Droits de l'Homme

La paix au Yémen n'est pas l'objectif de l'Iran et des Houthis, affirment des experts

Nabil Abdoullah al-Tamimi à Aden

Lors d'une visite le 21 juin dans une base de l'armée saoudienne à al-Kharj, Brian Hook, représentant spécial des États-Unis pour l'Iran, regarde ce que les autorités saoudiennes disent être des missiles et des drones houthis de fabrication iranienne interceptés dans le royaume et les restes d'un « missile de croisière » qui a touché l'aéroport d'Abha le 12 juin. [Fayez Nureldine/AFP]

Lors d'une visite le 21 juin dans une base de l'armée saoudienne à al-Kharj, Brian Hook, représentant spécial des États-Unis pour l'Iran, regarde ce que les autorités saoudiennes disent être des missiles et des drones houthis de fabrication iranienne interceptés dans le royaume et les restes d'un « missile de croisière » qui a touché l'aéroport d'Abha le 12 juin. [Fayez Nureldine/AFP]

Une récente réunion entre le dirigeant suprême iranien Ali Khamenei et Mohammed Abdoul Salam, membre du Conseil politique des Houthis, montre clairement que les Houthis (Ansarallah) manquent de crédibilité en tant que garants de la paix, ont déclaré des experts et des responsables.

Khamenei a reçu Abdoul Salam chez lui à Téhéran le 13 août.

Quelques jours plus tard, les Houthis ont annoncé avoir nommé un « ambassadeur » à Téhéran, une mesure condamnée par le gouvernement internationalement reconnu comme une violation des lois internationales, a rapporté l'AFP.

Le 17 août, la chaîne Al-Masirah TV, dirigée par les Houthis, a annoncé qu'Ibrahim Mohammed Mohammed al-Dailami avait été nommé « ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Yémen en République islamique d'Iran ».

Le président yéménite Abdrabbo Mansour Hadi a rompu les relations diplomatiques avec l'Iran en octobre 2015, accusant Téhéran de fournir une aide militaire aux Houthis.

Téhéran a nié l'accusation, mais offre publiquement un soutien politique fort aux Houthis.

Une relation « au grand jour »

« Contrairement à ce qui est dit publiquement, la réunion [du 13 août] s'inscrit dans le prolongement des rencontres qui ont eu lieu entre les Houthis et les responsables iraniens tout au long de la guerre », a déclaré à Al-Mashareq Nabil Abdoul-Hafeez, vice-ministre yéménite des Droits de l'homme.

Cela révèle le « lien profond entre l'Iran et les Houthis », a-t-il poursuivi.

Avec son soutien aux Houthis, le régime iranien entend intervenir directement pour prolonger la guerre au Yémen et renforcer son hégémonie, a affirmé Abdoul-Hafeez.

« La réunion avec Khamenei confirme le rôle que les Houthis jouent en faveur de l'Iran, malgré les démentis des deux parties », a-t-il déclaré, soulignant que ces démentis sont « contredits par les faits ».

« Les Houthis ont donné à l'Iran le Yémen, sa sécurité et sa stabilité », a déclaré à Al-Mashareq Abdoul Basit al-Qaidi, vice-ministre yéménite de l'Information.

« Les Houthis ne cachent plus cette relation comme par le passé, a-t-il précisé. Elle a été révélée au grand jour. »

La réunion montre clairement que les Houthis « ne sont qu'un outil » entre les mains de Khamenei, et qu'ils font progresser ses ambitions dans la région, a-t-il ajouté.

Ils ne sont pas les médiateurs qu'ils prétendent être

Les relations entre l'Iran et les Houthis sont « une relation de père à fils, étant donné l'énorme soutien que l'Iran apporte aux Houthis », a déclaré le journaliste Faisal Ahmed à Al-Mashareq.

Ses actions ont permis de prolonger la guerre et ont créé « un foyer de tension constant » au Yémen, a-t-il poursuivi.

« Le leader des Houthis et vice-ministre des Affaires étrangères de l'autoproclamé gouvernement houthi à Sanaa, Hussein al-Azzi, a annoncé son soutien à la sécession dans un message sur son compte Twitter », a noté Ahmed.

