Environnement

Un ministre yéménite accuse les Houthis d’entraver l’accès des experts de l’ONU au Safer

Nabil Abdoullah al-Tamimi à Aden

Une photo prise le 26 septembre 2019 montre le pétrolier Rudeef GNA, battant pavillon yéménite, coulant au large d’Aden. [Saleh al-Obeidi/AFP]

Une photo prise le 26 septembre 2019 montre le pétrolier Rudeef GNA, battant pavillon yéménite, coulant au large d’Aden. [Saleh al-Obeidi/AFP]

Dimanche 23 août, le ministre yéménite des Affaires étrangères, Mohammed al-Hadhrami, a accusé les Houthis (Ansarallah) soutenus par l’Iran de tout faire pour imposer des conditions supplémentaires aux experts de l’ONU qui veulent accéder au terminal Safer qui rouille.

Le terminal flottant de stockage et de déchargement (FSO) Safer, amarré au large de Ras Isa sur la mer Rouge, contient environ 1,14 million de barils de pétrole brut, et n’a fait l’objet d’aucune maintenance depuis 2015. C’est une catastrophe écologique en suspens.

Les Houthis ont été accusés d’utiliser la menace d’une catastrophe pour s’assurer le contrôle du pétrole brut d’une valeur de quelque 40 millions de dollars stocké à bord du terminal.

Al-Hadhrami a souligné la gravité de la situation, le dernier d’une série d’avertissements, lors d’une réunion avec Christian Testot, ambassadeur de France au Yémen.

Le 14 août, le secrétaire général des Nations unies a demandé aux Houthis de lever tous les obstacles et de laisser les experts techniques des Nations unies « accéder sans condition » au Safer « sans délai » afin de procéder à des réparations d’urgence.

Le 15 août, le responsable houthi Hisham Sharaf Abdallah a déclaré que le litige portait désormais sur le processus de réparation du pétrolier, et a insisté pour qu’une équipe d’inspection de l’ONU évalue et répare le navire en une seule visite.

« Nous voulons avoir une évaluation et que le travail commence immédiatement », a déclaré Sharaf à l’AFP. « Certaines équipes onusiennes prennent beaucoup de temps et nous ne voulons pas cela. »

Les Houthis, qui ont accusé les Nations unies de partialité envers le gouvernement internationalement reconnu du Yémen, exigent également qu’un pays tiers, peut-être la Suède ou l’Allemagne, supervise le processus.

Un accès urgent est nécessaire

Les Nations unies indiquent qu'elles doivent d’abord évaluer le problème et procéder à des réparations immédiates, puis décider des travaux supplémentaires nécessaires et des équipements et ressources requis.

Dans un briefing du 18 août au Conseil de sécurité des Nations unies, le sous-secrétaire général aux affaires humanitaires et coordinateur adjoint des secours d’urgence, Ramesh Rajasingham, a déclaré que les efforts pour accélérer l’accès au Safer étaient en cours.

« Les explosions tragiques à Beyrouth au début du mois soulignent l’urgence de résoudre la menace du Safer », a-t-il déclaré, notant que la récente marée noire à Maurice « rend cela encore plus évident ».

Les Houthis ont délivré des permis au personnel de la mission de l’ONU pour se rendre au Yémen le 16 août, a-t-il indiqué, suite à une demande officielle faite le 14 juillet.

« Lors de la remise des permis de voyage, [les Houthis] ont également envoyé une liste détaillée des équipements et du matériel qu’ils veulent que l’équipe apporte, ainsi que les réparations spécifiques qu’ils attendent de cette équipe », a-t-il fait savoir.

« Nous partageons tous l’objectif d’empêcher une catastrophe majeure venant du Safer, et les Nations unies restent désireuse d’apporter leur aide », a déclaré Rajasingham.

Il a noté que les experts de l’ONU examinent actuellement la dernière demande des Houthis « pour en confirmer la faisabilité, ainsi que toute implication pour le calendrier de la mission ».

« Notre priorité immédiate est de nous déployer sur le site le plus rapidement possible afin de procéder à l’évaluation technique, qui fournira des preuves impartiales pour la suite des opérations », a-t-il souligné.

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