Politique

Vent d'optimisme suite à l'accord au Yémen

Nabil Abdoullah al-Tamimi à Aden et AFP

Cette photo prise le 6 novembre montre un panneau arborant un portrait du président yéménite Abdrabbo Mansour Hadi sur une route principale dans la ville portuaire d'Aden sur la mer Rouge. [Saleh al-Obeidi/AFP]

Cette photo prise le 6 novembre montre un panneau arborant un portrait du président yéménite Abdrabbo Mansour Hadi sur une route principale dans la ville portuaire d'Aden sur la mer Rouge. [Saleh al-Obeidi/AFP]

Un vent d'optimisme souffle au Yémen depuis la signature mardi 5 novembre à Riyad d'un accord de partage du pouvoir entre le gouvernement yéménite et le Conseil de transition du Sud (CTS), ont rapporté des responsables.

Salem al-Khanbashi, vice-premier ministre yéménite, et Nasser al-Khabji, membre du Conseil présidentiel du CTS, ont signé cet accord, qui promet de mettre fin aux combats qui ont éclaté en août entre les deux camps.

Le président yéménite Abdrabbo Mansour Hadi, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le prince héritier d'Abou Dhabi, Cheikh Mohammed ben Zayed Al Nahyan, ainsi que d'autres personnalités, étaient également présents lors de cette cérémonie de signature.

Selon les termes de l'accord dit de Riyad, salué comme un tremplin vers la fin du conflit, le gouvernement reviendra à Aden et placera les forces armées des deux camps sous l'autorité des ministères de la Défense et de l'Intérieur.

Le prince Mohammed ben Salmane a confirmé que l'Arabie saoudite, qui dirige la coalition arabe, poursuivra ses efforts visant à instaurer la paix au Yémen, et a souligné l'importance de parvenir à des solutions pacifiques.

Cet accord prévoit la création d'un nouveau cabinet de 24 technocrates sous 45 jours, avec une représentation égale pour le Nord et le Sud.

Il stipule que le gouvernement yéménite reprendra le travail depuis la capitale provisoire d'Aden dans les sept jours suivant la signature de l'accord.

L'accord prévoit également l'intégration des unités du CTS dans les forces du ministère de l'Intérieur et le repositionnement des forces de l'armée dans les provinces du Sud.

Un comité conjoint supervisé par la coalition arabe surveillera la mise en œuvre.

L'action de l'Arabie saoudite saluée

« Nous apprécions grandement le rôle joué par l'Arabie saoudite dans la conclusion de cet accord », a déclaré Mansour Bajash, vice-ministre yéménite des Affaires étrangères, à Al-Mashareq.

« Cet accord met fin à deux mois d'efforts saoudiens pour parvenir à un accord avec des objectifs clairs et unifier les efforts des institutions publiques », a-t-il ajouté, notant que l'accord de Riyad est considéré comme un prélude à une solution politique globale au Yémen.

Il a exhorté les Nations unies à saisir l'occasion pour faire pression sur les Houthis afin qu'ils arrêtent la guerre et négocient la paix.

Cet accord s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par la coalition arabe pour rétablir le gouvernement légitime du Yémen après le coup d'État des Houthis et faire échouer le projet iranien, a déclaré à Al-Mashareq Nezar Haitham, porte-parole du CTS.

« L'accord vient couronner les efforts de l'Arabie saoudite pour construire la paix et établir les droits des habitants du Sud », a-t-il déclaré. « Le CTS espère que l'Arabie saoudite mettra en œuvre l'accord en sa qualité d'auteur et d'observateur de son application par toutes les parties. »

Le diplomate yéménite Abdoul Wahab Tawaf a déclaré à Al-Mashareq que l'accord de Riyad est important et est dans l'intérêt de la sécurité, de la stabilité et de l'unité du Yémen.

« Cet accord mettra fin à une période sombre et sanglante de luttes intestines qui n'auraient pas dû avoir lieu entre les forces politiques qui croient en l'État », et s'opposera aux machinations de l'Iran et des Houthis, a-t-il affirmé.

« Le Yémen apprécie les efforts de l'Arabie saoudite pour soutenir l'unité, la stabilité et la sécurité du Yémen », a-t-il ajouté.

Adel al-Shujaaa, membre du comité général du Congrès général du peuple, a déclaré à Al-Mashareq que cet accord est certes une bonne chose, mais que la phase la plus importante est celle de la mise en œuvre, qui risque de rencontrer des difficultés.

« Chaque camp a fait des promesses à ses partisans, le CTS leur promettant l'indépendance [...] et le gouvernement légitime promettant l'unité », a-t-il poursuivi.

« Le CTS abandonnera-t-il la bannière séparatiste ? Le gouvernement légitime brandira-t-il le drapeau de l'unité ? »

« Canal ouvert » avec les Houthis

Riyad a également un « canal ouvert » avec les Houthis, dans le but de mettre fin à la guerre, a déclaré mercredi un responsable saoudien.

« Nous avons un canal ouvert avec les Houthis depuis 2016. Nous poursuivons ces communications pour soutenir la paix au Yémen », a déclaré un haut responsable saoudien.

« Nous ne fermons pas nos portes aux Houthis. »

Le responsable, qui a demandé à rester anonyme, n'a pas décrit la nature de la communication.

Les Houthis n'ont pour l'instant pas commenté.

La confirmation de mercredi intervient dans le cadre de la lenteur de la mise en œuvre d'un cessez-le-feu historique pour le port d'aide majeur d'al-Hodeidah, qui a été conclu entre le gouvernement et les Houthis en Suède à la fin de l'année dernière.

Ce cessez-le-feu a été salué comme la meilleure chance pour le Yémen jusqu'à présent de mettre fin à quatre années de conflit, mais il semble ne tenir qu'à un fil, alors que des infractions ont été signalées par les deux parties.

« Si les Houthis [veulent] sérieusement mettre fin au conflit et acceptent de s'asseoir à la table, l'Arabie saoudite soutiendra leur demande et tous les camps politiques pour parvenir à une solution politique », a précisé le responsable saoudien.

Pour leur part, les Houthis ont proposé de mettre fin à toutes les attaques contre l'Arabie saoudite dans le cadre d'une initiative de paix plus large, renouvelant par la suite leur proposition.

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