L'Iran a annoncé qu'il a lancé « avec succès » un satellite dimanche 9 février mais a échoué à le mettre en orbite, dans un coup à son programme spatiale que les États-Unis qualifient de couverture pour le développement de missiles.
La tentative de lancement de Zafar ( « Victoire ») survient quelques jours avant le 41e anniversaire de la révolution islamique et les élections parlementaires cruciales en Iran.
En 2018, les États-Unis ont émis de nouvelles demandes que Téhéran réduisent son développement de missiles balistiques.
Ils ont également soulevé des soucis dans le passé au sujet du programme de satellites iranien, disant que le lancement d'une fusée porteuse en janvier 2019 constituait une violation des limites sur ses missiles ballistiques.
Dimanche, l'Iran a lancé le satellite Zafar à 19:15, mais il n'a pas atteint son orbite, a annoncé le ministère de la défense.
Un porte-parole du ministère a indiqué initialement que le satellite a été lancé avec « succès » et a parcouru « 90% du chemin », arrivant à une altitude de 540 kilomètres.
« Simorgh (fusée) a propulsé avec succès le satellite Zafar dans l'espace», a affirmé Ahmad Hosseini de l'unité de l'espace au ministère.
« Malheureusement, aux derniers moments la porteuse n'a pas atteint la vitesse requise » pour le mettre en orbite, a-t-il expliqué à la télévision publique, promettant de poursuivre les efforts.
Le ministre des Télécommunications Mohammad Javad Azari Jahromi a admis dans un poste publié sur les médias sociaux en anglais immédiatement après cela que le lancement avait « échoué ».
La France a condamné lundi la tentative de lancement, incitant Téhéran à se conformer aux obligations internationales sur son programme controversé de missiles balistiques.
« La France condamne ce tir qui fait appel à des technologies employées pour les missiles balistiques, en particulier pour les missiles intercontinentaux», a annoncé le ministère français des affaires étrangères dans un communiqué.
« Le programme balistique iranien porte atteinte à la stabilité régionale et nuit à la sécurité européenne», a ajouté le ministère. « La France appelle l'Iran à respecter entièrement ses obligations internationales à ce sujet».
'Nouvelle génération'
L'Iran a également dévoilé dimanche un nouveau missile à courte portée et sa « nouvelle génération » d'engins destinés à mettre les satellites dans l'espace.
D'après le site du Corps des gardiens de la révolutions Islamique (CGRI), le missile Raad-500 a été équipé avec de nouveaux engins Zoheir fabriqués de matériaux composites qui les rendent plus légers que les anciens modèles en acier.
L'Iran a aussi dévoilé les engins Salman fabriqués des mêmes matériaux mais dotés d'une « tuyère mobile » pour l'envoi des satellites dans l'espace, permettant une « maneuvrailité au-delà de l'espace ».
En janvier 2019, Téhéran a annoncé que son satellite Payam (« Message ») a échoué dans sa mise en orbite, après que les autorités avaient annoncé qu'il était lancé pour recueillir les informations sur l’environnement en Iran.
Les États-Unis avaient affirmé que la fusée porteuse était une violation d'une résolution de 2015 du Conseil de sécurité de l'ONU approuvant un accord visant à limiter le programme nucléaire de Téhéran.
La résolution 2231 a appelé l'Iran à s'abstenir de toute activité liée aux missiles balistiques capables de délivrer des armes nucléaires .
Téhéran a confirmé en Septembre qu'une explosion avait eu lieu dans l'une de ses rampes de lancement de satellite suite à un défaut technique.
Le programme spatial du pays inquiète certains pays vu que les technologies utilisées dans les fusées destinées à l'espace peuvent être utilisées dans les missiles balistiques.
L'Iran a lancé avec succès plusieurs satellites depuis février 2009.