La campagne de « pression maximale » des États-Unis a réussi à empêcher l'Iran de faire des progrès significatifs dans ses programmes de développement nucléaire et de missiles, qu'il pourraient utiliser pour menacer la région, ont déclaré des observateurs à Al-Mashareq.
Bien que les responsables iraniens affirment que la République islamique n'utilise ses capacités de missiles qu'à des fins défensives, toute leur rhétorique vient contredire leurs affirmations.
« Nous utiliserons nos missiles pour aider nos amis », a affirmé le président iranien Hassan Rohani le 20 août, lors de la cérémonie d'inauguration du nouveau missile « Haj Qassem », d'une portée de 1 400 kilomètres.
« Haj Qassem » est le nom de Qassem Soleimani, commandant de la Force al-Qods du Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI), tué par un raid aérien américain le 3 janvier.
L'homonyme du missile est globalement considéré comme responsable de l'organisation et de l'armement de groupes activistes chiites dans la région, notamment la Kataeb Hezbollah en Irak, qui a ciblé à plusieurs reprises les forces de la coalition en Irak et dans la Zone verte de Bagdad.
Le programme iranien de missiles représente une « menace à long terme »
Des responsables iraniens se sont vantés à plusieurs reprises que Téhéran peut frapper n'importe quelle cible dans un rayon de 2 000 kilomètres autour de son territoire. Bien que Téhéran le nie, les experts et les médias occidentaux ont déclaré que certains des missiles iraniens, y compris le « Sejjil », pourraient atteindre les frontières de certains pays européens alliés à l'OTAN.
Le chercheur Amir Toumaj, qui vit aux États-Unis, a déclaré à Al-Mashareq : « Le programme de missiles de la République islamique représente une menace à long terme pour l'Europe, alors que l'Iran poursuit son programme de missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) ».
Des observateurs ont déclaré que la campagne américaine de « pression maximale » a également ralenti de manière significative la capacité de l'Iran à devenir un État « pouvant disposer d'armes nucléaires » . L'obtention d'armes nucléaires donnerait à l'Iran les coudées franches pour poursuivre son expansionnisme et son hégémonie régionale, ont-ils affirmé.
« Les sanctions américaines n'ont peut-être pas complètement arrêté les programmes nucléaires et de missiles de l'Iran », a concédé l'analyste américain Mohsen Hoseyni, « mais elles les ont ralentis grâce à leur impact financier ».
« Aucun pays ne va faire de faveurs à l'Iran », a affirmé Hoseyni à Al-Mashareq. « D'autres pays [comme la Russie ou la Chine] ne donneront à l'Iran des missiles et des technologies nucléaires que s'il peut les payer, ce qu'il n'est pas en mesure de faire », a-t-il déclaré, soulignant le succès des sanctions américaines dans le cadre d'une campagne de pressions plus vaste.
Les données publiées montrent que suite au durcissement des sanctions américaines, le PIB de l'Iran a reculé de 13 % et ses dépenses militaires de 2 % entre 2018 et 2020.
« Génocide en Syrie »
Le régime iranien a déclaré ouvertement qu'il continuait à armer les groupes terroristes dans la région. Le porte-parole militaire de l'Iran, Abolfazl Shekarchi, a annoncé le 22 septembre que la République islamique avait partagé des technologies et de l'expertise en matière de missiles avec les Yéménites.
Cette révélation détruit l'affirmation de longue date de Téhéran selon laquelle il ne fournit qu'un « soutien consultatif » aux Houthis.
« Il n'y a pas de fours avec des cheminées », a déclaré le journaliste américain Shahin Mohammadi, faisant référence aux camps de la mort nazis de la Seconde Guerre mondiale. Mais, a-t-il ajouté, « cela ne signifie pas que ce que l'Iran fait dans la région ne constitue pas une violation des droits de l'homme ».
Se référant à l'intervention depuis plusieurs années de l'Iran en Syrie pour soutenir le régime du président syrien Bachar el-Assad, Mohammadi a déclaré à Al-Mashareq : « Pour protéger el-Assad, la CGRI a entraîné ses forces [militaires] et les a exhortées à attaquer les manifestants pacifiques ».
Le CGRI a également « participé aux massacres [de l'armée syrienne], y compris les attaques chimiques, et à l'utilisation de bombes barils contre les civils syriens », a-t-il rapporté. « Ce que les commandants du CGRI ont fait en Syrie équivaut à un génocide. »