Économie

Les iraniens sombrent dans la pauvreté alors que le régime alimente les guerres par procuration

Junaid Salman à Beyrouth

La photo montre des iraniens à revenu faible en file d'attente pour recevoir les approvisionnements alimentaires à Téhéran dans le sud. Une grande partie des investissements internes dont l'Iran a besoin pour améliorer son économie est déviée au soutien des guerres étrangères par procuration. [Davoud Ghahrdar/ISNA/AFP]

La photo montre des iraniens à revenu faible en file d'attente pour recevoir les approvisionnements alimentaires à Téhéran dans le sud. Une grande partie des investissements internes dont l'Iran a besoin pour améliorer son économie est déviée au soutien des guerres étrangères par procuration. [Davoud Ghahrdar/ISNA/AFP]

Le régime iranien contribue à l'aggravation des difficultés économiques de son propre peuple en choisissant de soutenir les guerres par procuration à travers la région au lieu d'investir dans son propre pays, ont expliqué des experts à Al-Mashareq.

« L'Iran, comme état, possède de grandes ressources économiques », a affirmé l'économiste Jassim Ajaka à Al-Mashareq. « Cependant, sa réalité révèle une importante privation puisqu'il a besoin d'environ 50 milliards de dollars d'investissements pour stimuler son économie. »

Cependant, « le gouvernement, qui contrôle plus de 80% des industries du pays, s'est mis à dépenser son revenu sur l'armement militaire », a souligné Ajaka.

Le Corps iranien des gardiens de la révolution islamique (CGRI) fournit l'aide financière et militaire aux milices à travers la région , y compris en Syrie, au Yémen, au Liban et en Irak.

Des membres et partisans de la milice libanaise soutenue par l'Iran, Hezbollah, porte le cercueil d'un militant tué dans un combat aux côtés des forces du régime syrien le 18 octobre 2016, dans des funérailles au sud de Beyrouth. Le drapeau iranien est montré au-dessus. [Anwar Amro/AFP]

Des membres et partisans de la milice libanaise soutenue par l'Iran, Hezbollah, porte le cercueil d'un militant tué dans un combat aux côtés des forces du régime syrien le 18 octobre 2016, dans des funérailles au sud de Beyrouth. Le drapeau iranien est montré au-dessus. [Anwar Amro/AFP]

Des hommes de milice Houthis (Ansarallah) soutenue par l'Iran crient des slogans et lèvent leurs armes dans une manifestation en décembre 2015 à Sanaa. [Abdel Rahman/AFP]

Des hommes de milice Houthis (Ansarallah) soutenue par l'Iran crient des slogans et lèvent leurs armes dans une manifestation en décembre 2015 à Sanaa. [Abdel Rahman/AFP]

« L'économie de l'Iran n'est pas d'une taille à lui permettre de couvrir le coût d'un tel armement massif », poursuit-il, notant qu'il « continue de souffrir de l'inflation et d'une économie faible qui dépend de l'aide étrangère ».

Les sociétés et investisseurs étrangers hésitent à s'aventurer dans le marché iranien, cependant, dit-il, notant que l'économie dépend beaucoup des initiatives nationales plus que les investissements étrangers.

La récession économique a atteint le sommet en 2012 et 2013, explique-t-il, ajoutant que cela a poussé le régime à signer l'accord de novembre 2013 pour geler son programme nucléaire dans une tentative de réactiver les investissements étrangers.

Malgré cela, les investissements étrangers ne viendront pas en Iran de crainte que les bénéfices finiront par promouvoir l'agenda régional du CGRI, poursuit Ajaka.

'Sphère d'hégémonie'

« La politique de l'Iran au Moyen-Orient est motivée par ses intérêts pétroliers, il s'emploie pour imposer son hégémonie sur les zones clé à cause du besoin stratégique pour la survie et la continuité de son économie », a expliqué le professeur de relations internationales à l'Université américaine libanaise Imad Salamey.

L'Iran regarde avec méfiance le retrait de la Syrie , avec tout son emplacement géographique stratégique, du sphère de son hégémonie, puisque cela placerait la Syrie dans une autre sphère d'intérêts, a-t-il signalé à Al-Mashareq.

« L'Iran veut établir sa présence dans des zones témoignant de conflits sectaires et négocier avec d'autres à travers de forts mandataires , comme au Liban, le Yémen, l'Irak et la Syrie », dit-il.

« Le Liban représente pour l'Iran un centre clé de pouvoir vu la présence d'une grande secte qui l'appuie politiquement et idéologiquement », poursuit-il.

Cela explique le grand investissement de l'Iran dans le Hezbollah et son utilisation du groupe pour contrôler le gouvernement libanais , a-t-il souligné, notant que le régime iranien utilise le Liban comme « rampe de lancement militaire pour envoyer les combattants en Syrie ».

