Politique

Le désarmement du Hezbollah débloquerait l'aide pour le Liban

Nohad Topalian à Beyrouth

Des Libanais regardent le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, lors d'un discours télévisé, dans un café de la banlieue sud de Beyrouth le 30 août. [Anwar Amro/AFP]

Des Libanais regardent le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, lors d'un discours télévisé, dans un café de la banlieue sud de Beyrouth le 30 août. [Anwar Amro/AFP]

Les États-Unis sont prêts à aider le Liban en crise, ont annoncé de hauts responsables, mais pour recevoir de l'aide, le Liban doit appliquer les Résolutions 1559, 1680 et 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui prévoient le désarmement du Hezbollah.

Le Liban, qui traverse sa pire crise économique depuis des décennies, est confronté à une pénurie de dollars, une inflation croissante et la dévaluation de sa monnaie nationale, qui a perdu plus de la moitié de sa valeur au cours des derniers mois.

Ces turbulences économiques ont été exacerbées par l'explosion survenue dans le port de Beyrouth le 4 août, qui a causé d'énormes pertes financières.

Au bord de l'effondrement, le Liban attend une aide financière majeure, et la communauté internationale s'est dite prête à aider le Liban, à condition que de véritables réformes soient mises en œuvre et que l'influence du Hezbollah soit contenue.

En août, David Schenker, secrétaire d'État adjoint américain aux Affaires du Proche-Orient, a appelé à la formation d'un « gouvernement qui s'engage à la réforme, à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la dissociation ».

Début septembre, le secrétaire d'État Mike Pompeo avait appelé les responsables libanais à lancer de profondes réformes et à désarmer le Hezbollah.

Principal obstacle à l'aide pour le Liban

« Les récents événements ont montré que le Hezbollah est le principal obstacle à la sortie du Liban de ses crises financières », a affirmé l'analyste politique Elias al-Zoghbi à Al-Mashareq.

« Cela se voit également à travers les conditions difficiles qu'il a fixées pour la formation d'un nouveau gouvernement », a-t-il déclaré. « Le Hezbollah représente un réel danger pour l'avenir du pays, étant donné qu'il a pris le contrôle d'un gouvernement légitime ».

Le Hezbollah cherche à faire du gouvernement libanais un instrument du régime iranien, a-t-il ajouté, soulignant que « le parti représente un danger pour le Liban sur le plan politique, stratégique et économique ».

Tant qu'il aura une influence sur le gouvernement libanais, a déclaré al-Zoghbi, « les États-Unis ne fourniront aucune aide au Liban et ne permettront pas à la communauté internationale de lui fournir des fonds ».

Il a rappelé que la Résolution 1559 de septembre 2004 du Conseil de sécurité des Nations unies appelait à la dissolution et au désarmement de toutes les milices libanaises. La Résolution 1680 de mai 2006 exigeait quant à elle la mise en œuvre des principes de cette Résolution 1559.

Parmi d'autres dispositions, la Résolution 1701 d'août 2006 appelait à un arrêt complet des hostilités au Liban et au désarmement de tous les groupes.

« Les Libanais paient le prix »

Selon l'expert en stratégie Maroun Hitti, officier militaire libanais à la retraite, la racine du problème est que le Hezbollah est « une filiale de l'Iran au Liban ».

« Les États-Unis ont pris une bonne décision en liant l'aide à la mise en œuvre des résolutions des Nations unies », a-t-il déclaré à Al-Mashareq.

« Le gouvernement libanais devrait couper les liens avec le Hezbollah et le délégitimer », a-t-il affirmé. « Cela ouvrirait la voie aux réformes et à l'aide américaine et internationale. »

« Le public libanais, qui paie le prix des actions du Hezbollah, accepterait des sanctions et même la famine si cela les aidait à se débarrasser du parti qui suce leur sang », a-t-il indiqué.

Le peuple libanais a été soumis au « contrôle du Hezbollah sur les décisions sécuritaires, militaires et stratégiques du pays », a rapporté à Al-Mashareq le dissident et analyste politique chiite Ali al-Amin.

« Il lui est de ce fait impossible de se détacher du Hezbollah et de remplir les conditions pour recevoir de l'aide », a-t-il poursuivi.

« Le Hezbollah place le Liban sous l'égide du Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) », a-t-il ajouté. « Il refuse de renoncer à son contrôle, parce qu'il considère que les armes sont l'essence même de son existence. »

« Le Liban est aujourd'hui dans une course entre l'effondrement que nous voyons et un sauvetage qui impose une révision complète et un changement global », a-t-il déclaré.

Les États-Unis ont exigé un gouvernement qui exclue le Hezbollah et mènera des réformes, a rapporté al-Amin.

En attendant, il n'est pas certain que l'initiative française visant à former rapidement un gouvernement pour sortir le Liban de la crise sera couronnée de succès, a-t-il conclu, « ce qui signifie que nous entrons dans une zone inconnue ».

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2 COMMENTAIRE (S)

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Salutations au symbole de la résistance, le grand héro et moudjahid Hassan Nasrallah! A ceux qui veulent que le Hezbollah soit désarmé, bien. A al-Sayyid Hassan Nasrallah, donnez-leur les armes. Mais, vous savez comment leur donner ces armes et pour les utiliser pour tirer sur l’entité sioniste. Que Dieu vous donne la victoire, ô hommes libres de cette patrie !

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L’Amérique ne se soucie pas d’aider le peuple ou le gouvernement libanais ; il ne se soucie que de dominer tous les pays du monde. Il se soucie également du bloc # 9. L'Amérique est un pur mal. Nous ne voulons aucune aide du plus grand Satan, c'est-à-dire l'Amérique, ou de tout autre pays contrôlé par l'Amérique. Amérique, laissez-nous tranquilles et allez au diable. Nous savons comment vivre. Nous ne voulons rien de vous. Vous pouvez mourir de votre colère!

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