Le gouvernement libanais a approuvé le premier budget de l'Etat en 12 ans le 27 mars, en envoyant le projet au parlement pour ratification finale.
Malgré les retards prévus dans son approbation, en raison de la suspension des activités parlementaires par le président Michel Aoun le mercredi 12 avril, le budget est un pas dans la bonne direction pour le Liban, disent les experts à Al-Mashareq.
C'est parce que l'Etat et ses institutions fonctionnent sans budget de travail depuis 2005, ce qui a causé des problèmes en raison d'un manque d'orientation et de surveillance et a affecté la capacité du Liban à attirer des investissements.
"L'adoption du budget de l'Etat est l'une des questions les plus importantes qui ont présenté ces dernières années un défi pour les Libanais et les gouvernements consécutifs", a déclaré le ministre des finances Ali Hassan Khalil lors de la conférence de presse du 30 mars durant laquelle il a annoncé le projet de budget.
Le budget vise à réduire le déficit à 8,7% de la production nationale en 2017 par rapport à 9,3% en 2016, a-t-il déclaré, et prévoit des dépenses de 23,67 milliards de livres libanaises (15,7 milliards de dollars) et des revenus de 16,38 milliards de livres (11 milliards de dollars).
La croissance devrait atteindre 2%, a-t-il précisé, un taux "qui est encore limité et nécessite une série de mesures pour le stimuler ou l'améliorer".
Les dépenses d'investissement devraient augmenter par rapport aux niveaux de l'année dernière, a-t-il ajouté, et atteindront environ 11 milliards de livres (7,3 millions de dollars) en 2017.
Légitimiser les dépenses
L'adoption du budget de 2017 légitimera les dépenses et les recettes de l'Etat, a déclaré l'économiste en chef de banque Audi et le responsable de la recherches Marwan Barakat.
C'est la demande des institutions financières et monétaires mondiales, qui ont appelé à une administration législative économique au Liban, a-t-il déclaré à Al-Mashareq.
L'adoption d'un budget de l'Etat est une étape importante, a-t-il indiqué, d'autant plus qu'il est lié à une réduction à 8,7% du déficit budgétaire qui représentait auparavant 9,3% en raison des dépenses d'austérité.
Il a un impacte positif sur le réseau financier public et peut influer positivement l'évaluation des institutions internationales de notation financière, a-t-il ajouté.
Selon Barakat, le budget aurait été plus important s'il avait été accompagné d'une vision économique pour l'avenir du Liban.
"Dans cette période, nous devons accélérer la croissance après les faibles niveaux de croissance enregistrés au cours des six dernières années, qui n'ont pas dépassé 1,8%, alors que nous avons besoin d'une croissance modérée de 4% et plus", a-t-il déclaré.
Rétablissement de l'ordre financier
L'adoption par le cabinet du budget de 2017 "est positive en soi, et indique le retour de l'ordre financier à l'Etat", a affirmé l'économiste Ghazi Wazni.
Cela signifierait la fin des violations constitutionnelles et juridiques des dépenses, en plus du contrôle du déficit financier , a-t-il déclaré à Al-Mashareq.
L'adoption par le cabinet du projet de budget envoie des "signaux positifs au monde extérieur et aux institutions internationales de notation financière", a-t-il précisé.
"Le budget ne contient pas de nouvelles taxes", a-t-il précisé, ce qui devrait accélérer le processus d'approbation.
L'approbation par le cabinet du budget de 2017 est positive en soi, a déclaré Antoine Farah, éditeur économique au quotidien libanais Al-Joumhouria.
Sa réduction du déficit de l'Etat des niveaux de 2016 est également une bonne chose, a-t-il dit.
"La réduction du déficit est due à la réduction de 20% des dotations de consommables dans tous les ministères et à la réduction des dotations d'équipement de 25%, ce qui a permis d'économiser environ 130 millions de dollars", a-t-il précisé
De plus, a-t-il dit, les bénéfices de la banque en raison de l'ingénierie financière de la Banque centrale ont contribué à une augmentation des revenus de l'Etat, tandis que la réglementation des subventions et des prêts a également contribué au contrôle des déchets.
Le ministre des finances a également parlé d'un plan financier pour 2020, a déclaré Farah, qui sera présenté au cabinet dans un délai de deux mois.
Cela réduira le déficit de 3,5 milliards de dollars en trois ans, «ce qui est un grand chiffre», a-t-il annoncé, même si on n'a pas encore révélé comment cela sera réalisé.