Politique

Le soutien de l'Iran aux Houthis entrave les efforts pour mettre fin à la guerre

Nabil Abdoullah al-Tamimi à Aden

Un membre des forces pro-gouvernementales yéménites cherche des mines dans les faubourgs à l'est d'al-Hodeidah, le 14 novembre 2018. [Saleh al-Obeidi/AFP]

Un membre des forces pro-gouvernementales yéménites cherche des mines dans les faubourgs à l'est d'al-Hodeidah, le 14 novembre 2018. [Saleh al-Obeidi/AFP]

Le conflit au Yémen, qui a débuté en 2015 lorsque les Houthis (Ansarallah) soutenus par l'Iran ont organisé un coup d'État à Sanaa, entrera ce mois-ci dans sa sixième année.

Le conflit a provoqué des déplacements et des destructions à grande échelle et a aggravé les conditions de vie dans le pays, où les Yéménites sont confrontés à ce que les Nations unies qualifient de pire crise humanitaire dans le monde.

Pourtant, il n'y a toujours pas de fin en vue ; une situation que beaucoup attribuent à l'ingérence de l'Iran dans les affaires du Yémen et au soutien continu qu'il apporte aux Houthis.

Lors d'une rencontre le 19 février avec l'ambassadrice allemande au Yémen Carola Müller-Holtkemper, le Premier ministre yéménite Moeen Abdoulmalik a accusé l'Iran de prolonger le conflit et d'entraver les efforts internationaux pour la paix.

Il a accusé l'Iran d'enfreindre les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies sur le Yémen, en particulier les dispositions interdisant de fournir des armes aux Houthis.

« La communauté internationale doit jouer un rôle actif pour mettre fin à ces ingérences iraniennes et révéler les projets de Téhéran qui consistent à exporter les troubles et le chaos », a-t-il déclaré.

La Résolution 2511 du Conseil de sécurité des Nations unies du 25 février a réaffirmé le ferme engagement du conseil en faveur de l'unité, de la souveraineté, de l'indépendance et de l'intégrité territoriale du Yémen.

Elle a également autorisé une prolongation d'un an du gel des avoirs et de l'interdiction de voyager imposés en 2014 aux personnes physiques ou morales menaçant la paix, la sécurité et la stabilité au Yémen, et a réaffirmé les dispositions d'un embargo sur les armes de 2015.

L'Iran continue de fournir des armes aux Houthis, « sapant gravement les perspectives de paix », a déclaré Rodney Hunter, coordinateur politique de la mission américaine aux Nations unies, lors de la session du Conseil de sécurité du 25 février.

L'Iran compromet les perspectives de paix

Les armes liées à l'Iran qui ont été saisies à bord de bateaux en mer Rouge le 25 novembre et le 9 février ont été jugés comme étant destinées aux Houthis, en violation de l'embargo sur les armes de 2015.

« Le soutien continu de l'Iran aux Houthis avec des armes modernes et sophistiquées a permis aux Houthis de mener des attaques et des frappes militaires limitées », a déclaré le vice-ministre des Droits de l'homme Nabil Abdoul Hafeez à Al-Mashareq.

La contrebande continue de « cargaisons d'armes, de missiles balistiques et de drones aériens a donné aux Houthis la force de poursuivre la guerre pour atteindre les objectifs de l'Iran », a-t-il expliqué.

La raison de l'échec persistant des pourparlers de paix et des accords signés avec les Houthis est que les règlements proposés sont incompatibles avec les intérêts de l'Iran, a déclaré Abdoul Hafeez.

« Arrêter la guerre au Yémen ne sert pas les intérêts de l'Iran », a-t-il ajouté, soulignant que c'est la raison pour laquelle les Houthis ont à plusieurs reprises fait obstacle aux accords de paix visant à mettre fin à la guerre.

Les Houthis n'ont pas mis en œuvre l'Accord de Stockholm, principalement parce que « la décision de l'appliquer n'est pas entre leurs mains, mais plutôt entre celles de l'Iran, qui tente de prolonger la guerre », a fait savoir Abdoul Hafeez.

« L'Iran contrôle la voie de la guerre et de la paix au Yémen », a-t-il ajouté, notant qu'il s'agit d'un calcul politique qui ne tient compte ni des victimes militaires et civiles ni de l'ampleur des ravages qui ont été infligés au Yémen.

Trafic d'armes en mer Rouge

L'Accord de Stockholm a soutenu les intérêts de l'Iran dans la mesure où il aurait empêché les forces yéménites de prendre d'assaut la province d'al-Hodeidah, a déclaré le politologue Faisal Ahmed à Al-Mashareq.

L'Iran fourni des armes aux Houthis par la côte de la mer Rouge, a-t-il indiqué, notant qu'un retour aux mains du gouvernement aurait fermé ce approvisionnement d'armes illicite et empêché la contrebande d'armes de continuer.

La récente saisie d'armes en mer Rouge montre clairement que l'Iran a fait passer des armes en contrebande au Yémen par ce canal, a-t-il ajouté.

Des experts du Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) iranien « jouent un rôle important dans le développement des armes des Houthis », a déclaré à Al-Mashareq Abdoulsalam Mohammed, directeur du Centre Abaad d'études et de recherches.

« Il existe une unité spéciale pour la contrebande d'armes de l'Iran vers les Houthis, et des experts assemblent les pièces détachées et améliorent les missiles existants selon les besoins, et supervisent également les lancements de missiles », a-t-il rapporté.

L'influence de l'Iran dans la région est dangereuse, a affirmé Mohammed.

Et avec chaque année que la guerre au Yémen s'éternise, a-t-il ajouté, « les armes iraniennes qui menacent la sécurité dans le Golfe se développent davantage, et les Houthis acquièrent plus de missiles, donnant à l'Iran le contrôle total sur la décision de guerre et de paix au Yémen ».

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2 COMMENTAIRE (S)

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C'est un mensonge.

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Ô Dieu, s'il vous plaît, libérez le Yémen des envahisseurs.

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