Sécurité

Le chef d'al-Qaïda au Yémen pris pour cible dans une attaque aérienne américaine

Nabil Abdoullah al-Tamimi à Aden

Des Yéménites se rassemblent autour d'une voiture incendiée après qu'elle a été détruite par un drone américain qui a tué trois militants présumés d'al-Qaïda, le 26 janvier 2015, entre les provinces de Marib et de Shabwa, une zone désertique à l'est de Sanaa. [Stringer/AFP]

Des Yéménites se rassemblent autour d'une voiture incendiée après qu'elle a été détruite par un drone américain qui a tué trois militants présumés d'al-Qaïda, le 26 janvier 2015, entre les provinces de Marib et de Shabwa, une zone désertique à l'est de Sanaa. [Stringer/AFP]

Une attaque aérienne américaine en janvier pourrait avoir tué Qassim al-Rimi, leader d'al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) au Yémen, selon les médias.

Si cela est confirmé, sa mort pourrait porter un coup sévère à al-Qaïda, dont la filiale yéménite reste l'une des plus puissantes, ont expliqué des analystes yéménites à Al-Mashareq.

AQPA a essayé d'attaquer les États-Unis et l'Europe, et l'on pense que l'organisation veut toujours le faire.

Les médias locaux et américains ont rapporté vendredi 31 janvier qu'al-Rimi avait été tué lors de l'attaque d'un drone américain contre le district de Wadi Ubaidah, dans la province de Marib.

Les États-Unis attendaient la confirmation de sa mort avant de faire une annonce officielle.

Al-Rimi, âgé de 41 ans, a pris le commandement d'AQPA en juin 2015, après la mort de Nasser al-Wuhayshi lors d'une attaque aérienne dans l'Hadramaout.

Vétéran des camps d'entraînement d'al-Qaïda en Afghanistan dans les années 1990, al-Rimi est ensuite revenu au Yémen, où il a été condamné à cinq ans de prison pour avoir comploté en vue de la mort de l'ambassadeur américain.

Il s'est évadé de prison un an plus tard et a depuis été lié à plusieurs attaques au Yémen et à l'étranger.

Il a été impliqué dans l'attaque contre un groupe de touristes espagnols à Marib en 2007 qui a faut huit mort, a rappelé l'analyste politique Faisal Ahmed à Al-Mashareq.

Il a également été lié à l'attentat-suicide manqué d'Umar Farouk Abdoulmutallab à bord d'un avion de ligne à destination des États-Unis en décembre 2009, a-t-il rapporté.

En 2009, le gouvernement yéménite l'a accusé de diriger un camp d'entraînement d'al-Qaïda dans la province yéménite d'Abyan.

Le gouvernement américain avait offert une récompense allant jusqu'à 10 millions de dollars pour des informations sur al-Rimi.

Coup dur pour al-Qaïda

Si elle est confirmée, la mort d'al-Rimi, serait un coup dur pour al-Qaïda, « parce qu'il faisait partie de ceux qui ont combattu en Afghanistan et ont été entraînés sous la direction de l'ancien chef d'al-Qaïda Oussama ben Laden », a déclaré Ahmed.

« AQPA est en déclin depuis 2011 en raison des frappes américaines et des mesures de répression prises par la coalition internationale contre le terrorisme, la coalition arabe et l'armée yéménite », a-t-il ajouté.

La mort d'al-Rimi serait également un coup dur pour les efforts de recrutement du groupe, car il était chargé de recruter des jeunes dans ses rangs et de gérer des camps d'entraînement dans le sud du Yémen, a-t-il précisé.

« Le coup porté aux efforts de recrutement d'al-Qaïda est aggravé par le fait qu'al-Rimi était le lien entre la génération fondatrice du groupe et la nouvelle génération de combattants qui n'ont pas combattu en Afghanistan », a-t-il ajouté.

Sa mort ne laisse rien présager de bon pour AQPA, d'autant plus que le groupe se bat contre l'EIIS pour l'influence et les recrues au Yémen, a-t-il indiqué.

Dans le même temps, l'analyste politique Adnan al-Humairi a déclaré qu'il ne s'attendait pas à ce que la mort d'al-Rimi ait un impact majeur sur al-Qaïda, « étant donné que depuis plus de dix ans, al-Qaïda a adopté une structure de commandement décentralisée ».

Selon cette structure, les éléments d'al-Qaïda ne reçoivent plus leurs ordres directement du commandement du groupe, mais des commandants de terrain, a expliqué al-Humairi.

« Sa mort aura un impact plus important au niveau régional qu'au niveau local », a-t-il conclu, mettant en garde qu'une guerre prolongée au Yémen ne servira que les groupes extrémistes.

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