Le gouvernement libanais a approuvé le 14 juillet un plan « préliminaire » pour le retour des réfugiés syriens dans leur pays.
Ce plan a été élaboré et sera mis en œuvre par le ministère des Affaires sociales.
Il défend le droit des réfugiés à retourner dans leur pays et souligne la nécessité d’une coordination avec la partie syrienne pour assurer le bon déroulement du retour. Il souligne également la nécessité de créer un filet de sécurité sociale pour eux.
Il n’existe pas de calendrier pour la mise en œuvre du plan, qui n’a jusqu’à présent été approuvé que par la partie libanaise.
Le plan « respecte les normes internationales »
Assem Abi Ali, superviseur général du Plan de réponse à la crise du Liban qui a travaillé à l’élaboration de ce nouveau plan de retour, a indiqué à Al-Mashareq que la crise des réfugiés syriens au Liban a commencé il y a neuf ans, lorsque quelque 1,5 million de Syriens sont entrés dans le pays.
Abi Ali a déclaré que ee plan « respecte les normes internationales et les règlements sur les droits de l’homme. Il offre des solutions pour le retour des réfugiés syriens dans la dignité, et garantit leur sécurité ».
Il prend en considération trois aspects : le premier précise le rôle du gouvernement libanais, qui doit inciter les réfugiés à rentrer, tant que leur sécurité est assurée, et faciliter le processus de leur retour.
Le deuxième aspect est la coordination avec la partie syrienne par le biais d’une commission conjointe dans laquelle les organisations internationales sont également représentées.
Le troisième aspect du plan tient compte du rôle de la communauté internationale. Il prévoit que celle-ci parraine et surveille le processus, en coordination avec le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
Abi Ali a fait savoir que son ministère « se coordonne avec le HCR de manière générale et ne discute pas des détails ». Cependant, a-t-il déclaré, « nous espérons qu’il adoptera notre plan pour résoudre cette crise en renvoyant les réfugiés d’une manière qui préserve notre droit constitutionnel à la non-réinstallation et à la non-assimilation [des réfugiés] ».
« Avec un retard de neuf ans, ce plan introduit une série de mesures qui sont méthodiquement asymétriques », a déclaré à Al-Mashareq l’expert en politique publique et en réfugiés Ziad al-Sayegh.
Il a souligné la nécessité du soutien de la communauté mondiale et des Nations unies pour faciliter le retour de 300 000 réfugiés syriens à al-Qusayr, dans l’ouest d’al-Qalamoun et à al-Zabadani.
Il a également insisté sur leur rôle pour apporter aux réfugiés des garanties de sécurité, économiques et sociales en prévision de leur retour.
Dalal Harb, porte-parole du HCR, a déclaré à Al-Mashareq qu’il « est encore prématuré de commenter le contenu de ce plan, si ce n’est qu’il contient bien de nombreuses références clés aux normes internationales en matière de droits de l’homme, en particulier le principe du retour non obligatoire ».
Il souligne également la nécessité de « respecter le principe de sécurité et de coopérer avec les Nations unies », a-t-elle déclaré.
Elle a cependant ajouté que ce plan « doit encore être discuté en substance, et [que] les détails doivent encore en être finalisés par un processus interministériel en coopération avec la communauté internationale ».
Harb a indiqué que le comité travaillera en étroite collaboration avec les autorités compétentes sur le plan « pour fournir des conseils basés sur notre expérience dans d’autres pays et selon les normes internationales ».
Le plan de retour divise les réfugiés
Les réfugiés syriens ont des opinions divergentes sur le plan de retour, certains le soutenant tandis que d’autres le rejettent. Certains expriment également des doutes sur le régime syrien et s’interrogent sur le point de savoir s’il respectera les conditions du plan pour faciliter ces retours dans des conditions décentes et sûres.
Ammar al-Daheem, un réfugié syrien de la campagne d’Homs qui s’est installé dans la vallée de la Bekaa, a indiqué avoir lu certaines parties du plan, mais que « rien n’est clair du point de vue syrien, car il s’agit d’un plan entièrement libanais ».
« Chaque [réfugié] est désireux de revenir dans son pays, et cela est vrai pour moi, ma famille et nos trois enfants, en particulier au vu de l’aggravation de la crise économique au Liban », a-t-il déclaré à Al-Mashareq.
« Le Liban a mis au point un plan pour nous faire repartir après nous avoir accueillis, ce dont nous sommes reconnaissants. Mais nous ne connaissons pas la position de la Syrie, ni aucune initiative visant à nous fournir un filet de sécurité, comme la construction d’abris et la mise en place d’infrastructures », a-t-il poursuivi.
Maryam Nassar, une réfugiée syrienne originaire d’al-Zabadani qui vit elle aussi actuellement dans la Bekaa, a salué ce plan, car il garantit un retour en toute sécurité pour les réfugiés et comprend des clauses pour une coopération entre le Liban et la Syrie, a-t-elle confié à Al-Mashareq.
« J’espère que le plan sera mis en œuvre et qu’il sera supervisé par des organisations internationales, afin que je puisse être sûre que mes cinq enfants soient protégés », a-t-elle déclaré.
Nous espérons voir cela le plus tôt que possible. Que Dieu vous récompense!
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