Vendredi 17 janvier, les États-Unis ont imposé des sanctions à un général du Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) « pour sa participation à des infractions flagrantes aux droits de l'homme contre des manifestants lors des manifestations de novembre à Mahshahr en Iran ».
Les manifestations dans tout le pays ont été déclenchées par une hausse brutale du prix de l'essence et ont fait au moins 304 morts, selon un bilan d'Amnesty International publié mi-décembre.
La désignation du général de brigade Hassan Shahvarpour est le résultat de « multiples articles de presse et informations soumis par le peuple iranien par le biais de la ligne d'informations du Département d'État 'Reward for Justice' », a fait savoir le Département d'État.
Les unités du CGRI sous le commandement de Shahvarpour ont tué au moins 148 Iraniens lorsqu'elles ont encerclé à bord de véhicules blindés des manifestants qui fuyaient, a rapporté l'AFP.
Alors qu'ils tentaient de réprimer la manifestation, ils ont tiré à la mitrailleuse sur la foule et incendié le marais dans lequel les manifestants s'étaient réfugiés.
Shahvarpour, qui a servi comme commandant de Vali Asr dans la province du Khouzestan, « a supervisé le massacre de 148 Iraniens sans défense dans la région de Mahshahr », selon Brian Hook, représentant spécial des États-Unis pour l'Iran.
Il a ajouté que les États-Unis avaient reçu 88 000 signalements de la part d'Iraniens sur les manifestations de novembre après avoir demandé des informations malgré les restrictions sur internet.
« Nous continuons d'examiner toutes les informations que nous avons reçues du peuple iranien et nous continuerons à tenir pour responsables davantage d'officiels du régime pour les infractions aux droits de l'homme », a-t-il déclaré.
« La bonne décision »
Aux yeux des Iraniens, sanctionner Shahvarpour était la bonne décision, car cela répond aux exactions commises contre eux par les officiers du CGRI, a fait savoir l'écrivain et analyste politique dissident iranien Ali Narimani à Al-Mashareq.
Cette décision a été prise sur la base des preuves et de témoignages de milliers d'Iraniens, qui ont confirmé que des dizaines de personnes avaient été tuées ou blessées, a-t-il précisé.
Il l'a qualifiée de « victoire pour les mouvements populaires iraniens", car elle montre clairement qu'ils ont réussi à faire entendre leur voix à l'étranger.
Les actions des États-Unis confirment que la répression et l'injustice dont les Iraniens ont été victimes de la part des autorités ont été exposées sur la scène mondiale, a-t-il poursuivi.
Shahvarpour est un commandant vétéran du CGRI connu pour sa « cruauté » et sa gestion agressive des contestations populaires, a rapporté Narimani.
Lors des manifestations de novembre, il a agi sur les ordres du leader suprême Ali Khamenei, qui lui a donné pour instruction de mettre fin aux manifestations par tous les moyens nécessaires, a-t-il déclaré.
Mais Shahvarpour est directement responsable de la poursuite des centaines de manifestants qui ont fui vers la province d'Ahvaz et du mal qui leur a été fait, a précisé Narimani.
Les ordres directs émis par l'officier responsable, en l'occurrence Shahvarpour, ont été à l'origine des actions de ceux sous son commandement, a-t-il conclu.