Sécurité

L'Iran poursuit son programme nucléaire

Sultan al-Barei à Riyad

Un camion transporte du minerai d'uranium du complexe de Shahid Rezaei Nejad à une installation nucléaire à Ispahan. [Photo diffusée sur internet]

Un camion transporte du minerai d'uranium du complexe de Shahid Rezaei Nejad à une installation nucléaire à Ispahan. [Photo diffusée sur internet]

L'Iran poursuit son programme nucléaire en croyant à tort que le monde est trop préoccupé par la crise sanitaire mondiale pour prêter attention à ses infractions à l'accord nucléaire de 2015, ont indiqué des experts à Al-Mashareq.

Dans un rapport confidentiel distribué aux pays membres qui a pu être consulté par l'Associated Press, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a affirmé que l'Iran a presque triplé son stock d'uranium enrichi depuis novembre.

Avec ce stock, l'Iran est proche de disposer de la quantité nécessaire pour produire une arme nucléaire, a déclaré l'organisme de veille, notant que dans le même temps l'Iran a refusé de répondre aux questions concernant trois sites nucléaires potentiels non déclarés.

Le président iranien Hassan Rohani a annoncé le 5 janvier qu'il ne respecterait plus les limites d'enrichissement d'uranium prévues par l'accord nucléaire de 2015, suite à l'assassinat de l'influent général iranien Qassem Soleimani.

Le président iranien Hassan Rohani s'exprime lors d'une conférence de presse à Téhéran le 16 février. [Atta Kenare/AFP]

Le président iranien Hassan Rohani s'exprime lors d'une conférence de presse à Téhéran le 16 février. [Atta Kenare/AFP]

Le monde observe les actions de l'Iran, en particulier celles liées à l'augmentation de l'enrichissement d'uranium et au développement potentiel d'une arme, a rapporté l'écrivain et analyste politique dissident iranien Ali Narimani à Al-Mashareq.

« De nombreux pays, en particulier les États-Unis, ont toujours le dossier nucléaire iranien en tête de leur liste de priorités », a-t-il indiqué, compte tenu des graves dangers qui se présenteraient si l'Iran parvenait à développer une arme nucléaire.

La déclaration de l'Iran « a ouvert la porte à une confrontation avec les Nations unies », a-t-il ajouté.

Le non-respect de l'accord nucléaire et le fait d'empêcher les délégués et les experts de l'AIEA de visiter les usines d'enrichissement et les réacteurs nucléaires exposeront l'Iran à de nouvelles sanctions internationales, a fait savoir Narimani.

Cela pousserait l'économie fragile du pays au point de rupture, a-t-il poursuivi.

« Les autorités iraniennes profitent de la peur et de la panique qui règnent dans toutes les provinces iraniennes face à l'apparition de la pandémie du nouveau coronavirus (COVID-19) pour prendre cette décision et adopter cette position hostile », a-t-il affirmé.

« Si cette décision avait été prise en d'autres circonstances, elle aurait provoqué une hausse des manifestations dans les rues d'Iran », a-t-il déclaré.

« Tentative de chantage contre l'Europe »

L'économie iranienne est à son point le plus bas, a fait savoir l'économiste syrien Mahmoud Moustafa à Al-Mashareq, utilisant un pseudonyme pour sa sécurité.

Cette situation est dûe en partie aux sanctions qui lui ont été imposées pour son programme nucléaire et d'autres actions, « dont la plus importante est la déstabilisation de la région et les attaques contre de nombreux pays », a-t-il expliqué.

L'Iran tente de faire chanter les pays européens qui, jusqu'à récemment, « essayaient encore de calmer les choses, de soulager les tensions et d'empêcher le recours à des solutions non politiques », a-t-il déclaré.

« Ce chantage vise à forcer les pays européens à assouplir les restrictions imposées à l'Iran dans le cadre des sanctions ou à lui fournir des packages financiers et d'investissement pour sauver le pays de sa situation économique difficile », a-t-il indiqué.

L'Iran a connu une baisse de ses exportations en général, et du pétrole en particulier, associée à une faible note de crédit de la part des grandes entreprises internationales et à sa présence sur une liste noire du Groupe d'action financière (GAFI), a déclaré Moustafa.

Cela a fait passer l'économie iranienne « du stade de l'une des plus importantes au monde à celui d'une économie marginale à laquelle le système bancaire mondial ne fait nullement confiance ».

La déclaration de Rohani peut donc être considérée comme un « message » aux pays européens, a-t-il poursuivi, les menaçant de continuer à étendre son programme nucléaire s'il ne reçoit pas d'aide financière.

Ressources détournées vers le CGRI

« L'économie iranienne s'est effondrée et le peuple iranien vit sous le seuil de pauvreté », a déclaré à Al-Mashareq Hossein Shayan, originaire de Téhéran.

Les choses ont été rendues plus difficiles par l'imprudence avec laquelle les autorités ont traité la propagation du coronavirus, a-t-il ajouté.

Au lieu d'orienter leurs ressources pour aider le peuple iranien et lui fournir des services de santé, a-t-il noté, « ils continuent à dépenser de l'argent pour les plans établis par les commandants du CGRI ».

Le renouvellement des activités du programme nucléaire et les opérations d'enrichissement de l'uranium ont « drainé et continuent de drainer gravement les ressources de l'économie iranienne », a indiqué Shayan.

Si le régime iranien était le moins du monde préoccupé par le peuple, il aurait annoncé « un gel de toutes les activités nucléaires et militaires étrangères pour sauver l'économie iranienne et sortir le peuple de sa situation misérable », a-t-il conclu.

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3 COMMENTAIRE (S)

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En tant que citoyen égyptien, j'espère que mon pays possèdera toutes les armes de destruction massive même si nous devons mourir de faim.

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Ce que vous dites est tout à fait insensé. C'est bien si nous restons sous le seuil de la pauvreté. Ce sera bien si notre économie est désespérée. Néanmoins, nous devons obtenir une bombe atomique. Ce n'est qu'alors que nous pourrons faire taire les États-Unis ainsi que tous les autres ennemis. Il n'est pas juste que le peuple iranien vive sa vie sous la menace constante d'une attaque contre notre pays. Nous devons avoir une bombe atomique, afin de compléter la chaîne défensive du pays. [Une fois que cela se produit] Je défis quiconque de nous regarder de mauvaise oeil. Par conséquent, dépêchez-vous, mes chers frères au CGRI. Nous voulons une bombe atomique.

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