Dans son message, al-Azzi a « exprimé son admiration pour le grand rassemblement qui s'est tenu à Aden le 15 août à la demande du Conseil de transition du sud, et a déclaré qu'il soutenait, selon ses propres mots, leur droit à la sécession », a rapporté Ahmed.

Avec cette position, les Houthis, et le régime iranien derrière eux ont prouvé qu'ils ne sont pas les médiateurs de paix qu'ils prétendent être lors des négociations avec le gouvernement légitime, a-t-il ajouté.

Ahmed a noté que le régime iranien a également fourni aux Houthis des missiles et des drones, ainsi que des experts et d'autres formes d'aide.

Trafic d'armes pour les Houthis

« L'Iran désire soutenir ses alliés, en particulier les Houthis, afin qu'ils puissent jouer un rôle à son profit dans les conflits internationaux, tel que celui qui se déroule dans les eaux du golfe arabique », a déclaré Abdoul-Hafeez.

Le régime iranien a fourni aux Houthis « un soutien militaire, financier et médiatique pour prolonger la guerre et exercer des pressions sur les pays de la région », a-t-il indiqué.

Le Yémen a une côte de 2 000 kilomètres sur la mer Rouge, dans laquelle 122 îles environ ont été utilisées par les Iraniens et les Houthis pour faire entrer clandestinement des armes dans le pays à bord de bateaux de pêche, a-t-il fait savoir.

Le régime iranien fournit à la milice des drones et des missiles balistiques en pièces qui sont réassemblés dans des ateliers installés dans les quartiers de Sanaa, a-t-il expliqué.

Les actions agressives des Houthis au Yémen sont en phase avec le programme iranien dans la péninsule arabique et le Golfe, a déclaré l'analyste politique Rashad al-Sharaabi.

Il a décrit les Houthis comme un « groupe violent doté d'une milice armée qui a pillé les armes de l'État yéménite et qui se moque que des civils soient tués ».

La « soumission totale de la milice envers l'Iran lui permet de recevoir un soutien continu », a-t-il indiqué à Al-Mashareq, en particulier sous forme d'armes.

Le régime iranien cherche à son tour à bénéficier du soutien qu'il apporte aux Houthis, a-t-il ajouté, notant que les Houthis ont utilisé des armes fournies par l'Iran pour attaquer les opposants du régime au Yémen et en Arabie saoudite.

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9 COMMENTAIRE (S)

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Les EAU se retirent d'Aden.

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Les Houthis tirent leur pouvoir du Saint Coran, font confiance à Dieu tout-puissant et s'appuient sur lui. Ils sont originaires du Yémen, pas d’un autre pays. Si Dieu le veut, ils seront victorieux parce que la vérité est de leur côté. Merci.

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L'Arabie saoudite et les EAU doivent quitter le Yémen et laisser les yéménites tranquilles. Les yéménites doivent combattre jusqu'à ce que la décision politique soit levée du pays. Les Houthis n'ont rien à voir avec l'Iran, il est mieux qu’Israël et l'Amérique de toute façon. O, Al Saud, comprenez, l'histoire est sans merci.

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Que Dieu rétablisse notre cher Yémen!

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L'Arabie saoudite doit comprendre au lieu de croire que les yéménites sont devenus une force à reconnaitre. Elle a tort de sous-estimer les yéménites. L'Iran n'a pas fourni les armes aux Houthis puisque l'Arabie saoudite contrôle le terrain, la mer et l'air, les Houthis sont encerclé. Ceci à moins que les Houthis n'aient des hommes dans les cercles de décision saoudiens et émiratis qui ont permis aux armes d'entrer.

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Par Dieu, les EAU et l'Arabie saoudite sont la cause derrière tout.

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Correct !

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L'Arabie saoudite doit se retirer du Yémen et ne pas intervenir du tout.

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L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis doivent savoir que le peuple yéménite est fort et que le fait de leur faire la guerre était une situation difficile pour eux.

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