Réfugiés

Le Liban examine des solutions pour le retour des réfugiés syriens

Nohad Topalian à Beyrouth

Les responsables libanais discutent des solutions pratiques à la crise des réfugiés syriens lors de la conférence "Les syriens déplacés, la route de retour" à Beyrouth. [Nohad Topalian/Al-Mashareq]

Les responsables libanais discutent des solutions pratiques à la crise des réfugiés syriens lors de la conférence "Les syriens déplacés, la route de retour" à Beyrouth. [Nohad Topalian/Al-Mashareq]

Les participants à une conférence tenue à Beyrouth ont discuté des répercussions du flux des réfugiés syriens au Liban et ont appelé le gouvernement à élaborer un plan national clair pour faire face à la crise et faciliter leur éventuel retour.

De hauts responsables libanais et internationaux, dont des représentants de l'ONU, ont participé à la conférence « Syriens déplacés, la route de retour », tenue le 8 et 9 septembre et organisée par la Ligue Maronite à Beyrouth.

La conférence a été tenue à la lumière du fait que le Liban abrite 1.1 millions de réfugiés avec le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) et environ 500 000 autres qui ne sont pas enregistrés.

Droit de retour

Tout plan visant à traiter la crise doit inclure des dispositions pour le retour éventuel sans danger des réfugiés à leur pays d'origine, ont indiqué les responsables, appelant le Liban à communiquer avec l'ONU et les pays influents pour identifier les zones sûres.

Les étudiants réfugiés syriens au Liban doivent être familiarisés avec les programmes scolaires pour faciliter leur réintégration dans les écoles en Syrie à leur retour, ont-ils précisé.

En outre, disent-ils, tout enfant né à un père syrien au Liban doit être enregistré, et cet enregistrement doit être officiellement présenté aux autorités syriennes à travers les ministères de l'Intérieur et des Affaires étrangères.

En plus de la population syrienne - outre les réfugiés - au Liban qui compte environ 800 000, les syriens représentent maintenant environ un tiers de la population libanaise, a déclaré le président de la Ligue Maronite Antoine Klimos à Al-Mashareq.

Il y a environ 50 000 naissances syriennes au Liban, chaque année, a-t-il expliqué.

« Nous souhaitons voir les syriens retourner à leur pays, car c'est leur droit », a-t-il ajouté, notant les répercussions économiques, sociales et sécuritaires de la crise des réfugiés sur le Liban.

« Nous avons clairement vu les conséquences », a-t-il indiqué. « Par exemple, il y a trois travailleurs syriens pour chaque quatre libanais. »

Le retour est le but

La seule solution durable à la crise des réfugiés syriens au Liban est le retour des réfugiés à leur pays, a précisé le ministère des Affaires étrangères et des expatriés Gebran Bassil à Al-Mashareq.

« Il n'y pas d'avenir pour les projets de ré-établissement ou de décréter un long séjour pour eux sur notre territoire », a-t-il signalé. « La seule solution est leur retour, et nous, en tant que libanais, syriens et communauté internationale devons travailler sur cette base. »

Un « plan national clair » doit être adopté pour cette fin, a-t-il dit, pour que des mesures peuvent être mises en œuvre contribuant à leur retour.

Ce plan doit inclure un recensement de la population syrienne au Liban en coopération avec les organisations internationales concernées, a expliqué Bassil.

« La chose la plus importante que nous pouvons faire pour leur arranger un retour sain et sauf est de commencer rapidement à mettre en place les mesures nécessaires et communiquer avec toutes les parties prenantes pour trouver les lieux sûrs qui sont actuellement disponibles en Syrie afin de leur assurer un retour rapide et progressif », a-t-il ajouté.

« Toutes les naissances syriennes au Liban doivent être signalées aux autorités syriennes par les moyens jugés appropriés par le gouvernement pour renforcer la relation entre le réfugié et son pays », a-t-il dit.

Si ces mesures sont adoptées par toutes les parties libanaises, « nous assurons un retour des réfugiés en Syrie et la stabilité pour le Liban selon une feuille de route claire », poursuit-il.

Vers la sécurisation de zones sures

Il y a un consensus entre les libanais que la meilleure façon de procéder est de faciliter le retour des réfugiés en Syrie, au lieu de leur ré-établissement à long terme au Liban, a précisé le ministère des Affaires sociales Rachid Derbas à Al-Mashareq.

« De sérieuses discussions sont en cours pour sécuriser des zones sûres » en Syrie où ces populations peuvent être logées, loin des zones de combats, a-t-il fait savoir.

« Cela suppose que nous lancions une grande campagne nationale, arabe et internationale pour cette fin », a-t-il dit, ajoutant que les libanais et les syriens sont d'accord que la Syrie est le pays propre pour son peuple.

La création de zones sûres doit faciliter le retour d'un grand nombre de syriens à leurs maisons, a précisé Derbas, appelant à l'élaboration de plans pour assurer le retour « sûr et digne » de tous les réfugiés syriens.

Aimez-vous cet article?

0 COMMENTAIRE (S)

Politique Commentaire * INDIQUE CHAMP NÉCESSAIRE 1500 / 1500