les secteurs de la santé dans les pays développés éprouvent des difficultés à contenir le virus.

« Que pourrait-on alors attendre du secteur de la santé au Yémen, après qu'il a été ravagé par cinq années de guerre ? », s'est-il interrogé en conclusion.

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