Sécurité

L'indécision des Houthis met en danger les civils à al-Hodeida

Nabil Abdoullah al-Tamimi à Aden

Des Yéménites déplacés ayant fui les combats de la province d'al-Hodeida, sur la mer Rouge, font la queue pour recevoir de l'aide alimentaire dans le district d'Abs de la province de Hajjah le 24 juin. [Essa Ahmed/AFP]

Des Yéménites déplacés ayant fui les combats de la province d'al-Hodeida, sur la mer Rouge, font la queue pour recevoir de l'aide alimentaire dans le district d'Abs de la province de Hajjah le 24 juin. [Essa Ahmed/AFP]

La décision des Houthis d'accepter une supervision d'al-Hodeida par l'ONU alors qu'ils gardent leurs soldats dans le port et la ville montre leur mépris pour les vies civiles et force la main des forces progouvernementales, déclarent des observateurs à Al-Mashareq.

Martin Griffiths, l'envoyé de l'ONU au Yémen, a rencontré le président yéménite Abdrabbo Mansour Hadi mercredi 27 juin à Aden.

Griffiths a rapporté à Hadi que les Houthis (Ansarallah) avaient accepté la supervision internationale du port d'al-Hodeida, tant que leurs combattants pouvaient y rester ; une proposition que Hadi et la coalition arabe ont catégoriquement rejetée, ont signalé les médias locaux.

Le ministre des Affaires étrangères, Khaled Hussein al-Yamani, a déclaré que Hadi salue les efforts de l'envoyé de l'ONU pour des conditions qui permettraient de voir les Houthis, soutenus par l'Iran, se retirer du port et de la ville d'al-Hodeida et aux forces du ministère de l'Intérieur d'entrer dans ces zones et les sécuriser.

L'aide humanitaire et les importations commerciales seraient autorisées à continuer d'arriver dans le port, et les installations et les civils seraient également protégés par ce plan, qui lancerait le processus d'implémentation de la résolution 2216 de l'ONU.

Cette résolution appelle toutes les parties prenantes du conflit, et les Houthis en particulier, à mettre fin aux violences immédiatement et sans condition.

Elle appelle les Houthis à se retirer de toutes les zones capturées pendant le conflit actuel, à remettre les armes prises aux institutions militaires et de sécurité, et à interrompre toutes les actions relevant exclusivement de l'autorité du gouvernement légitime.

Elle impose aussi des sanctions, parmi lesquelles un gel global des avoirs, une interdiction de déplacement et un embargo sur les armes à Abdulmalik al-Houthi, chef des Houthis.

Al-Yamani a appelé les Houthis à quitter toute la province, y compris les ports de Salif et Ras Issa, et à se retirer des institutions de l'État.

Les Houthis gagnent du temps

« Il semble que les Houthis sont dans une situation difficile », a déclaré le politologue Waddah al-Jalil à Al-Mashareq. « Ils ne veulent pas se retirer ou remettre la ville au gouvernement. Ils essaient de gagner du temps ou d'empêcher le gouvernement de reprendre al-Hodeida et son port. »

« Cependant, tous ces choix sont illogiques », a-t-il affirmé. « L'équilibre des puissances militaires sur le terrain à al-Hodeida est en faveur du camp favorable au gouvernement. »

« Une résolution militaire sera la seule solution pour les forces progouvernementales pour reprendre la ville et son port stratégique aux Houthis, qui sont appuyés par l'Iran », a-t-il indiqué. « Cela montre que les Houthis ne se préoccupent pas des vies civiles, car leurs choix vont aggraver la souffrance humaine. »

La proposition des Houthis, transmise à Hadi par l'envoyé de l'ONU, « vise à faire perdre du temps », a-t-il indiqué. « Les Houthis veulent à tout prix rester à al-Hodeida, et ils essaieront donc de gagner du temps jusqu'à ce que les interventions ou les pressions internationales mettent fin d'une façon ou d'une autre aux opérations militaires. »

Après cela, ils pensent pouvoir participer à des négociations politiques où ils pourraient finir par garder les gains qu'ils ont acquis, a ajouté al-Jalil.

Selon Mohammed Anaam, ancien rédacteur d'al-Mithaq, organe de presse du Congrès général du peuple, les Houthis n'abandonneront pas le port sans combattre.

« Ils se fichent des gens, qu'ils veulent garder dans la ville pour les utiliser comme boucliers humains au cas où les forces conjointes décident de libérer la ville par la force », a-t-il expliqué à Al-Mashareq.

« L'objectif des Houthis derrière l'acceptation partielle de l'initiative de l'ONU est de gagner du temps, dans l'espoir de voir apparaître des failles dans les rangs des forces progouvernementales positionnées aux abords d'al-Hodeida », a-t-il conclu.

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Que Dieu établisse la vérité!

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Le gouvernement légitime ne doit pas donner aux Houthis une chance de se regrouper. Le gouvernement légitime ne doit pas tenir compte des résolutions de l'ONU défaillant et trompeur. Comment peut un gouvernement reconnu-internationalement accepter que les Houthis ignorent les résolutions de l'ONU? Ils n'ont appliqué aucune résolution de l'ONU. Il serait honteux que le gouvernement légitime accepte la résolution de la faible ONU; le port et al-Hodeidah doivent être bombardés même s'il y aurait des pertes humaines. Le remède du cancer est l'ablation, même s'il s'agit d'une partie du corps. De même, les Houthis doivent être éliminés quel que soient les sacrifices en vies. Affash n'avait-il pas déclaré qu'il sacrifierait 1 million? Les Houthis n'avaient-ils pas affirmé qu'ils sacrifieraient toute une population? Qu'en est-il du gouvernement légitime? Ils peuvent mourir pour que les gens peuvent rester au Yémen.

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