Éducation

Un centre libanais donne aux enfants réfugiés syriens les moyens de réussir

Nohad Topalian à Beyrouth

Des enfants du centre Janah âgés de 6 à 14 ans. [Centre Janah]

Des enfants du centre Janah âgés de 6 à 14 ans. [Centre Janah]

Les enfants syriens réfugiés au Liban reçoivent un coup de pouce et la possibilité de poursuivre leurs études grâce aux efforts du centre éducatif de Janah.

« Dans le cadre de sa mission, le centre reçoit tous les enfants qui ont besoin d'une aide éducative et sociale, quelle que soit leur nationalité », a déclaré à Al-Mashareq la coordinatrice du centre Rima Abi Nader.

« Nous ne sommes pas une école », a-t-elle expliqué. « Nous complétons le travail de l'école en fournissant aux élèves des écoles publiques de la région un soutien éducatif et social. »

Le centre accueille 150 élèves syriens réfugiés dans des sessions d'après-midi dans les écoles publiques d'al-Sabtyyeh dans la région de Metn au Liban, dont l'âge varie entre 6 et 14 ans.

Le centre Janah propose des activités extrascolaires et de développement personnel ainsi qu'un soutien psychosocial pour aider les enfants réfugiés à surmonter le traumatisme qu'ils ont subi et à reprendre contact avec l'école après des années hors du système. [Centre Janah]

Le centre Janah propose des activités extrascolaires et de développement personnel ainsi qu'un soutien psychosocial pour aider les enfants réfugiés à surmonter le traumatisme qu'ils ont subi et à reprendre contact avec l'école après des années hors du système. [Centre Janah]

Des centaines d'enfants réfugiés syriens bénéficient des programmes sociaux et éducatifs proposés au centre de Janah dans la région de Metn au Liban. [Centre Janah]

Des centaines d'enfants réfugiés syriens bénéficient des programmes sociaux et éducatifs proposés au centre de Janah dans la région de Metn au Liban. [Centre Janah]

Ils reçoivent un soutien pendant trois heures le matin dans des matières comme l'arabe, le français et les mathématiques assuré par sept enseignants spécialisés.

L'après-midi, le centre reçoit également un nombre similaire d'élèves libanais, qui bénéficient des mêmes services éducatifs et sociaux pendant deux heures par jour.

Environ 500 000 enfants syriens réfugiés âgés de 3 à 18 ans se trouvent au Liban, selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

Malgré les efforts déployés par le ministère libanais de l'Éducation, qui permet aux réfugiés syriens de s'inscrire dans les écoles publiques gratuitement et sans avoir besoin d'un permis de séjour, 40 % de ces enfants ne reçoivent toujours pas d'éducation, selon l'Institut européen de coopération et de développement (IECD), qui gère le centre de Janah.

Depuis 2007, l'IECD offre à ces enfants des cours d'éducation de base et des cours de rattrapage.

Donner aux élèves les moyens de réussir

« Nous accordons une grande importance à l'aide psychologique et sociale apportée aux élèves avec l'aide d'une équipe de spécialistes en psychologie, orthophonie et kinésithérapie », a indiqué Abi Nader.

« En côtoyant les élèves, nous avons découvert que la raison pour laquelle certains d'entre eux n'obtiennent pas de bonnes notes à l'école tient vraisemblablement à des problèmes psychologiques, d'élocution et de kinésiologie », a-t-elle fait savoir. « C'est pourquoi nous utilisons une approche globale pour les aider à réaliser leur potentiel et à obtenir de bonnes notes à l'école. »

« Nous utilisons une méthode d'enseignement en classe basée sur le niveau d'éducation des élèves et non sur leur âge », a-t-elle précisé. « Nous les aidons à apprendre les bases et les principes du français, de l'arabe et des mathématiques pour leur donner les moyens de se prendre en charge. »

« Des indicateurs nous permettent de mesurer leurs progrès sur la base de leurs notes scolaires, et nous nous tenons au courant des améliorations en leur faisant passer quatre examens par an », a indiqué Abi Nader.

Le nombre d'élèves que le centre peut recevoir par an est fixe, mais les élèves tournent, car certains d'entre eux retournent en Syrie en milieu d'année scolaire et d'autres se déplacent vers une autre région, a-t-elle fait savoir, ajoutant qu'il y a une liste d'attente pour les nouveaux.

Effacer les effets de la guerre

Nadim, un réfugié de 10 ans déplacé de la ville de Maliha dans la campagne de Damas, bénéficie du programme éducatif du centre Janah depuis novembre 2016.

Lorsque Nadim est arrivé au Liban, les effets de la guerre étaient visibles dans son comportement, qui nécessitait une attention et des soins particuliers de la part des travailleurs sociaux. Il avait des difficultés avec l'écriture, la motricité, l'auto-organisation, la capacité d'attention et la mémoire.

Aujourd'hui, cependant, il a remarquablement amélioré ses capacités motrices et son écriture, ce qui a renforcé son estime de soi et lui a permis d'être plus indépendant.

« Je continue à progresser à l'école publique grâce au centre Janah. Sans lui, je ne saurais rien », a déclaré Nadim, qui vit maintenant à Sad al-Bouchrieh dans le district de Metn Nord.

« Ils m'ont aidé à tout apprendre sur le harcèlement, les dégâts [de l'idéologie extrémiste] sur internet et comment me protéger, en plus de l'ordre et du respect des autres », a-t-il raconté à Al-Mashareq.

« Je suis plus ouvert et je sais comment me défendre quand quelqu'un m'agresse », a-t-il déclaré. « Les professeurs m'encouragent à étudier sérieusement pour réussir. J'ai de nombreux talents, mais ce que j'aime le plus, c'est le dessin, le théâtre et l'imitation ».

« Je rêve de devenir soldat pour protéger tous les pays détruits par les guerres et défendre les pauvres. J'aspire à retourner en Syrie, car c'est mon pays. »

Wafaa, 11 ans, une autre élève syrienne réfugiée au Liban, a expliqué qu'elle fréquentait le centre de Janah depuis six ans.

« Quand je me suis inscrite, je ne comprenais pas tout ce qu'on m'enseignait à l'école publique, et je ne connaissais pas le français », a-t-elle rapporté à Al-Mashareq.

« J'ai trouvé toute l'aide dont j'avais besoin au centre, où les professeurs m'ont aidée à comprendre et à assimiler ce qu'on m'enseignait », a-t-elle déclaré. « Ils m'ont appris les bases du français et je le parle maintenant assez couramment. »

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