Sécurité

AQPA confirme la mort d'al-Rimi et désigne son successeur

AFP

Le nouveau leader désigné d'AQPA Khalid ben Umar al-Batarfi apparaît sur une photo diffusée sur les réseaux sociaux par le programme Rewards for Justice du Département d'État américain. Ce programme offre une récompense pouvant atteindre 5 millions de dollars pour des informations conduisant à son arrestation.

Le nouveau leader désigné d'AQPA Khalid ben Umar al-Batarfi apparaît sur une photo diffusée sur les réseaux sociaux par le programme Rewards for Justice du Département d'État américain. Ce programme offre une récompense pouvant atteindre 5 millions de dollars pour des informations conduisant à son arrestation.

Dimanche 23 février, al-Qaïda dans la Péninsule arabique (AQPA) a confirmé la mort de son leader, Qassim al-Rimi, et désigné son successeur, a indiqué le groupe SITE Intelligence.

L'annonce en a été faite dans un discours audio retransmis par le « responsable religieux » d'AQPA Hamid ben Hamoud al-Tamimi, a précisé le groupe, chargé de surveiller les réseaux extrémistes dans le monde entier.

« Dans son discours, al-Tamimi parle longuement d'al-Rimi et de son parcours djihadiste, et affirme que Khalid ben Umar al-Batarfi est le nouveau chef d'AQPA », a-t-il indiqué.

SITE a précisé que ces dernières années, Batarfi était apparu dans plusieurs vidéos d'AQPA et semblait être le lieutenant d'al-Rimi et le porte-parole du groupe.

Le 7 février, le programme Rewards for Justice du Département d'État américain avait appelé à lui fournir des informations conduisant à la capture d'al-Batarfi, en offrant une récompense pouvant atteindre 5 millions de dollars.

Il I'avait décrit comme étant un membre important d'AQPA dans la province de l'Hadramaout et un ancien membre du conseil de la choura du groupe.

Au début de ce mois, le président des États-Unis Donald Trump avait annoncé la mort d'al-Rimi, expliquant qu'il avait été tué lors d'une « opération de contre-terrorisme au Yémen » par les États-Unis.

Washington considère l'AQPA, qui a prospéré durant les années de chaos de la guerre civile entre le gouvernement yéménite et les Houthis (Ansarallah) appuyés par l'Iran, comme la branche la plus dangereuse du réseau extrémiste mondial.

« Sous le commandement d'al-Rimi, AQPA a commis des violences inadmissibles contre les civils au Yémen et a cherché à conduire et à inspirer de nombreuses attaques contre les États-Unis et leurs forces », avait alors déclaré le président Trump.

« Sa mort porte un nouveau coup à AQPA et à la mouvance mondiale d'al-Qaïda, et nous rapproche un peu plus du jour où nous parviendrons à éradiquer les menaces que ces groupes font peser sur notre sécurité nationale. »

Niveau le plus faible depuis ces dix dernières années

AQPA a mené des opérations à la fois contre les Houthis et les forces du gouvernement yéménite, ainsi que des attaques sporadiques à l'étranger.

Mais selon les analystes, ses capacités sur le terrain se sont amenuisées, malgré le fait qu'il inspire encore des attaques lancées par des « loups solitaires » ou d'anciens membres opérationnels.

Après les années de frappes meurtrières par des drones, il manque désormais de leaders reconnaissables et charismatiques, affirment-ils.

« AQPA connaît son niveau le plus faible depuis ces dix dernières années, au moins en termes d'identité en tant que groupe uni à l'idéologie religieuse forte », a expliqué Elisabeth Kendall, chercheuse à l'université d'Oxford.

« Son rêve de fonder un État islamique au Yémen est désormais en miettes », a-t-elle ajouté.

« À son apogée en 2015-2016, il avait profité de la chute du pays dans la guerre pour recruter en grands nombres, remplir ses coffres et mettre en place un proto-État [...] »

« Mais aujourd'hui, le cœur d'AQPA lutte pour tenir ne serait-ce qu'un petit bout de territoire », a-t-elle déclaré dans une étude publiée par le Washington Institute.

Kendall a conclu en indiquant qu'al-Batarfi et les autres prétendants au leadership avaient tous des « primes de plusieurs millions de dollars sur leur tête, ce qui leur laisse très peu de marge de manœuvre, sans parler de faire revivre AQPA à son âge d'or ».

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