Pour cette raison, l'Iran, malgré ses difficultés économiques augmente continuellement ses dépenses pour aider les forces qui lui sont affiliées dans la région et ne renoncera à aucun gain militaire qu'il a réalisé dans ce sens, a confié Salamey.

Perspective économique sombre

Le manque d'investissement à crée « une catastrophe dans le secteur industriel », a annoncé le ministre de l'industrie Mohammad Reza Nematzadeh au parlement en juin, faisant référence à un déclin dans le secteur industriel et minière qui a commencé en 2012.

L'Iran s'est classé 106 sur 129 pays selon l'indice de prospérité Legatum, dit-il, « ce qui démontre l'existence d'un problème ».

« Il y a des indicateurs mondiaux pour les pays industrialisés émergents, et actuellement nous sommes incapables de les réaliser », dit-il, notant que le taux de croissance en 2015 était au dessous de 1%.

S'adressant au parlement en janvier, le président iranien Hassan Rouhani a affirmé qu'entre 30 milliards et 50 milliards de dollars en capital étranger sont nécessaires pour que le développement atteigne une cible de croissance annuelle de 8%.

D'après le ministre de l'intérieur Abdolreza Rahmani Fazli, les sources de revenus internes du pays ne sont pas suffisantes pour atteindre un taux de croissance de 8%.

« Les revenus actuels peuvent réaliser un taux de croissance seulement de 1,5 à 3% », a-t-il expliqué. « Avec ce taux de croissance, le chômage doublera, ainsi que l'inflation à court terme. Nous avons besoin d'investissements étrangers. »

Le nombre de chômeurs en Iran a atteint 3,5 millions, poursuit-il, ou plus de 11% de la population active.

Le peuple iranien souffre

« La situation de l'Iran est similaire à celle du Venezuela du fait qu'il a de grandes ressources économiques mais aussi une économie lamentable qui cause la souffrance à son peuple », a précisé Antoine Farah, éditeur économique au journal libanais Al-Joumhouria.

« L'Iran s'est classé deuxième au monde en termes de réserves de gaz naturel et possède 9% de réserves pétrolières mondiales», a-t-il relaté à Al-Mashareq.

Le peuple iranien espérait un changement dans l'ouverture vers le monde, a ajouté Farah, ce qui aurait pu avoir un impact positif sur la consommation nationale.

Cependant, leur optimisme a été mal placé puisqu'il est devenu clair que « la politique iranienne n'a pas changé et les dirigeants du pays continuent à poursuivre leurs plans expansionnistes », a-t-il souligné.

La preuve la plus évidente de cela, poursuit-il, est que 30% des dépenses du gouvernement vont toujours au soutien de certaines d'associations qui sont très connues pour le financement de « la promotion et l'export de la révolution ».

« Cela a un effet adverse sur les conditions de vie de la population », a-t-il affirmé.

« La déception qui envahit les esprits des gens les contraint à exprimer une certaine protestation sur les conditions de vie, alors que les dirigeants politiques poursuivent leurs dépenses militaires et politiques au Yémen, en Irak, en Syrie et au Liban », conclut Farah.

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3 COMMENTAIRE (S)

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Michel Aoun réussira-t-il à empêcher l'exportation de milices armées iraniennes du Liban vers des pays arabes ? Le Yémen est tombé en morceaux, et les milices armées, y compris les milices houthis pro-Iran, les groupes armés affiliés au président sortant Ali Abdoullah Saleh et sa famille, al-Qaïda et les gardes de la famille doivent être liquidés. Les restes d'al-Houthi et de la famille Saleh à Sa’ada, Sanaa, Omran, Dhamar, al-Mahwit et Rima doivent être retirés, et les milliards qui ont été volés et cachés dans des tunnels dans ces zones doivent être recherchés.

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En plus de ses capacités à produire la nourriture nécessaire à sa propre consommation, l'Iran est aussi capable de produire de la nourriture nécessaire à d'autres pays. Personne en Iran n'a faim, et les gens y vivent bien entre eux. Mon honorable frère et mon honorable sœur ! L'Iran est trop évolué pour croire en vos pratiques minables et dépassées ! Alors oubliez-les.

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Ceci est pour apaiser ma conscience devant Allah, son prophète et le peuple iranien. À l'hypocrite et illégitime leadership iranien, je dis que vous n'avez apporté, par vos aventures folles, que la pauvreté, la privation, la famine, la maladie, le sous-développement, la destruction et les guerres sectaires sans fin pour le peuple iranien et les autres peuples de la région. Maudits soient Al Saoud et les enturbannés en Iran qui ont mis l'oumma musulmane entre le marteau et l'enclume pour protéger les intérêts sionistes.

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