Plus de 90.000 personnes ont été déplacées dans la province de Marib depuis janvier suite aux violents combats entre les forces du gouvernement yéménites et les Houthis (Ansarallah) soutenus par l'Iran, a annoncé l'ONU mardi 6 octobre.
Les Houthis se sont emparés de Sanaa, située à 120 kilomètres, depuis 2014, et mènent une campagne féroce pour conquérir Marib -- le dernier bastion du gouvernement dans le nord.
L'escalade des combats a poussé de plus en plus de familles loin de leurs maisons, et menace maintenant 140 camps dans la province.
Après des années de combats, certaines sources estiment le nombre de déplacés à Marib à un million.
« Les combats meurtriers entrent dans leur dixième mois dans le Nord-Est du Yémen, où plus de 90.000 personnes ont été déplacées, vers ou à l'intérieur du gouvernorat de Marib, depuis janvier », a indiqué l'Office international des migrations dans un communiqué.
« C'est plus de la moitié des déplacements liés au conflit cette année au Yémen», a ajouté cette agence des Nations unies. « Et la situation va empirer».
La cheffe de la mission au Yémen, Christa Rottensteiner, a affirmé que de l'OIM était « très préoccupée » car les combats se rapprochent de zones densément peuplées de civils.
« Nous espérons qu'une solution pacifique pourra être trouvée rapidement afin d'empêcher une crise liée à des déplacements massifs», a-t-elle confié. « Des centaines de milliers de personnes pourraient être forcées de fuir, certaines pour la deuxième, troisième ou même quatrième fois».
Jusqu'au début de 2020, la ville de Marib avait été épargnée le pire du conflit, notamment à cause de ses réserves stratégiquement importantes de pétrole et gaz, et en raison de sa localisation près de la frontière avec la puissance régionale, l'Arabie saoudite.
Elle est devenue un refuge pour beaucoup les premières années de la guerre de cinq ans, accueillant ceux qui espéraient faire un nouveau début, mais la stabilité relative a disparu et les résidents sont dans la ligne de tir alors que les deux côtés se battent pour le contrôle.
Rottensteiner a mis en garde que sans résolution, « de nombreuses zones pourraient devenir inaccessibles aux organisations humanitaires, ce qui signifie que les communautés vulnérables seraient laissées sans le soutien le plus élémentaire ».