Terrorisme

Les violences des Houthis déclenchent une nouvelle vague de déplacements

Nabil Abdoullah al-Tamimi à Aden

Des enfants yéménites devant une tente dans un camp de déplacés improvisé de la région de Nahm, à l'ouest de la ville de Marib, le 8 mai 2016. [Abdoullah al-Qadry/AFP]

Des enfants yéménites devant une tente dans un camp de déplacés improvisé de la région de Nahm, à l'ouest de la ville de Marib, le 8 mai 2016. [Abdoullah al-Qadry/AFP]

Les récentes attaques des Houthis soutenus par l'Iran contre le camp de déplacés d'al-Khaneq dans le district de Nahm de la province de Sanaa et un camp du district de Majzar à Marib ont entraîné le déplacement de 1850 familles, ont déclaré des responsables yéménites.

Les Houthis (Ansarallah) ont bombardé ces camps dimanche 26 janvier lors d'affrontements avec les forces yéménites sur les fronts de Nahm, Sirwah et al-Jawf qui ont éclaté la semaine dernière.

De nombreuses familles qui ont fui vers la région de Marib « vivent à l'air libre et manquent des produits de première nécessité », a fait savoir à Al-Mashareq le colonel Abdoullah al-Shandaqi, porte-parole du 7e district militaire.

Le ciblage des camps de déplacés par les Houthis a aggravé la souffrance des civils, a-t-il indiqué, et a également augmenté le fardeau du gouvernement légitime et des organisations humanitaires.

« Certaines de ces familles ont trouvé refuge chez des proches dans la ville de Marib, mais la majorité d'entre elles vivent à l'extérieur et attendent de l'aide dans des conditions hivernales qui exacerbent leurs souffrances », a rapporté al-Shandaqi.

Depuis l'escalade des combats le 19 janvier dans les provinces de Marib, Sanaa et al-Jawf, 1345 ménages nouvellement déplacés (9415 individus) ont été identifiés, a fait savoir le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) le 30 janvier.

La nouvelle vague de déplacement est d'ores et déjà en cours, a indiqué l'organisation, alors que les combats se poursuivent.

Le 28 janvier, la Coalition de Sanaa pour l'aide et le développement a rapporté que plus de 1350 familles déplacées dans le camp d'al-Khaneq avaient été obligées d'aller dans des camps situés à proximité de la ville de Marib pour échapper aux bombardements des Houthis.

Cinq cent autres familles ont été déplacées de villages et de camps du district de Majzar dans le nord-est de Marib par les bombardements d'artillerie des Houthis, a précisé la coalition.

Dans une déclaration diffusée par les médias yéménites, la coalition arabe a demandé aux organisations locales et internationales d'aider les nouveaux déplacés.

Des centaines de familles dorment à même le sol dans les camps de déplacés, parce qu'elles n'ont pas accès à des tentes, a-t-elle déclaré.

L'autorité locale de la province de Sanaa a condamné les Houthis pour le bombardement des zones proches des lignes de front, parmi lesquelles al-Khaneq, déclarant que le camp avait été attaqué alors qu'il se trouve à plus de 50 kilomètres des zones de combat.

L'autorité a demandé aux organisations humanitaires d'aider rapidement les déplacés internes (DI) dans ces régions.

Aggravation de la crise des déplacements

La crise des déplacements s'aggrave dans tous les domaines, a déclaré à Al-Mashareq le vice-ministre des droits de l'homme Nabil Abdoul Hafeez.

« Chaque fois que nous disons que les conditions deviennent favorables au retour des DI dans leurs villes et villages, nous assistons à de nouvelles vagues de déplacement », a-t-il indiqué.

La population déplacée doit faire face à des conditions de vie difficiles, a-t-il rapporté, et manque même des produits et des services les plus élémentaires.

La situation dans les zones où les DI se sont réfugiés exige l'intervention totale d'organisations humanitaires internationales pour faciliter l'acheminement de l'aide et pour mettre en place de nouveaux camps éloignés des zones de combats, a-t-il affirmé.

Le ministère des droits de l'homme est préoccupé par le fait que les Houthis « prennent délibérément pour cible les zones résidentielles » dans leurs opérations militaires, a fait savoir Abdoul Hafeez.

« Les Houthis soutenus par l'Iran utilisent les civils comme boucliers humains et utilisent parfois ces zones résidentielles comme tremplins pour leurs attaques », a-t-il ajouté.

Les familles déplacées des camps d'al-Khaneq et de Majzar et des zones proches des combats sont maintenant en danger, car elles manquent des produits de première nécessité et la saison hivernale se fait pleinement sentir, a indiqué l'économiste Abdoul Aziz Thabet à Al-Mashareq.

Il a appelé les organisations humanitaires et les autorités de Marib et de Sanaa à agir rapidement et à apporter une aide aux DI jusqu'à ce que l'aide fournie par les organisations internationales puisse leur parvenir.

Thabet a exprimé son étonnement de voir les Houthis cibler ces camps, et a appelé les Nations unies à agir rapidement pour aider les déplacés et à faire pression sur les Houthis pour qu'ils cessent de cibler les civils.

Aimez-vous cet article?

0 COMMENTAIRE (S)

Politique Commentaire * INDIQUE CHAMP NÉCESSAIRE 1500 / 1500